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"Une sombre affaire pour l’inspecteur Sidonin", une nouvelle signée Carine-laure Desguin

Publié le par christine brunet /aloys

 

— Madame Belle? Madame Clara Belle, c’est bien ça ?

— Vous avez une excellente mémoire, inspecteur Sidonin, cela me rassure. Encore une fois …

— C’est la troisième fois que vous faites appel à mes services. Lors de notre dernier entretien, nous spéculions au sujet de la couleur verte de vos extra-terrestres, je ne peux oublier une telle précision dans les propos d’un témoin. Vous avez nuancé les verts comme si vous aviez une palette devant les yeux. Vos extra-terrestres étaient verts … comment déjà ?

— Vert quetzal, inspecteur, quetzal, Q.U.E.T.Z.A.L. …

— Oui, bien sûr, bien sûr … Et à part tout cela, madame Belle, votre mari, Sigmund Woody, est toujours psychiatre ? Et votre fille, Pocahontas, a-t-elle définitivement retrouvé la mémoire ? Pour nos lecteurs, madame Belle, car à présent nous sommes suivis comme on le dit de nos jours, pour nos lecteurs donc, qu’ils se régalent en relisant vos aventures dans Aura 122 et Aura 123.

— Nous devenons des vedettes, inspecteur Sidonin !

— Oh, surtout vous, madame Belle, surtout vous. Je vous écoute, racontez-moi ce qui vous tracasse ce matin.

— C’est au sujet de mon mari, inspecteur Sidonin. Je pense que Sigmund devient fou !

— Madame Belle, votre mari, Sigmund Woody, est psychiatre. Moi, je ne suis qu’inspecteur de police …

— Sigmund devient fou, inspecteur. Il est prêt à tout, prêt à commettre l’irréparable.

— L’irréparable, madame Belle ?

— Oui, m’assassiner et aussi, par la même occasion, assassiner certaines de ses patientes ! C’est effroyable, inspecteur Sidonin, croyez-moi !

— Je ne demande que ça, madame Belle, vous croire. Mais vous connaissez la musique si j’ose dire, il me faut des preuves. Des tentatives d’assassinat ont-elles déjà eu lieu ?

— Pas vraiment, mais tout peut arriver, inspecteur ! J’ai peur !

— Je vous écoute, madame Belle, reprenons tout cela dès le début. 

— Eh bien voilà, inspecteur. Depuis quelques semaines, il m’arrive de drôles de choses.

— Par exemple, madame Belle, par exemple.

— Mardi dernier, je me lève et, comme chaque matin, je me dirige vers la cuisine. Sigmund attend au lit sa première tasse de café Nespresso goût caramel.

— Très intéressant jusque là, madame Belle, et ?

— Eh bien, ce n’était plus ma cuisine ! C’était une autre cuisine, une cuisine que je n’avais pas choisie, une cuisine ringarde, une cuisine à deux balles. Et ma machine à café Nespresso s’était métamorphosée en une espèce d’entonnoir crasseux. Je me retourne et …  je vois un vieux poêle crapaud ! Oui, inspecteur, un poêle crapaud ! En fonte !

— En fonte ! Mais c’est du pur vintage, madame Belle, c’est merveilleux, c’est à la mode le vintage ! 

— Sur le poêle une casserole toute cabossée, en fonte également, et dedans mijotait une bouillie qui puait, oh cette odeur inspecteur, cette odeur …

— Autre chose, madame Belle ?

— Oui, inspecteur ! À deux pattes du crapaud, sur une chaise bancale en bois bon marché, une mégère vieillotte engoncée dans des loques noires et mitées. Elle me dit bonjour et me prend pour sa belle-fille ! Mais Sigmund n’a plus sa mère depuis longtemps, inspecteur ! Je ne l’ai moi-même jamais connue ! Vous pensez bien que jamais je n’aurais épousé un homme qui avait une mère ! Je refuse que cette sorcière soit ma belle-mère !

