Le rêve, une poésie signée Marie-Noëlle Fargier
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Si le rêve quittait mon aujourd'hui
Pourrais-je sentir la pluie ?
Pourtant elle éclate sur ma peau
Si le rêve quittait mon horizon
Pourrais-je entendre les sons ?
Pourtant ils pleurent sur mes maux
Si le rêve quittait mon passé
Pourrais-je surprendre mes souvenirs ?
Pourtant ils rient sur mon ingénuité
Si le rêve quittait mon avenir
Pourrais-je imaginer des mots?
Pourtant ils cognent sur mes paupières
Ouvertes à un ciel, des arbres, des mers, des êtres
Imaginaires
D'un bleu parfait, d'un vert lumineux, d'écumes blanches, de chair douce et de sang clair
Le rêve est là, je le libère et m'envole avec lui, sans bruit
Depuis si longtemps...
Il devient ma vie, les yeux clos
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Et quelques fois...
L'eau se glace, le lointain se mure, la mémoire se grise
La réalité surgit, elle m'emprisonne et m'enferme près d'elle, sans émoi
Depuis si longtemps...
Alors, je suis chahutée, et si triste
d'un bleu délavé, d'un vert éteint, d'écumes noires, de chair meurtrie, de sang séché
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J'appelle l'ondée fine, les notes symphoniques, les couleurs d'autrefois
Pour le retrouver, Lui, le rêve
Encore longtemps....
J'existe par Toi.