Les Larmes de Titus, le dernier roman de Christian Eychloma vient de passer en "Collection"... Petite présentation...
Quatrième de couverture :
« Les larmes de Titus » est la suite de « Mon amour à Pompéi », roman ayant connu un vif succès auprès d’un grand nombre de lecteurs.
Il s’agit cette fois d’une incursion de nos héros très contemporains dans la capitale de l’empire romain du premier siècle, pendant le règne de l’empereur Titus, dans le cours d’une Histoire déjà quelque peu altérée par les précédents voyages temporels.
Un récit captivant mêlant habilement fiction et Histoire officielle !
Petite introduction :
Le professeur Liévin a donné à ses contemporains la technologie permettant les transferts temporels. En dépit des incroyables conséquences qu’une découverte aussi révolutionnaire est susceptible d’entraîner, il est désormais tout simplement impossible pour le monde de l’ignorer. Il s’agit donc de bien réfléchir à ce que l’on va en faire, d’abord en s’assurant soigneusement que l’on sait la maîtriser.
Pendant que les sommités scientifiques et responsables politiques du 21e siècle se creusent sérieusement les méninges , le juge Roland Lévêque croit pouvoir filer le parfait amour avec Laetitia, en l’an 80 de notre ère, sous le règne de Titus, dans la capitale de l’empire romain.
Il ne va toutefois pas tarder à s’apercevoir qu’il n’est pas du tout évident de vivre dans une époque qui n’est pas la sienne et les nuages noirs qui s’accumulent sur la Rome impériale vont le contraindre à rompre la loi du silence qu’on lui avait imposée.
Extrait :
Profitant de la nouvelle lune et de l’impossibilité pour les guetteurs de distinguer quoi que ce fût au-delà d’une centaine de mètres, Varus Florus avait fait discrètement approcher ses machines des berges du fleuve dont les assiégés avaient détruit les ponts.
Le pilonnage avait commencé dès l’aube, s’intensifiant peu à peu pour devenir un véritable déluge. De lourds blocs de roche, lancés depuis l’autre rive du Tibre, s’abattaient sans relâche sur la vieille muraille, arrachant à chaque impact un peu du béton qui en liait les pierres.
En percevant une série de chocs sourds, Roland Lévêque, encore à moitié endormi, avait compris que les choses sérieuses venaient de débuter. Il s’était levé en hâte pour se rendre sur l’Aventin d’où il avait pu observer, en compagnie de quelques officiers chargés d’organiser la défense, l’impressionnant dispositif ennemi que tout le monde découvrait.
Il se trouvait là depuis un bon quart d’heure, plus fasciné qu’apeuré, lorsque les catapultes dressées près des remparts se mirent à rendre coup pour coup, donnant à Roland Lévêque la bizarre impression d’assister à un duel d’artillerie.
Il se retourna en entendant quelqu’un haleter dans son dos. Flavius Clemens, arrivant à la tête de son état-major, l’invita par geste à prendre du recul.
« Attention, Aulus ! » lui dit-il en s’approchant. « J’ignore si les augures te sont favorables pour aujourd’hui, mais tu ne dois surtout pas sous-estimer la portée de certains projectiles…
- Je promets d’être prudent, Flavius. Mais… ces rochers pourraient vraiment m’atteindre ici ?
- Pas les rochers, non. Les petites pierres et les flèches, oui ! D’ailleurs, vois un peu par là… »
Roland Lévêque suivit des yeux la direction indiquée. Une soixantaine de légionnaires, regroupés deux à deux pour transporter des sortes d’arbalètes montées sur un affût, étaient en train de se déployer le long du mur.
« Ce sont des scorpions… » précisa Flavius devant l’interrogation muette de son interlocuteur. « Des armes d’une puissance redoutable que ces soldats vont utiliser pour tenter de neutraliser les servants des catapultes ennemies. Regarde bien ce qui va se passer ! »
Des « tireurs d’élite », en somme… À la fois impressionné et prodigieusement intéressé malgré la gravité de la situation, Roland Lévêque vit une volée de flèches, ou plutôt de gros carreaux, filer depuis le sommet de la muraille pour s’abattre sur les hommes regroupés autour des machines de jet. Avec des conséquences qui lui coupèrent le souffle.
Il lui sembla que chaque projectile ou presque avait atteint une cible. Les corps ensanglantés gisaient sur l’herbe. Certains immobiles, sans doute tués sur le coup. D’autres, plus ou moins sérieusement blessés, se tordant de douleur. D’autres encore essayant d’extraire de leur ventre ou de leur membre la pointe de fer qui s’y trouvait plantée.
Dire qu’il était surpris aurait été un euphémisme. Il était en réalité stupéfié par la précision de ces armes. Et l’habileté de ceux qui les utilisaient…
« C’est terrifiant… » reconnut-il en voyant les survivants tenter de se réfugier derrière leurs machines alors qu’un second tir avait déjà lieu.
« N’est-ce pas ? » répondit Flavius sur un ton qui ne trahissait pas la moindre satisfaction. « Si tu n’avais jamais vu la guerre, tu as maintenant une première idée de ce que ça donne ! »
Roland Lévêque s’apprêtait à répondre lorsqu’il vit une énorme pierre, lancée depuis un point situé non loin de l’endroit
où il se tenait, pulvériser une catapulte ennemie. Un « tir au but »…
Il voulut s’avancer et se sentit retenu par sa tunique.
« Reste là, Aulus ! Ils ne vont pas tarder à riposter… » lui conseilla fermement Flavius. « Eux aussi possèdent des scorpions. Et savent très bien s’en servir…
- Je te crois volontiers, mais il me semble qu’ils ont trouvé à qui parler, non ? Quand je vois ce qu’ils viennent de prendre… »
Flavius lui sourit comme à un enfant naïf.
« Ne te réjouis pas trop vite… Ils ne font pour le moment que tester nos défenses ! Le plus sérieux est largement à venir. Ils sont certainement en train de préparer des machines de siège contre lesquelles nous ne pourrons pas grand-chose…
- Mais nos scorpions…
- Ils en seront beaucoup mieux protégés ! Et leurs propres tireurs gêneront tellement les nôtres qu’ils leur ôteront toute efficacité…
- Mais le Tibre… Un sérieux obstacle sans les ponts, non ?
- Leurs troupes d’assaut le franchiront, d’une façon ou d’une autre, bien avant que notre muraille ait été sérieusement mise à mal. Je serais même à peine surpris s’ils essayaient de creuser un tunnel pour passer par en dessous…
- Passer sous le Tibre ?
- L’armée romaine a surmonté bien pire… La forteresse de Massada n’était-elle pas réputée imprenable ?
- Oui, sans doute… Mais alors, quelle est ta stratégie, Flavius, pour nous sortir de cette impasse ?
- Gagner du temps. Retarder le plus possible l’inévitable. Les renforts arriveront un jour et, à condition de tenir bon jusque là, les assiégeants pourraient bien devenir les assiégés ! »
Le regard de Flavius Clemens se perdit dans le vague.
« Ils sont peut-être déjà en route. Mais c’est loin, la Germanie