Un poème de Claude Colson "La mare, un autre été"
LA MARE, UN AUTRE ÉTÉ
Bientôt quatorze heures trente
Au parc déserté.
La chaleur en fin d'été
A chassé les âmes vaillantes.
Les bancs entourent la mare ;
Vides, ils bâillent leur ennui
Sous les rayons qui dardent.
Toi, tu as cherché l'ombre.
Les jeux d'enfants résonnent,
Là, à quelques pas.
À écrire tu t'abandonnes
Dans le calme tant de fois visité.
La cascade bruit, rythme la vie qui va
Et l'onde courante aux eaux mortes se mêle
Que lentilles en tapis emprisonnent.
Soudain à la surface un remous bruyant;
Un poisson quelque proie a happé.
Le manteau, un instant troué, de lui-même
S'est reconstitué.
Des poules d'eau avancent,
Le cou allant-venant,
Traversent le marais en son vert uniforme.
Sur cet étrange aspect
Peut-être elles s'interrogent.
Peu de temps cependant,
Il faut bien subsister ;
Alors, tenaces, mécaniques
La verdure encore elles picorent.
Ainsi du vouloir vivre
Que peu peut entamer.
L'Homme est, ma foi, bien étrange,
Si l'on y veut songer.
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