Perdu, un poème de Françoise Castera
80 PERDU
A la barrière du jardin
Un homme avec des yeux d’enfant
Des yeux vivants ? Des yeux éteints ?
Humait le vent..prenait le temps
Etait-il jeune ? Etait-il vieux ?
Il paraissait être un nomade
Mais à l’observer un peu mieux
Peut-être était- il en balade
Ce n’était pas un étranger
Il semblait connaître les lieux
Et c’était ça l’étrangeté
Je le sentais triste et radieux
Il balayait de son regard
Les bruyères et les lavandes
Et ce n’était pas par hasard
Cette main tendue en offrande
Qu’avait-il donc perpétré
Pour afficher cette brisure
On ne peut pas perpétuer
Le chagrin ni les fêlures.
Regarde-moi je suis en pleurs
Car mon amour t’a reconnu
Je ne veux plus que tu aies peur
J’ai moi aussi la main tendue
Entre chez moi rentre chez toi
Il nous faut écarter nos peurs
Tu es mon fils ta place est là
Et retrouvons notre ferveur
Françoise Castera