Note de lecture d’Eric Allard La lune éclaboussée, meurtres à Maubeuge : Carine-Laure Desguin en invitée de notre blog

Publié le par christine brunet /aloys

Sang d’encre

Le roman débute alors que Jenny Dalooz se rend chez Olivier Garnier, le fils d’un écrivain réputé, Michel Garnier, auteur de polars, mort d’une crise cardiaque, pour faire l’acquisition d’un lot de livres lui ayant appartenu.

Jenny Dalooz, personnage central du roman, est une jeune enseignante en sciences, attachante à plus d’un égard, qui se pique d’écrire et qui, pour l’anecdote, suce sans cesse des bêtises à la pomme verte. Un ticket de caisse trouvé dans un des livres de l’auteur à succès la persuade que l’écrivain, dont elle n’était pas insensible au charme, n’est pas décédé d’une mort naturelle. Elle entreprend de mener l’enquête…

L’enquête à peine commencée, avec l’aide de ses tontons, mais à l’écart de sa cousine, qui est commissaire en chef, se corse quand on apprend que deux meurtres ont été commis à Maubeuge et que les deux hommes assassinés ont eu partie liée avec Michel Garnier dont la vie sexuelle n’était pas uniforme.

Le décor est planté, à Maubeuge donc, qui, rendu par Carine-Laure Desquin et clair de lune oblige, participe à la fois du mystère propre au roman noir mais confère aussi à l’histoire narrée et ses rebondissements sa part de merveilleux.

Car l’un des charmes de ce roman réside dans le fait qu’il joue sur les genres littéraires.

Le sordide y voisine avec le cocasse et les esprits les plus vils s’opposent aux coeurs purs, le noir se teinte ainsi du bleu de la romance et du rose parme de la sensualité en passant par un large palette de sensations.

Le mobile des crimes est ce qui va faire verser le livre d’un genre dans l’autre, du polar au conte. Mais fallait-il s’attendre à autre chose dès le moment où, très tôt, il apparaît que le roman a pour objet le meurtre d’un auteur de polar et que le sang d’encre, plusieurs fois évoqué, coule dans les veines des protagonistes de l’intrigue.

Cette mise en abyme initiale va tout du long donner le tournis au lecteur jusqu’à la fin du roman prodigieuse, au sens littéraire du terme.

Publié dans l'invité d'Aloys

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P
Il faut absolument connaitre Jenny ! Foncez !
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C
Oui, elle est bien n'est-ce pas cette Jenny? Jolie fille hein Phil!
C
Je ne m'étonne plus qu'elle se fasse arrêter dans la rue ! :))
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C
Tu me fais rire de si bonne heure, Christian!
B
Voilà une note de lecture bien attrayante... et qui donne l'envie de plonger soi-même dans le tournis que semble inspirer ce roman.
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C
Merci Brigitte et au plaisir de se revoir.
C
Tous ces commentaires me donnent l'eau à la bouche...
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C
.....
E
Comme Eric, j'ai couru le long des lignes et de l'enquête avec délice, allant de surprise en surprise, et en effet, m'essuyant parfois les yeux après un passage un peu "gore" ou simplement parce que je riais. Ironie, réalisme, sens du rythme, plein de rebondissements et de pistes tortueuses, de personnages sans fadeur (ah ça non!)... on ne peut pas s'arrêter!
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C
Merci! C'est trop madame, c'est trop!
C
Ah, je ne dirai pas le contraire. Je relis cette note ( je remercie son auteur au passage) et me reviennent en mémoire tous ces heureux moments consacrés à écrire tout ça, donner vie aux personnages et les suivre, essoufflée, dans cette aventure.
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