Poème pour un mécanicien, des vers de Georges Roland
POEME POUR MECANICIEN
Extrait du grand florilège : Pour faire pleurer Margot,
Voici l’histoire - la triste histoire - histoire réservée
Aux mécaniciens d’automobile, voici donc l’histoire
Navrante, mais authentique, du Piston et de la Bielle.
La valse, bien sûr, sera à quatre temps.
Un piston était amoureux d’une bielle
Rencontrée au grand bal de la chaîne de montage
Le piston mit sa chemise la plus belle
S’étant plus tout de suite ils conclurent mariage
Il s’unit pour toujours à sa tendre amie
On alluma des bougies pour la fête
On fit venir des culbuteurs de la famille
On défila devant eux arbre à cames en tête
Mais voici qu’un beau jour la perfide bielle
S’amouracha d’un vilebrequin odieux
Qui habitait le même palier qu’elle
Dont le port élégant lui avait ravi les yeux
Et le piston pleurait de tous ses segments
Ses larmes inondaient la petite bielle
Mais sans vergogne la perfide et cruelle
Continuait de danser au bras de son amant
Alors le piston brisa leur alliance inutile
Le segment de feu arracha sa chemise
Quelque chose clocha dans l’automobile
La bielle repentante coula et ce fut la crise
(extrait de « Chansons de Roland » éditions bernardiennes)
Georges Roland
www.georges-roland.com