La punaise... un poème de Pierre Rive

Publié le par aloys.over-blog.com

 

 


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L’été

La ville de Nantes est désertée

On peut entendre les oiseaux dans les jardins

Et

Malheureusement

De temps en temps

Le bruit lourdingue

D’une machine à essence.

 

Les voitures sont stockées

Dans les campings

Les Motels

Et

Les enfants sucent des glaces

En vidant le sable de leurs chaussures

Sur les grands boulevards du sel.

Il y aura quelques attractions le soir

Pour faire cracher la monnaie aux vacanciers.

Les filles perdront leur pucelage

Autour d’un feu de camp

Tout en écoutant

Les cordes d’une guitare

Les rires

Et les bouteilles qui s’entrechoquent.

 

L’été

La ville de Nantes est désertée

La chaleur arpente le bitume

Et écrase le toit des maisons

Qui baillent les yeux fermés.

 

Ma solitude

Tu le sais

Je ne suis pas fait pour le bruit.

A peine audible

Ma cigarette

Qui  se consume !

 

Mais soudainement

Dans ce désert

Alors que je change de rue

Une femme en face de moi

Une femme au sein nu

Qui oscille de la tête

Dans une chevelure embrasée.

Elle roule ses épaules

Branle des hanches.

Déclenche ses membres

Dans tous les sens.

 

Puis

Me regarde fixement

Me cloue

Dans la moiteur.

 

 

Cette punaise d’écriture

Ne me lâche plus d’un poil.

 

 

 

La punaise
extrait du livre "Ville"

 

 

 

 

Pierre Rive 

http://www.pierre.rive.cowblog.fr

      

Publié dans Poésie

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S
<br /> <br /> Quelle poésie ! Et quelle chute ! On a envie que ça dure encore et encore au rythme des mots ! Bravo ! J'ai adoré !<br /> <br /> <br /> <br />
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C
<br /> <br /> Un texte original, une façon de sentir la ville ; j'ai beaucoup aimé; encore un texte s'il vous plaît !<br /> <br /> <br /> <br />
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E
<br /> <br /> Pierre Rive fait aussi partie de ceux qui me feraient lire de la poésie. J'ai aussi lu des textes courts de lui, et il a le don de "la chute" ... et il me fait souvent rire, aussi! Ca fait<br /> plaisir de te relire, Pierre!<br /> <br /> <br /> <br />
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C
<br /> <br /> Cette fois encore, même après avoir lu cette poésie le jour de sa réception, je me laisse prendre ! Quelle chute ! Et quel texte qui pétarade, crépite et balance aux rythme des hanches de la<br /> donzelle... Fermez les yeux et écoutez... Voilà, vous y êtes !<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />
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