Carine-Desguin: "Sans jamais se le dire" IV et V
SAns jamais se le dire ( IV)
Dépêchons-nous d'écrire ces deux vies
Ces instants de soleil ou de vent ou de pluie
Dépêchons-nous d'écrire tous ces mots
Avant qu'ils ne s'oublient
Et finissent en sanglots
Collons - les sur les murs
Sur les portes n'importe où
Je le sais les blessures
Sonnent en coup de grisou
Collons vite ces moments de nous deux
Ces souffles courts ces instants indécis
Quand vous disiez je veux
De vous Dix minutes de sursis
Oui je voudrais monsieur les peindre sur les murs
Tous vos regards de feux je ne le savais pas
Que c'était vous le soldat sous l'armure
Celui qui maîtrisait mon corps sans le moindre faux pas ...
SAns jamais se le dire ( V )
Je me souviens très bien c'était un jeudi soir
A la tv le film ne me plaisait pas trop
Je lisais je rêvais toute seule dans le noir
Je me disais princesse je vous voyais héros
Le GSM sonna c'était un sms
De vous et me voilà surprise
Vous citiez mon prénom je compris la détresse
Et vous sonnai de suite que ce silence se brise
Vous étiez tracassé pour les jours à venir
Je comprenais fort bien ce que vous me disiez
J'écoutais votre voix ce ton grave ces soupirs
Ces petits mots d'émoi que vous me réclamiez
Ce que je n'oublie pas et n'oublierai jamais
Ce sont les derniers mots que nous nous sommes dits
Puis l'un et l'autre chacun comme deux étourdis
Ne voulions être le premier à vouloir raccrocher
Le silence s'installa entre nos longs désirs
De se parler encore sans jamais trop se dire ...
Sans jamais se le dire (VI)
Dites entendez- vous quand je vous parle
Quand je cherche les mots qui vous feront sourire
Ceux-là mêmes comme on caresse un châle
Que vous soufflerez quand je serai partie
Je les attends savez-vous ces quelques instants
Ces journées nous les offrent les étoiles généreuses
Couronnes électriques au - dessus des amants
Se moquant des poussières des ténébres glorieuses
Avant de vous voir je rêvasse j'imagine
Ombres dans la brume mes pensées sont d'azur
Les vôtres que sont-elles rouges sang opalines
Capitaine regardez - moi respirez ces murmures
Je les attends savez-vous ces moments volés
A qui à quoi ne sommes-nous pas éternels
Et si nous étions libres les aurait-on mêlés
Ces départs censurés prisonniers et charnels ?