— Calmez-vous, madame Belle, calmez-vous. Continuez donc votre récit.

— Et donc, inspecteur, je suis remontée quatre à quatre dans la chambre et j’ai réveillé Sigmund ! Je lui ai expliqué que la machine à café Nespresso avait disparu ! Qu’il y avait un crapaud en fonte et une bigote archaïque assise sur une chaise ridicule. Je ne lui ai pas dit qu’elle me prenait pour sa belle-fille, vous pensez …

— Continuez, madame Belle, continuez.

— Sigmund a trouvé tout ça presque naturel. Il m’a expliqué que les forces du mal nous jouaient des tours, que nous étions parfois propulsé sur une autre ligne de temps, et que forcément dans ce cas, les machines à café changeaient du tout au tout.

— Il en connaît des choses votre mari, quelle érudition ! Et ?

— Je lui ai rétorqué que ce n’était pas possible de vivre avec une telle angoisse, celle de ne pas retrouver sa machine à café Nespresso. C’est à ce moment-là que Sigmund s’est montré très agressif, inspecteur. Dans sa colère, il a dit que je n’étais pas la première à débiter de tels propos. Depuis plusieurs semaines, ça défilait de tels récits sur son divan de consultation. On lui racontait des histoires de ce genre-là. Les gens se retrouvent dans une autre maison que la leur, dans la même ville mais à une autre époque … Et que lui, Sigmund Woody n’avait qu’une seule solution, éradiquer ces forces du mal ainsi que leurs ombres maléfiques et donc commencer par anéantir les personnes souffrant de ces situations. « Ce qui annihilerait la situation », je reprends ces mots, inspecteur. Je transis, inspecteur, je transis.

— Je comprends madame Belle, je comprends. Mais jusqu’ici, aucun passage à l’acte de la part de votre mari …

— Non, vous avez raison, inspecteur Sidonin. J’aimerais néanmoins que vous allumiez toutes les lumières possibles au sujet de cette sombre affaire. Et surtout, surtout, il s’agirait de retrouver ma machine à café Nespresso, vous comprenez inspecteur ? Inspecteur ? Inspecteur Sidonin ?

 

Carine-Laure Desguin

http://carineldesguin.canalblog.com/

 

 

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Félicitations aux auteurs des Éditions Chloé des Lys qui ont cartonné lors du concours POE’VIES 2022- Un article signé Carine-Laure Desguin

Publié le par christine brunet /aloys

 

  

Félicitations aux auteurs des Éditions Chloé des Lys qui ont cartonné lors du concours POE’VIES 2022 dont le thème était LE TEMPS.  Le jury était composé de Françoise Lison-Leroy, Laurent Harduin, Jef Deblonde et Carine-Laure Desguin.

   Le jury orchestré par l’organisatrice Marie den Baës (alias La petite Marie) a sélectionné cent textes parmi les six cent quarante-neuf textes arrivés des quatre coins de la planète ! Oui, vous avez bien lu, six cent quarante-neuf textes ! De Roumanie, du Chili, des States, du Gabon, du Canada, de l’Ile de la Réunion, etc.

   Merci à Marie den Baës pour toute cette organisation !

   Et encore félicitations aux auteurs des cent textes retenus et tout particulièrement aux auteurs des Éditions Chloé des Lys :

  • Laurent Dumortier, RESPIRER LA VAGUE
  • Micheline Boland, PASSE LE TEMPS
  • Gaëtan Debiève, AUTOMNE
  • Bernadette Gérard-Vroman, EN SUSPENSION
  • Antonia Iliescu, SAISONS

 

   Pour rappel, lors de l’édition précédente du concours POE’VIES, le texte de Jef Deblonde, REFLET, a reçu le prix de l’Inédit et celui de Carine-Laure Desguin, ŒIL NU DEVANT, le prix de la Musicalité.

On attend avec impatience les résultats de la prochaine édition et encore merci à Marie den Baës pour toute cette organisation !

