Karl Chaboum et Hugues Draye dans le Journal de bord... Et A la UNE !
Charlie black voice - Charlie, tu es joliment naïf charlatan. C’est pourquoi ces dames t’aiment tant. - C’est quoi un stichou ? Jamais entendu. - Ah ! Ah ! j’t’ai fait parler, mon gaillard, tu n’seras jamais plus muet! - J’le sais mieux que toi. On m’a enterré en 1977. Cause toujours mon lapin.
Karl CHABOUM http://karlchaboum.blogspot.com/
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Sans contester le sens, la nécessité de l'autorité ... Sans contester les règles de vie et la nécessité des chefs, dans pas mal de cas ... Je n'ai jamais aimé (et je ne suis pas l'seul) une certaine façon d'être ... autoritaire. Les tons froids, les tons cassants, les tons grossiers, les tons impératifs, les tons péremptoires, les tons insultants, les tons sarcastiques, utilisés par mal de chefs (ou d'autres qui se substituent au rôle de chef), parce que la fin justifie les moyens ... alors qu'avec la tendresse, le dialogue, la confiance, l'échange, on peut arriver au même résultat ... Non ! "Il y a être autoritaire et avoir autorité", dirait ma chérie. Je m'en rappelle encore ... De ces instituteurs qui traitaient les élèves de "bébés", de "paysans", en leur tirant les oreilles, en leur balançant les frotteurs à la gueule, en les giflant, en les fichant à g'noux sur l'estrade ... De ma mère qui criait, ou déclenchait des drames épouvantables, parce qu'on n'avait pas rangé les couverts dans le bon tiroir, parce qu'on n'avait pas nettoyé l'assiette du chat dans les cinq minutes qui suivaient l'instant où elle l'avait "demandé" ... De ces condisciples, en primaire, oui ces gars de mon âge, qui bénéficiaient de la confiance de l'instit', qui parlaient comme l'instit' ... De ces chefs de table, au réfectoire, quand j'étais en primaire (au Collège du Sacré Coeur, à Charleroi, chez les jésuites) ... De celui qui était en 6ème primaire, quand j'étais en 1ère ... celui à qui je disais "stop" quand il versait la bière de table dans mon verre et qui persistait à remplir mon verre à ras bord ... et qui m'obligeait, sans gentillesse, à terminer mon verre ... De mon frère (deux ans plus jeune que moi), à qui on donnait l'argent de poche, parce qu'il avait (plus que moi) le sens des ... réalités ... et qui avait travaillé dans des restos, dans des hôtels, dès l'âge de 15 ans ... et qui faisait des spaghettis, lorsque, le sam'di après-midi, quand mes parents étaient partis ... Et qui me menait la vie dure, qui m'engueulait au moment de faire la vaisselle ... parce que je n'allais pas assez vite (alors que je f'sais ce que je pouvais) ... et qui argumentait : "le jour où tu travaill'ras pour un patron !" La liste est longue. Ce genre de rapports de pouvoir, en sous-main, en catimini ... Ca se vérifie aussi à l'âge adulte. Au boulot, hier matin ... J'avais encore au moins cinq bacs de lettres à trier, à jeter. Du reliquat. Des lettres datant de deux jours, parfois. On m'avait promis de l'aide, mais ... pas assez de personnel. Final'ment, Patrick, un collègue se décide à trier trois de mes bacs. Ce s'rait si simple si ça s'arrêtait là. Mais non ! A un moment donné, le Patrick arrive vers moi avec deux "Femmes d'aujourd'hui", datant de la s'maine dernière. "Tu les portes aujourd'hui !", me dit-il, sur un ton affirmatif. Or, la chef m'avait bien spécifié : "Tu portes d'abord ce qui date d'aujourd'hui. "Et pour le reste ?", avais-je demandé. "Tu fais ce que tu peux" Ce n'est pas tombé dans l'oreille d'un sourd. J'ai, donc, commencer à classer mon courrier, selon les priorités ... et sans m'arrêter (je connais des collègues qui s'arrêtent volontiers pour descendre sur le quai et fumer leur cigarette ... je ne les critique même pas). Deux de mes collègues, délégués syndicaux, ayant pu remarquer le nombre "trop" consistant de bacs qui me restaient à assumer (tout seul) m'ont dit : "Désolé, Hugues, y a une heure où les surcharges doivent être parties ... le reste, tu le laisses ... on ne peut rien te faire" Cinq minutes plus tard ... Le Patrick, qui m'aide à séparer, trois bacs, revient à la charge avec ses deux "Femmes d'Aujourd'hui" de la s'maine dernière ... qu'il faut à tout prix porter. Je me surprends à répondre : "non !" "Enfin, ce n'est pas pour deux !", insiste-t-il. "C'est une question de principe !", je réponds ... pour ne pas (encore) me laisser saturer davantage. Cinq minutes plus tard ... "Hugues !" Le Patrick revient à la charge. Ce n'est pas un timbre de voix que j'entends, que je reçois, mais ... une détonation. Déjà ... trier le courrier, classer les abonn'ments, sans arrêt, sans relâche, durant presque quatre heures d'affilée, c'est toute une énergie (physique) qui s'amenuise, qu'on perd. Alors ... Une voix qui gueule, ça vous achève ! "Hugues !" Il n'arrête pas. "Hugues ! Un bac vide !" Presque pas militaire, le zouave ! Sous prétexte qu'il me rend service ? "Hugues ! Un bac vide !" Et rebelote ... Il n'est pas fichu de voir que je bosse, que j'ai b'soin qu'on me fiche la paix, que j'ai b'soin de toutes mes plumes pour voler, que j'ai b'soin du minimum de concentration (qu'il me reste encore) pour arriver à mes fins? Est-ce trop pour lui que de se lever et de prendre deux bacs vides ? Y en a tout plein à côté de lui. "Hugues ! Allez, un bac vide !" Je suis trop KO pour résister. Je tremble, même. Je m'arrête, je respire. Et je finis par lui porter ... ses deux bacs vixdes, c'est (encore) plus simple. Et il revient (pour la énième fois) à la charge avec les deux "Femmes d'Aujourd'hui" de la s'maine dernière, qu'il faut à tout prix porter. Et je lui oppose (encore) résistance ... sans broncher. Et il finit par me balancer : "t'as la vie facile, toi !" Oui, Patrick ! Et ce matin (la nuit porte conseil), quand je suis arrivé sur ma place ... J'arrivais à peine à me faufiler. Le Patrick, ce gugus notoire (pas méchant, final'ment ... juste grande gueule, éparpillait, comme d'habitude, ses bacs vides à proximité de mes bacs pleins. Heureus'ment (pour moi) : j'ai bien dormi, entre temps. Hugues Draye huguedraye.over-blog.com |
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L'association ADILL (Associa-tion de Défense et Illustration des Littératures en Lorrai-ne) vient de décerner le prix Victor Hugo à Trop-plein, son premier ouvrage. Ce prix récompense chaque année un auteur lorrain autoédité ou publié par une petite maison d'édition.
Un énorme bravo !
- Marcel Baraffe pour "Ultiméa",
- Catherine Boy pour "Marc, si tu savais",
- Alain Bustin pour "Albert ou la quête d'un marathonien",
- Hugues Draye pour "chemin faisant",
- Nathalie Marcon pour "le château imaginaire",
- le collectif "révolutions" CDL,
- Georges Roland pour "c'est le brol aux marolles",
- Léo Sani pour "Amours et manigances",
- Jean Vigne pour "Pensées noires".