Un poème de Claude Colson : Amours clandestines
AMOURS CLANDESTINES
Je l'aimais.
Elle était ma maîtresse, la première.
La passion m'exaltait.
Je ne voyais plus qu'elle, en cette ère.
Quelquefois après l'étreinte,
Souffrant déjà des heures limitées,
Meurtri du temps-contrainte,
Avec elle j'allais - ô encore un peu la garder - au bidet.
Et là, fasciné, discourant,
Je regardais, sous le jet savamment dirigé,
Semblables aux algues dansant dans le courant,
Ses poils noirs doucement ondoyer.
La main, experte, menait sa tâche,
Inconsciente, habile, mécanique,
Et moi je me sentais un peu lâche
De la renier, de ne rester, d'être inique.
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