Blaise Kaptue Fotso nous présente son recueil poétique "La quête de l'infini"
Biographie
Blaise Kaptue Fotso est d’origine camerounaise. Après avoir fait ses études primaires et secondaires au Cameroun et amorcé une carrière d’écriture littéraire dans la cadre de l’association La Ronde des Poètes du Cameroun, il s’envole pour la Belgique après avoir publié aux Editions Ifrikiya à Yaoundé son premier recueil de poésie Les cendres de la cruauté. L’Europe lui donne l’occasion de prendre davantage conscience de la situation politique et économique précaire dans laquelle se trouve son pays et d’affermir sa lutte pour la liberté et son engagement pour les faibles et les petits. Son deuxième recueil Brumes et tempêtes suivi de Dix fantômes convertis s’inscrit dans cette perspective de défense des droits humains partout où ils sont menacés, y compris dans son pays d’adoption. C’est cela qui justifie son engagement dans un mouvement tel An International Institute For Peace (AFIIP). La quête de l’infini suivi de Vent du Sud et de Dire non son premier livre publié chez un éditeur européen Chloé des lys, actualise son combat et lui ouvre de nouveaux horizons.
Présentation de l’œuvre
La quête de l’infini suivi de Vent du Sud et de Dire non de Blaise Kaptue Fotso est un triptyque poétique qui saisit l’être dans sa pluralité existentielle de l’heure, dans une double perspective introvertie et extravertie. Tournant le regard vers lui-même, il s’aperçoit de l’immensité des sentiments qui l’habitent et l’agitent, de l’amour qu’il célèbre et des angoisses qui alourdissent et éloignent son désir ardent de lumière et de beauté. Un autre regard est celui qu’il pose sur le monde qui ouvre devant lui ses goulags, ses impasses, ses immuables impossibilités d’affranchissement de l’humain captif de toutes sortes de chaines, dont celles de l’immigration et de la dictature politique. D’où un besoin pressent et absolu d’« infini », lieu euphorique de tous les possibles existentiels qui habite un poète qui sait que pour y arriver, il faut au préalable « dire non » à « l’écume », aux « charognards », au « vautour » qui font que, comme l’avait écrit dans son roman le nigérian Chinua Achebe, « le monde s’effondre ».
La géographie textuelle du recueil montre clairement, au-delà de la continuité interne des trois recueils réunis en un volume, les disparités qui subsistent malgré tout. La quête de l’infini brille par la prolixité de ses moyens, par l’étendue de la parole qui s’étend sur une soixantaine de poèmes. Le poète y lâche la bride de son imagination féconde qui capte au passage les éléments disparates de son environnement immédiats, mais aussi de ses souvenirs lointains et de ses espérances. Vent du Sud est un grand souffle qui charrie colère et rancœurs face aux dérives auxquelles la tyrannie politique et l’hyper-corruption livre les pays d’Afrique. La métaphore du charognard est au cœur de ce « vent » qu’elle empeste de manière horrible. Dire non boucle cette aventure lyrique avec des accents de colère et de rejet d’un ordre qui aliène l’humain et l’enferme dans les soutes ténébreuses de la souffrance et de l’absence d’horizon.
La quête de l’infini suivi de Vent du Sud et de Dire non est, en fin de compte, une lecture politique du monde actuel, lecture assise sur une écriture qui allie rythme allègre, syntaxe solaire et lexique profondément scintillant.
Court extrait
Dire non
A l’expression-libre-deux-poids-deux-mesures
A la liberté sous boisseau
Aux clowns acclamés
Honorés
Quand les martyrs
Sont enterrés
La lumière couverte d’ombre
Les ténèbres comme seul refuge
De nos âmes recouvertes de poussière d’or
Réchauffées par le feu de l’enfer