Un article dans la presse pour le premier roman de Chloé Derasse "Douceur violette"

«Le lecteur a lui aussi sa part de chemin à effectuer, à la découverte d’un texte.» ÉdA
Porté durant quelques années, l’ouvrage de la jeune auteure sera présenté dans sa ville natale. Place à la découverte.
L’écriture fait partie de sa vie, depuis l’enfance. Chloé Derasse inventait des histoires pour ses frère et sœurs, rédigeait des textes dans un carnet, poèmes et récits. Adulte, elle s’est lancée dans un projet au long cours, un roman qui trouve sa source dans un fait difficile à cerner.
«Je me souviens qu’une gamine avait inventé qu’un de ses proches l’avait violée. Bien sûr, c’était énigmatique, inquiétant. La question demeurait en suspens: a-t-elle interprété certains gestes, a-t-elle imaginé ou vécu une telle situation, quelle réalité se cache derrière cette accusation grave?»
La part du lecteur
En écrivant «Douceur violette», Chloé ne souhaitait pas s’engager sur la voie du roman policier, ni dans une saga psychologique. Ce qui l’intéresse, c’est le quotidien des personnages, et particulièrement celui de deux sœurs. Emma et Marie sont plutôt complices, tout en vivant des jours bien différents. En avançant dans l’existence, elles accordent beaucoup de place à l’amour, qu’il soit perdu ou vivace, passionné ou serein.
Les rencontres qui traversent leurs parcours sont teintées de sincérité. «Toutes deux cherchent une stabilité, un enracinement, précise l’auteure qui situe son histoire dans un quartier de Watermael-Boitsfort. L’une peut s’appuyer sur son compagnon, l’autre, jeune maman, espère aussi une relation durable. Si une dispute oppose les deux femmes, une réconciliation suit bien vite. C’est alors qu’est suggérée la faille de l’enfance. Simplement suggérée, sans certitude. Parce que finalement, on ne saura jamais quel drame a eu lieu. Il est vrai que je ne souhaite pas que le lecteur ait une réponse servie sur un plateau. De plus, différentes lectures sont possibles. La réalité est parfois ailleurs encore.»
Le roman invite à s’immiscer dans un foyer, puis dans un autre, et le flash-back répond au présent, rejoignant des épisodes partagés et d’autres, secrets. Le dialogue fait mouche: il révèle les impressions et souvenirs d’un personnage, quelques traits de caractère, permet d’avancer dans une intrigue qui demeure mystérieuse. Les liens se tissent, s’évadent, s’inscrivent entre fragilité et force, traçant des sentiers délicats. Une solide trame porte les expériences solidaires ou intimes, que la narratrice développe par séquences.
L’accusation n’est pas de mise: chaque cheminement se construit plus qu’il ne s’ébauche. «Je m’implique dans ce qui se passe, dans ce qui est relaté,souligne Chloé. Mes personnages me touchent, j’aimerais que les lecteurs soient aussi bouleversés que moi. Rien d’autobiographique dans cette histoire qui me permet d’explorer des relations familiales, jamais étrangères à ce que chacun peut percevoir.»
L’illustration de couverture est l’œuvre d’une autre Tournaisienne, Amarande Rivière, amie de la romancière.
«Douceur violette»: le livre de Chloé Derasse (éd. Chloé des Lys, 25€) sera présenté et dédicacé ce samedi 22 juin à 18 h 30 chez Milypat, 1 Grand-Place. Entrée libre.