 

Carine-Laure Desguin

http://carineldesguin.canalblog.com    

 

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Carine-Laure Desguin dans l'émission LES MOTS NIAQUES

Publié le par christine brunet /aloys

Carine-Laure Desguin dans l'émission LES MOTS NIAQUES
Carine-Laure Desguin dans l'émission LES MOTS NIAQUES
Carine-Laure Desguin dans l'émission LES MOTS NIAQUES

Voici quelques jours, j'étais l'invitée de l'émission LES MOTS NIAQUES (https://www.facebook.com/youfmbe ) dont voici le podcast:

 

http://youfm.be/?fbclid=IwAR2SwkoCFkhoCmj9HIX2ejsMxT3ImLJhiClg6lpqiajEzc4tzQfhoX7wslE
 

 

Merci à Sylvie Mordang pour sa lecture d’un extrait de ma nouvelle surréaliste ET LES VIEUX DANS TOUT ÇA, parue dans le recueil collectif NOUVELLES D'UN NOUVEAU MONDE (Jacques Flament Editions) http://carineldesguin.canalblog.com/archives/2021/07/28/39075475.html et bien sûr pour sa lecture des extraits de MISHA, LE POISSON ROUGE ET L'HARMONICA, opuscule paru récemment dans la collection Adospuscules aux Éditions Éric Lamiroy

http://carineldesguin.canalblog.com/archives/2021/11/09/39212719.html 

 

Une équipe formidable que celle de cette émission, merci à Sylvie, Carine, Violette et Xavier ! 

 

Et un énorme merci aux enfants de troisième et quatrième année de l'école des Sorbiers, à Cuesmes (Mons)! Ils s'appellent KAWTHAR, ANIS, CHAIMAE, EWEN, HAJAR, MOUSTAPHA, TIMEO, ELYA, ANGELINA, ORIANA, ELEONA, LOUKA, LOUIS, et RIYAD! Ce sont eux les auteurs des dessins sur les photos. A l'écoute de l'histoire de Misha, Sylvie a demandé à ces artistes de dessiner ce qu'ils ressentaient et comprenaient. Et voilà! C'est pas beau tout ça ? Je vous dis pas mon émotion quand Sylvie m'a offert ces magnifiques dessins pleins de couleurs, de lettres et de chiffres, de poissons rouges et d'harmonicas... 

 

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‘CDL, Le blog’ est de retour avec quelques nouveautés

Publié le par christine brunet /aloys

Interviews d’auteurs, parutions de livres, articles et reportages… Le blog de Chloé des lys regorge d’informations sur les auteurs de la maison d’édition du même nom et vous donne, sans aucun doute, envie de découvrir le panel incroyablement varié d’auteurs qui y publient.

Si vous avez l’habitude de venir trainer sur ce blog, jeter un œil et laisser un petit commentaire en passant, vous aurez sûrement remarqué que le blog a été (presque) à l’arrêt pendant quelques mois. Mais vous aurez également remarqué que, depuis début août, la machine s’est remise en branle. Les articles ont refait leur retour et quelques nouveautés ont fait leur apparition. Le blog se pare maintenant d’une toute nouvelle bannière mais aussi… d’un logo ! 

Continuons à faire vivre ce blog ! Pour le moment, il n’y a plus de matière en réserve pour le remplir. Vous publiez chez Chloé des Lys ? N’hésitez pas à envoyer votre actu, une interview, un extrait de votre livre… Rendez-vous dans l’organigramme de Chloé des Lys pour connaître la marche à suivre et…à très bientôt !

http://chloedeslysblog.canalblog.com/

 

 

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Joël Godart publié dans la revue Lichen

Publié le par christine brunet /aloys

Joël Godart publié dans la revue Lichen
Joël Godart publié dans la revue Lichen
Joël Godart publié dans la revue Lichen
Joël Godart publié dans la revue Lichen

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Un poème signé Laurent Dumortier dans la revue Lichen

Publié le par christine brunet /aloys

Laurent Dumortier
 
 
Organique

Une pluie d'automne
Le vent qui claque
Et mes pas qui frappent
Les pavés mouillés

Les lumières des vitrines
Halos blafards
Éclairant les passants
Trop rares

Des moments trépassés
Du passé faire table rase
Oublier la douceur du printemps
Et la douleur des absents

Pourquoi ne me regardes-tu pas dans les yeux ?
Pourquoi sur ce point, comme tant d’autres,
Sommes-nous deux ?

