Un poème de Françoise Castera : Haïti
Haïti
Entre pays maudit et perle des Antilles
C’est ma vie que l’on prend et mon cœur qui oscille
Je ne veux pas pleurer mon fils ni ses amis
Qui prennent tous les risques au mépris de leur vie
J’ai peur pour eux pour tous et surtout ces enfants
En train d’agoniser…et cela prend du temps.
Si les secours sont là, utiles et présents,
Ils ont les mains liées – c’est un pays absent.
Ceux qui se succédèrent n’ont pensé qu’à eux-mêmes.
Ils étaient les nantis, et leur pouvoir extrême
N’incluait pas les gens qui hurlaient leur famine…
Qu’importent ces paysans qui vivaient de rapines
Avez-vous vu ce couple qui cherchait son bébé
Ce petit Haïtien qu’ils avaient adopté
T’en souviens-tu, Préval, tu aurais pu signer
Mais tu ne l’as pas fait. Le bébé est resté.
Pourtant tu étais là, côtoyant les soldats
Envoyés par l’O.N.U. Tu riais aux éclats !
Te souviens-tu, Préval, de passage chez nous
Où tu fus étudiant, un peu, mais pas beaucoup
Rêvant de pommes frites, rêvant de mayonnaise
Je t’ai servi ce plat et j’étais mal à l’aise
Tes idées politiques me paraissaient étiques
Le personnage entier me laissait très sceptique
Je raconte ceci car j’ai trop de chagrin
De mon défunt mari tu étais le cousin,
Le cousin par alliance – l’alliance fut rompue –
Le président restait, bien assis, bien en vue.
Mon amour est chez toi, c’est mon fils, c’est ma vie,
Il est parti chez toi pour aider son pays
Il n’a pas oublié l’idéal de son père
Il combat pour les siens et son père serait fier
Il parle de ses frères, ses frères haïtiens
C’est un homme meurtri. mais mon dieu qu’il est bien
Et s’il écrit qu’il m’aime, il n’est pas partagé
Il a trouvé sa voie, son chemin est tracé…..
Il est tellement jeune, accordez-lui la vie
Accordez-lui le temps de fonder sa famille
Françoise CASTERA
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