Brune SAPIN nous propose un poème...
La maison est rose et les tuiles aussi
Le lierre a recouvert le grillage et les murs
La terrasse est brinquebalante, de carreaux fendus en affaissements du sol
Mais à l'intérieur on distingue encore la cuisine, les couloirs, et la cheminée devant laquelle il faisait bon lire le soir après les devoirs, ou même à la veillée de Noël entre deux amuse-gueule
Des framboisiers ont envahi la chambre du fond, du lilas, des plants de tomates, des rosiers
Les lauriers roses ont bien poussé et sont fleuris en bas
La piscine est bâchée mais à travers quelques trous d'usure on aperçoit une eau verte peuplée de têtards
L'escalier ne mène plus à l'étage mais au ciel
Et dans les débris s'entremêlent jouets rouillés et statuts écaillées de la Vierge Marie
Pélerinage innocent
On sent presque l'océan et l'appel des bateaux sur les tableaux bleus et verts qui se décomposent
Des porcelaines et du cristal traînent en morceaux
Au devant la haie de chalefs ne laisse rien apercevoir de la rue qui passait là
Je souris, je faiblis, puis je fais quelques pas vers l'ancienne balançoire
La cabane de bois a été grignotée par l'olivier
Vestiges de bien des souvenirs
Et dans l'herbe drue, des myosotis qui chantent que la vie continue.