La punaise... un poème de Pierre Rive
L’été
La ville de Nantes est désertée
On peut entendre les oiseaux dans les jardins
Et
Malheureusement
De temps en temps
Le bruit lourdingue
D’une machine à essence.
Les voitures sont stockées
Dans les campings
Les Motels
Et
Les enfants sucent des glaces
En vidant le sable de leurs chaussures
Sur les grands boulevards du sel.
Il y aura quelques attractions le soir
Pour faire cracher la monnaie aux vacanciers.
Les filles perdront leur pucelage
Autour d’un feu de camp
Tout en écoutant
Les cordes d’une guitare
Les rires
Et les bouteilles qui s’entrechoquent.
L’été
La ville de Nantes est désertée
La chaleur arpente le bitume
Et écrase le toit des maisons
Qui baillent les yeux fermés.
Ma solitude
Tu le sais
Je ne suis pas fait pour le bruit.
A peine audible
Ma cigarette
Qui se consume !
Mais soudainement
Dans ce désert
Alors que je change de rue
Une femme en face de moi
Une femme au sein nu
Qui oscille de la tête
Dans une chevelure embrasée.
Elle roule ses épaules
Branle des hanches.
Déclenche ses membres
Dans tous les sens.
Puis
Me regarde fixement
Me cloue
Dans la moiteur.
Cette punaise d’écriture
Ne me lâche plus d’un poil.
Pierre Rive
http://www.pierre.rive.cowblog.fr