Carapace de plomb
Souvent j’ai connu
Ces chemins pentus
Qui m’entraînaient vers le fond

De ruelles
En impasses
Du temps qui lasse
Ou qui nous laisse

Adieu l’automne
Bientôt l’hiver
Quelques pas en arrière
Deux trois lignes
Un simple fait divers

Pourquoi ne me regardes-tu pas dans les yeux ?
Pourquoi sur ce point, comme tant d’autres,
Sommes-nous deux ?
 
 
 
 
Né en Belgique, Laurent Dumortier écrit de la poésie, des nouvelles, des romans. Ses textes sont souvent sombres. Pas mal de publications en revues. Quelques prix remportés. Présent dans les n° 5, 16 et 21 de Lichen. Ce texte est extrait de son recueil inédit Temps Zéro.

Publié dans articles, Poésie

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Un article sur jean-Michel Ruisseau et son ouvrage "La chaise vide" dans l'avenir.net

Publié le par christine brunet /aloys

https://www.lavenir.net/cnt/dmf20191215_01420406/huy-ce-dilettante-dans-l-ame-sort-son-1er-roman-autobiographique

https://www.lavenir.net/cnt/dmf20191215_01420406/huy-ce-dilettante-dans-l-ame-sort-son-1er-roman-autobiographique

 

Le Tihangeois Jean-Michel Ruisseau a été édité pour la première fois, aux éditions Chloé de Lys, avec son roman «La chaise vide».

Le Hutois Jean-Michel Ruisseau est édité pour la première fois (à compte d’éditeur) avec son roman La chaise vide, sorti aux éditions Chloé des Lys il y a trois semaines. Et ce samedi, il est venu en parler lors d’une rencontre littéraire organisée par la bibliothèque de Huy. L’occasion de dresser le portrait de ce dilettante, comme il aime se le dire.

Né au Congo il y a 64 ans, Jean-Michel Ruisseau est de ceux qui ont un parcours atypique. «Je suis un vrai bon à rien, ironise le Hutois.Je me suis promené toute ma vie dans le monde, sans appartenance à rien. Et à un certain moment, je me suis choisi, par défaut, le métier d’artiste peintre. Et ça a marché.» Avant de s’adonner à la peinture, Jean-Michel a beaucoup voyagé, notamment à travers l’Europe. Puis, à 35 ans, il a commencé à peindre de petites toiles, «sans grande conviction. Il s’avère que ma peinture a énormément et très vite plu. Mais nous, artistes, sommes des usurpateurs. Regardez mon travail, c’est vrai qu’il est plaisant à regarder… mais dans le fond, c’est de la merde». De la merde qui permettra tout de même à l’artiste de côtoyer du beau monde, notamment du côté de Cannes où il a vécu durant quelques années. À l’époque, il avait même vendu l’une de ses toiles au musicien français bien connu Gilbert Bécaud.

«Je suis devenu papa à 40 ans. C’est là que ma vie publique s’est arrêtée car je vouais un véritable dévouement à mon nouveau devoir de père. Je suis donc revenu à Huy. C’est à cette même époque que j’ai cessé d’être un marginal, d’être un artiste frimeur. Et ce n’était pas plus mal car dans le fond, je n’ai jamais accepté le monde de l’art et son rapport à l’argent.»

