Un article dans le Belvédère pour le recueil de Salvatore Gucciardo "Méandres"

Publié le par christine brunet /aloys

Un article dans le Belvédère pour le recueil de Salvatore Gucciardo "Méandres"

Belvedere n. 37 Juin – Juillet 2015 - France

Poésie

Salvatore Gucciardo

Zigzags en ziggurats

Chloé des Lys

Loin de la foule, les soldats de plomb dessinent des formes floues sur des cartes géographiques. Ces ombres sont des mouvances qui agissent en toute liberté sur la subjectivité. Colonisatrices, elles aiment conquérir les territoires inconnus. Enchaînées aux tentacules de la volute, elles sont aspirées par le souffle abyssal pour être figées sur l’étoffe du temps. Les vrilles se tortillent sous l’impulsion des flammes. Elles produisent un crépitement fougueux. Les somnambules errent sur les routes esseulées. Ils sont habités par des rêves cendrés.

Obsession

Gargantuesque

Enroulement du délire

Le cheval ailé

Au-dessus du chaos

Salvatore Gucciardo, né en 1947 en Sicile, dès l’âge de 8 ans est devenu belge et d’une quelque manière ses deux âmes coexistent dans ses 40 ans de vie artistique. Car il est peintre et poète de sa peinture, hantée par des références bibliques et mésopotamiennes, projetées dans un futur d’espaces immatériels. Il porte avec simplicité le poids de toute sa surréelle éducation figurative, De Chirico, Magritte et surtout les flamands revisités à travers ziggurats et tours de Babel inachevés. Sa poésie est enfiévrée du désespoir des bons sentiments. Dans ce mince volume, qui se double d’une version littérale des textes dans une traduction italienne de Maria Teresa Epifani Furno, des proses courtes et précipitées sont toujours suivies par des sortes d’haïkus mis en italique qui accentuent le mouvement initial. Le recueil, divisé en sections aux noms évocateurs (Alpha, Apocalypse, Omega…) est illustré par des reproductions de tableaux de l’auteur, où l’influence d’un Blake nous appelle à l’enfance et à l’innocence du monde.

(Salvatore Gucciardo, Méandres, Chloé des Lys)

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J
Un petit signe de ma part à toi, Salvatore. Toujours aussi justes et percutants, tes mots qui touchent comme un tableau, et inversement. Amitiés, Jean-Louis
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