Une poésie de Philippe De Riemaecker...
Ils parlent, Ils parlent de Bruges
Sous les vents qui se traînent, vers l'ancienne
cité.
Ils s'aiment, Ils s'aiment dans Bruges
De cet amour qui tremble d'être enfin
délivré.
Et quand ces amants-là, se tiennent par les
yeux,
les gens ne parlent pas, juste murmurent un
peu
Tandis que tombe la pluie, sur la ville
mouillée,
Les vieux peignent la nuit, sur les passants
frileux.
Ils dorment, Ils dorment dans Brugge,
Enlacés sans frémir malgré l'hiver en délire.
Ils rêvent, Ils rêvent de Brugge,
De ces clochers si grands, de ces pinceaux
géants .
Et quand ces amants-là, s'épuisent en pas de
deux,
Les bigleux tremblent d'effroi, ou bien
n'écoutent pas.
Tandis que dans la brise, les années se
détruisent
Et les canaux se figent sous les courants
gelés...
Ils meurent, Ils meurent pour Brugge,
Et portent dans le regard ces voyageurs
hagards
Ils partent, Ils partent loin de Brugge
Comme des amants heureux, qui n'ont rien à
se dire
Qu'une caresse étrange, qui se donne et
dérange
Les braves gens honnêtes, Les adultes blasés
Et les brumes ensablées couvrent les vieux
clochers,
Tandis que ces amants-là découvrent le
verbe aimer.
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