 

Son livre remarqué par 7 maisons d’édition

Ses premiers pas dans l’écriture lui ont réussi également puisqu’il y a dix ans, Jean-Michel Ruisseau a remporté deux prix de littérature, ceux-ci organisés par la Communauté française. «C’étaient de petits textes sur lesquels je m’étais essayé. “ Je n’écris peut-être pas si mal ”, me suis-je dit après avoir remporté ces deux prix… Ce qui ne m’a pas empêché de ne pas écrire durant dix ans.»

Et pour son roman La chaise vide sorti il y a peu, ce ne sont pas moins de 7 maisons d’édition qui ont retenu son manuscrit. Mais celle qu’il a choisie, il ne l’a pas fait par hasard. «J’ai opté pour Chloé des Lys car cette maison d’édition – constituée en ASBL – m’offre une certaine liberté. Aussi, c’est la seule à avoir accepté de me laisser illustrer la couverture du livre. Les autres avaient leurs propres illustrateurs et ne voulaient pas déroger à cela.»

 

Autobiographie autocensurée

« Mon livre est un récit quasi autobiographique, qui prend son essence dans mon histoire personnelle », explique Jean-Michel Ruisseau, auteur du roman La chaise vide. C’est l’histoire d’un bonhomme qui traverse une vie dans laquelle il croise régulièrement un vieil homme tirant une chaise… vide. Et à la fin de l’histoire, cet homme invite le héros à s’asseoir sur cette fameuse chaise.
« Ce n’est pas du tout un roman à l’eau de rose »
« C’est une forme d’autobiographie, certes, mais censurée. Il y a des choses qu’il est bon de ne pas dire, sourit l’écrivain. Malgré cela, il ne s’agit pas du tout d’un roman à l’eau de rose, ce n’est pas une tendre histoire non plus. »

 

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La revue indépendante parle des Editions Chloé des Lys dans le n°363, 4e Trimestre 2019

Publié le par christine brunet /aloys

http://revueindependante.over-blog.com/

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UNE EDITION REJOUISSANTE, CHLOE DES LYS

Publié le par Le Syndicat des journalistes et écrivains

 

LES PETITS PAPIERS DE CHLOÉ  fête ses 20 ans

En 1999, un groupe d'étudiants décide de créer une maison d'édition atypique , les Editions Chloé des Lys. Cela se passe en Belgique, à Tournai puis à Barry.

Egalement rédacteurs d'une revue littéraire, ils pérennisent l'idée sous le titre de Pulp.Com. Trimestrielle, assez trash, elle ne rencontre que peu de lecteurs et l'équipe en place décide de jeter l'éponge, c'était il y a 10 ans en 2009.

Laurent Dumortier , le patron des Editions Chloé des Lys, ne veut pas abandonner l'idée et demande à Christine Brunet de reprendre le concept sous une nouvelle forme (format e-book et papier), un nouveau titre « Les petits papiers de Chloé » et de trouver une équipe fiable et motivée.

Si, au fil des numéros, le nombre d'intervenants et les rubriques ont évolué, le squelette éditorial est solide. L'équipe a, à sa disposition, deux infographistes  (Cédric pour la couverture et les illustrations photos et Fralien pour son personnage de Bidou et la mise en page).

Les petits papiers de Cholé possèdent deux illustrateurs de bande-dessinée (Bob Boutique avec Bob le Belge et François Beukels pour Carôttins) mais aussi quatre rédacteurs (Laurent Dumortier pour l'édito, Carine-Laure Desguin, Edmée de Xhavée et Christine Brunet) plus des intervenants épisodiques tels que Cathie Louvet.

Christine Brunet organise en partenariat avec avec son blog www.aloys.me , des concours littéraires: le ou la gagnante voit son texte publié dans la revue. Autre rubrique, des appels à textes de 600 caractères maximum sur une citation, les dix premiers textes sont publiés.

