Carine-Laure Desguin a lu pour actutv "Le tilleul du parc" de Jean Destrée
Le Tilleul du Parc, Jean Destrée, Editions Chloé des Lys, 2013
Jean-Michel est prof de français dans un établissement d’une petite ville proche de Charleroi. L’auteur ne cite pas le nom de ce lieu mais par recoupement, grâce aux noms des rues (rue des Houillères par exemple) et surtout par le fait que se trouve dans cette cité minière une clouterie, je pense situer cette histoire. Quant à l’époque, Jean Destrée ne cite qu’une seule date, mars 1968. L’histoire se déroule donc vers les années 67-68. Jean-Michel est un prof de français qui vit seul, il est séparé de son épouse et tout son univers tourne désormais autour de ses cours, de ses élèves qu’il adore et de ses amis. Un soir pourtant il rencontre Fabienne et son univers bascule. Par un triste concours de circonstance Fabienne n’a pas la garde de son fils Pierre qui est placé en maison d’accueil. Jean-Michel et Fabienne unissent leurs deux solitudes et une belle histoire d’amour se profile. Grâce à Fabienne, le caractère de Jean-Michel s’affirme et de son côté Fabienne, jeune femme humiliée par son époux puisqu’il l’avait obligée à se prostituer, reprend confiance en elle. Ensemble ils se battront pour récupérer la garde du petit Pierre.
Mais Le Tilleul du Parc, c’est bien autre chose que cette histoire d’amour et c’est cela que j’ai aimé. C’est un livre que tout carolo devrait lire. Et pourquoi me demanderez-vous ? L’histoire se passe d’après moi à Fontaine-L’évêque, petite cité minière à deux pas de Charleroi. L’auteur relate un coup de grisou et le désarroi des femmes et des enfants face à ces jeunes pères décédés. Dans la classe de Jean-Michel, deux orphelins et une solidarité voit le jour envers ces familles d’émigrés. Dans ce roman, il est question d’amour mais aussi d’amitié sincère, de profonde fraternité et surtout d’implication syndicale. Jean-Michel sera enrôlé par ses amis professeurs dans le nécessaire combat syndical de ces années-là. L’auteur met en évidence les véritables raisons de ces luttes, de ces grèves qui furent essentielles puisqu’il s’agissait de défendre les droits basiques des travailleurs face à la voracité du patronat dévastateur.
Et le Tilleul du Parc dans tout ça, me demanderez-vous ?
Ça, je ne peux le dévoiler, j’en ai déjà bien trop dit.
Carine-Laure Desguin
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