Quelques secrets d'animaux : "Pourquoi la girafe a-t-elle la peau tachetée ? " extrait de "Contes en stock" de Micheline Boland

Publié le par christine brunet /aloys

Pourquoi la girafe a-t-elle la peau tachetée ?

 

Il était un temps où la girafe avait le pelage uni. La girafe se plaignait beaucoup de sa condition. Voyant les autres animaux de la savane, elle en concluait que tous avaient, bien plus qu'elle, été avantagés par le Créateur.

"Oh ! ce n'est pas possible, ce long cou à supporter me fatigue, me fatigue, me fatigue ! Si encore, ce cou m'apportait une beauté spéciale ou faisait peur aux autres. Mais là, je n'en subis que les inconvénients. Ah ! si j'étais belle comme un zèbre ou comme un guépard. Si l'on excepte ce fichu cou, je suis tellement ordinaire ! "

Ainsi, la girafe à longueur de journée, de semaine, de mois ne cesse de jalouser les autres animaux et de se morfondre…

Un jour, n'y tenant plus, elle demande au zèbre : "Comment se fait-il que tu aies une si belle robe ? Qu'as-tu fait pour cela ? "

Le zèbre réfléchit… Dire la vérité, lui le modeste, il ne l'ose pas. Parce que la vérité c'est qu'un de ses lointains ancêtres a réalisé un acte de bravoure. Ce lointain ancêtre s'était, en effet, arraché des lambeaux de peau aux broussailles de la savane pour parvenir à en faire sortir quelques lionceaux joueurs et inconscients qui s'étaient réfugiés en un endroit hors d'atteinte de leur mère. Le sang qui coulait des blessures avait séché, laissant des traces noires sur la peau blanche. Des traces indélébiles transmises aux générations suivantes par le Très Haut.

Le zèbre interrogé doit faire vite. Devant ses yeux se trouve une mare presque asséchée, alors le zèbre répond : "Hum, après la fin de la saison des pluies, alors que j'avais quelques jours, ma mère m'a baigné dans la boue. C'est une tradition familiale. Voilà, tu sais tout ! "

Aussitôt, la girafe s'en va se baigner dans la mare. Hélas, celle-ci est polluée et la girafe en sort maculée de taches brunâtres qui, étant donné son caractère chagrin, ne la satisfont qu'à moitié.

Moralité : cessez de polluer les cours d'eau, les mers et les lacs si vous ne désirez pas que les générations futures à la moindre baignade aient le corps marbré comme celui de la girafe.

 

Micheline Boland

(extraits de "Contes en stock" paru chez CdL en 2014)

 

Publié dans Textes

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
A
Un petit conte plein d'enseignements et une morale pleine de bon sens, merci Micheline.
Répondre
M
Merci, Ani.
E
J'aime beaucoup ces contes, d'après la réflexion de Carine-Laure tu les as déjà partagées, mais je les ai "loupées", aussi je suis bien contente de les découvrir, et puis comme toujours, il y a la fameuse morale de l'histoire, judicieuse!
Répondre
M
Merci, Edmée.
C
Ouiii je me souviens, j'avais lu le texte voici quelques années, merci Micheline.
Répondre
M
Merci, Carine-Laure.
P
Une réponse à une question que je me pose depuis toujours et un conseil avisé. Merci Micheline.
Répondre
M
Merci, Philippe.
E
Tu t'en poses, des questions, Philippe :D