« Les petits papiers de Chloé », c'est avant tout une vitrine pour les Editions Chloé des Lys, mais tout le monde peut participer à la revue et bien entendu aux concours (et donc être choisi par les lecteurs du blog ). L'équipe qui forme « Les petits papiers de Cholé » est soudée, enthousiaste à la recherche permanente de nouvelles idées pour surprendre ses lecteurs, tout cela bien sûr bénévolement.

Pour ses 20 ans, la revue propose, entre une histoire du livre parfaitement écrite, le grain de sel d'Edmée, la découverte de deux auteurs et de leurs univers , « l’échelle à quatre marches » de la gagnante du dernier concours Antonia ILiescu, la minute de Bob le Belge et « Carôttins » de François Beukels ...

Pour découvrir cet univers : www.editionschloedeslys.be et pour commander la revue : chloe.deslys@scarlet.be au prix de 5 € revue papier et 2€ en e-book.

Si vous souhaitez découvrir cette revue originale qui nous vient de Belgique, parfaitement originale, dans un format très pratique, n'hésitez pas à vous renseigner ! Vous serez surpris par les talents qui composent l'équipe rédactionnelle et qui, en prime, propose une revue d'une grande qualité littéraire avec quelques dessins dignes de la bande dessinée belge (même si François Beukels est français !).

Patrick DUBOIS

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Un article sur "Gaspard et Léa" de Michaël Zoïna dans "L'Avenir.net"

Publié le par christine brunet /aloys

Un article sur "Gaspard et Léa" de Michaël Zoïna dans "L'Avenir.net"
Un article sur "Gaspard et Léa" de Michaël Zoïna dans "L'Avenir.net"

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Carine-Laure signe un article dans la revue AURA 100 : "La porte"

Publié le par christine brunet /aloys

 

THEME AURA 100 : LA PORTE

 

Je prendrai la porte, comme on dit

 

De la fenêtre de ma chambre, j'ai vu un type qui ressemblait comme deux gouttes d’H2O au prof de bio, même démarche bancale et trois livres sous le bras gauche tout comme lui, une façon comme une autre de jouer à l’intéressant. D’un pas décidé, il traversait la rue en diagonale. Il ne regardait pas les nuages qui assombrissaient le ciel ni même les jolis visages que ces cumulus formaient et déformaient au gré des souffles et des éternuements d’Eole. La destination du type se précisait. Droit au but. Hélas. Et putain, oui, c'est bien chez moi qu'il se pointait. Et putain, oui, c’était bien le prof de bio. Le temps de penser ça, j'ai entendu les deux coups de sonnette. Ding dong. Dans quelques minutes, ma mère saurait tout, mes absences aux cours, mes derniers résultats scolaires (minables), et puis toutes les conneries qui collent à tout ça, des dégâts collatéraux qu’on appelle ça. Un désastre. Pire, un tsunami. Trop tard pour inventer une stratégie quelconque style lancer une pile de livres sur la tête de l’intrus, ou mieux encore, une télévision ou quelque chose comme ça, un truc très lourd et très volumineux qui aplatirait sa cervelle et l’empêcherait à jamais de me nuire. Après sa visite, faudra assumer et recoller les morceaux. Rien que d’y songer, j’ai senti mes entrailles qui se contorsionnaient. J'ai descendu les marches de l’escalier sur la pointe des pieds (c'était pas si facile, n’ai rien d’une danseuse, moi) et je me suis plantée derrière la porte du living. J'ai entendu du blabla et du blablabla. C'était pas bon du tout. Surtout pour moi. Monsieur Machinchose a quand même dit, Il me semble que du côté artistique, Mado et blablabla et reblablabla. Ma mère a répondu un truc du genre, C'est pas faux ce que vous dites là, elle aime dessiner. Quand Dingo s'est fait écraser par ce chauffard, Mado n'a fait ni une ni deux, elle s'est agenouillée sur le trottoir et a commencé à dessiner avec ses doigts des figures géométriques dans la flaque de sang, le sang de Dingo, vous voyez? Et je vous le répète, avec ses doigts ! Sûr qu'avec une telle description de mes performances artistiques, le prof, il a compris un tas de choses. Et d'ailleurs, il n'a pas fait long feu dans la baraque, il a déguerpi trente secondes après avoir entendu l’histoire du trottoir, du sang de Dingo, et puis de moi et de mes délires psycho-géométriques.  Monsieur Machinchose a même ajouté, Ah bon vous ne l’aviez pas énervée dix minutes avant cela, même pas ? Ma mère a pensé que tout cela était bon pour moi et elle a dit, Non non Mado a dessiné tout ça de sa propre initiative, sans aucune influence. Mado était dans son état normal, je vous assure.

