Louis Delville nous propose deux courtes nouvelles
LA MAISON VIDE
Je l'ai achetée il y a peu et j'ai déjà des ennuis !
Et pourtant, elle est bien située, cette maison, dans une artère fréquentée de cette ville de province. Il y a même un hôtel en construction, juste à côté. Pour acheter dans la capitale, à Anvers ou même à Liège, il faut de l'argent et les affaires ne sont pas aussi florissantes que je ne l'avais espéré.
Des frais divers, des factures d'eau et de gaz un peu inattendues et on voit vite son pécule fondre comme neige au soleil.
J'attends qu'un locataire potentiel se décidé à visiter mais, jusqu'à présent, tout le monde passe sans s'arrêter…
Puis, bingo ! Un bel héritage vient de tomber dans mon escarcelle et comme je suis d'un naturel joueur, j'ai acheté un second immeuble dans la même rue. Une belle façon de faire fortune, peut-être…
Rassurez-vous, je continue à voyager de villes en villes, de gares en gares. Je fais des affaires honnêtes, ce qui m'évite la prison.
J'adore le Monopoly !
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FENÊTRE OUVERTE
Il est 10h55 et Sophie ferme déjà les yeux. Dans quelques minutes, il sera là, son amour, son doux son tendre, son merveilleux amour (pour parodier Jacques Brel).
Il est 10h56, et Sophie a toujours les yeux fermés. Elle l'entend déjà lui dire combien il l'aime, combien il aime se trouver près d'elle, si près d'elle.
Il est 10h57, Sophie le sent arriver… Pour venir la voir, il s'est sûrement habillé de rouge, la couleur qui à sa préférence.
Il est 10h58, dans deux minutes, il sera à ses côtés, sûr de lui et des petits mots d'amour qui la ravissent.
Il est 10h59, Sophie entend le petit cliquetis lui laissant présager une arrivée imminente dans cette pièce où elle se morfond dès qu'il la quitte.
Il est 11 heures, la fenêtre s'ouvre. Il est là…
Toujours aussi précis, son coucou suisse !
Louis Delville
louis-quenpensez-vous.blogspot.com