Michaël Zoïna nous présente son nouvel ouvrage "Gaspard et Léa"

Notes biographiques
Michaël Zoïna est né en 1972 d'une mère flamande et d'un père italien. Enfant, ses deux grandes passions sont le football et la lecture. A l'adolescence, son goût pour la musique remplace celui pour le ballon rond. A la même époque, il devient animateur de groupes de jeunes.
Actuellement il vit à Tournai et enseigne les mathématiques.
Ses ouvrages (« A la lisière des nébuleuses », « Derrière le silence », « Sans détour », « Du feu et de la nuit », « Plus que des mots » et « Gaspard et Léa ») sont publiés par Chloé des Lys.
Résumé
Paris, 1955. Léa tient par-dessus tout à son indépendance. Gaspard, lui, est marié. Pourtant ils s’aiment. De manière viscérale. Jusqu’où cette passion les mènera-t-elle ?
Extrait
Le soleil dépose sa chaleur sur la ville. Pas une chaleur éprouvante qui pousse à rechercher l’ombre, non. Plutôt une chaleur qu’on savoure comme une caresse. Ou une étoffe douce au toucher.
Chaque jeudi, la pelouse de la place des Vosges se transforme en terrain de jeu pour les plus petits. Les enfants jouent à la corde à sauter, au ballon, à chat perché. Ils ont l’âge où le jeu est le plus sûr moyen de se rapprocher de l’autre. L’âge aussi où les filles et les garçons s’amusent rarement ensemble. Plus tard, l’attrait pour le sexe opposé et la séduction remplaceront le jeu. Ce sera le début des difficultés pour les plus timides et les moins beaux. Pour ceux-là, souvent, la solitude commence là où finit l’enfance.
Assise sur un banc, un livre à la main, Léa n’entend pas vraiment les cris des bambins autour d’elle. Son environnement sonore se résume à un vague murmure. Car ce qu’elle entend avant tout, c’est la voix de l’auteur. Pas sa véritable voix bien sûr, puisqu’elle ne l’a jamais entendue, mais celle qui provient directement du livre. La lecture d’un roman lui procure parfois cette sensation étrange : quelqu’un caché dans sa tête lui murmure ce qui est écrit. Elle a vécu ça avec Bel-Ami, par exemple. Aujourd’hui, c’est Aragon qui lui souffle les mots d’Aurélien. A quoi cela tient-il ? Comment des phrases imprimées les unes à la suite des autres peuvent-elles provoquer cette hallucination auditive ? Et pourquoi n’est-ce pas toujours le cas ?