Ce soir-là, ma mère n'a pas gueulé. Elle était soucieuse quand elle a fristouillé dans le congélateur et elle a juré quand elle a tourné dans tous les sens les boutons du four à micro-ondes pour réchauffer les lasagnes, comme tous les jeudis soir. Elle m'a dit, Tu dînes ici ? tout en manipulant les lasagnes, les verres et les assiettes. Et puis elle a ajouté comme si elle était obligée de parler, Qu'est-ce que je vais faire de toi à présent? Je savais pas si elle attendait une réponse. Je savais pas si elle me posait la question à moi ou au type qui agitait ses longs bras sur l'écran de la TV (impayée encore à ce jour). Son smarphone a vibré et elle a décroché. J'en ai su un peu plus. Mon prof de bio qui était aussi mon titulaire (ça je le savais), s'était pointé car le courrier envoyé par le bahut était resté sans réponse de sa part. Mado avait des dispositions pour les arts (...) et donc il serait préférable d'envisager une inscription de ce côté-là. Sa copine à l'autre bout du téléphone a sans doute questionné car ma mère a répliqué, Mais si, souviens-toi, je te l'avais dit, quand Dingo a  été assassiné par ce chauffard de merde, Mado n'a pas manqué de dessiner des trucs bizarres dans la flaque de sang et c'était d'ailleurs très joli, tellement joli que j’ai tout photographié. Elle a dit aussi, Non rassure-toi je n’ai pas oublié de sauvegarder les photos des dessins ensanglantés sur le trottoir car comme tu dis, on n’sait jamais, de l’art c’est de l’art avec du sang de chien ou sans sang de chien. Le prof a aussi proposé un changement d'air. Comme elle s'entend bien avec m'mam, elle ira quelques mois là-bas. Et m'man, ça lui fera une compagnie. À son âge, c'est très bien, elle se sentira moins seule. Et puis, elle aura quelqu’un pour remonter ses bouteilles de lait de la cave, promener Bart, éteindre la TV puisqu’elle oublie un tas de choses, répondre au courrier, et puis que sais-je moi ? Mado sera là et m’ma aura l’esprit tranquille, c’est qu’elle vieillit à mort de ces temps-ci, à mort je te dis. L'intergénérationnel, c'est tendance, non? La copine a trouvé l'idée super géniale car ma mère a répété, N’est-ce pas que c’est une bonne idée ? Elle a ensuite raccroché et m'a dit, T'as entendu? T’es contente? Te voilà presque libre, un grand pas en avant pour toi ! J'ai pas répondu, je finissais la lasagne et j’avais pas envie de parler la bouche pleine, ça se faisait pas à c’qu’on m’avait dit. Quoique. Après la dernière bouchée mâchonnée pendant une éternité, j'ai dit, C'est très bien comme ça, j'irai chez m'ma demain matin. Puisque de toute façon je suis virée des cours, autant me virer d’ici aussi. Je prendrai la porte, comme on dit. J’ai fixé mon assiette salie par la sauce tomate et puis j’ai demandé, M’ma a toujours son p’tit chien ? Bart, c’est ça ? Question à laquelle ma mère a rétorqué, Fous-moi la paix, tu vois pas que je cherche des trucs sur mon smart, les photos de tes dessins. Avec le sang de Dingo. 

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