Micheline Boland nous propose un petit texte pour le 1er mai !
Du muguet en abondance
Jusque-là, le printemps avait été peu souriant. Le soleil s'était montré pudique, la pluie était tombée en abondance.
Ce premier mai, le soleil darde enfin ses rayons. Lorsque Carole va au jardin cueillir quelques brins de muguet pour les offrir à ses amis et voisins, elle constate que peu de clochettes sont vraiment épanouies. Tant pis, elle cueille ce qu'elle peut et s'en va les offrir aux voisins immédiats. Plus tard, dans la journée, Carole descend plusieurs fois au jardin espérant y découvrir l'un ou l'autre brin oublié. Chaque fois, elle en découvre. Ainsi, sa mère, sa sœur, sa belle-sœur, ses amies, reçoivent le traditionnel brin de muguet.
A deux maisons de là, Juliette va, elle aussi, cueillir quelques brins de muguet. Hélas, ils sont peu nombreux à avoir atteint leur maturité. Juliette, le cœur gros, se décide donc à ne fleurir que ses connaissances les plus chères. Elle a dû se résoudre à faire un tri sérieux parmi elles. De toute la journée, elle n'est plus allée au jardin. Elle a maudit le printemps tardif, la grisaille, la froidure d'avril.
En fin d'après-midi, Carole qui avait cueilli du muguet en abondance, est allée en offrir à Juliette. Juliette n'a jamais cru que ce muguet provenait du jardin de Carole. Elle a vu dans le geste de Carole comme un défi ou même une arrogance. Cependant, elle n'a rien dit.
Dans le jardin de Carole, les fleurs ont toujours quelques longueurs d'avance par rapport à celles du jardin de Juliette. Ce sont les longueurs de l'espérance et de l'optimisme.
Micheline Boland