Elle avait une robe de grand vent, un texte de Louis Delville

Publié le par christine brunet /aloys

 

delvilletete

 

ELLE AVAIT UNE ROBE DE GRAND VENT…

Qui était-elle ? Où allait-elle ? Je vous invite à l'inventer…

 

Elle avait une robe de grand vent…

"Grand Vent", le créateur à la mode. Celui qui, depuis quelques années, fait la mode à Paris, à Milan et à Londres.

Elle, c'est Caroline Pepper, le mannequin vedette de la maison.

 

Caroline s'était levée tôt ce matin-là, vers dix heures ! Après sa douche, elle avait pris un simple café noir sortant tout droit de la machine design "Cafféo GV" (GV pour Grand Vent, évidemment). Elle avait passé cette petite robe de la dernière collection qui lui seyait à merveille et s'était dirigée vers la station de taxis toute proche. À onze heures, elle arrive au studio, salue rapidement le photographe et son assistant et commence la séance.

 

À midi, tout est "dans la boîte" et Caroline peut aller manger son plat préféré, une salade indienne.

 

C'est à quatorze heures précises, qu'elle a rendez-vous avec Gérard V. (Vander berg pour les intimes), le patron et créateur de la maison de couture.

 

Gérard lui avait téléphoné la veille pour lui demander de passer à son bureau. Il avait, paraît-il, des choses importantes à lui dire.

 

Assis derrière une grande table blanche, Gérard ose à peine la regarder. "Mauvais signe", se dit Caroline…

 

"Ma chérie, tu sais combien tu comptes pour nous et combien, grâce à toi, Grand Vent est devenue célèbre. Pourtant, j'ai décidé de me séparer de toi. Oh, je n'ai rien à te reprocher mais il me semble qu'un peu de sang neuf ne ferait pas de mal. J'ai donc décidé d'engager Olga Plozic pour te remplacer. Tu passeras chercher ton chèque à la compta et tu verras que j'ai été généreux !"

 

Gérard se leva, Caroline aussi et sortit sans dire un mot.

 

Désormais les robes de Grand Vent seraient sur les épaules de cette grande blonde qu'elle détestait ! Elle s'en fichait bien Caroline. Demain, elle rencontrait Michel H, le créateur de chez Pierre Carsin...

 

Louis Delville

http://louis-quenpensez-vous.blogspot.com/

 

Publié dans Textes

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C
<br /> <br /> Un saisissant raccdourci de tout ce qu'il y a de vénal dans notre société. Excellent moment de lecture, cher Louis.<br /> <br /> <br /> <br />
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P
<br /> <br /> Un univers futile et cruel, c'est du vent ...<br /> <br /> <br /> <br />
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E
<br /> <br /> A malin, maligne et demi, ha ha ha! Bon vent les robes Grand Vent!<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Bravo Louis!<br /> <br /> <br /> <br />
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C
<br /> <br /> Suis contente de ne pouvoir engoncer le monde du mannequinat ! hi hi h!i !<br /> <br /> <br /> <br />
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M
<br /> <br /> Une jolie nouvelle. Un joli rebondissement !<br /> <br /> <br /> <br />
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L
<br /> <br /> Merci Jean-Luc pour ce commentaire élogieux à propos d'un petit texte sans prétention écrit en quelques minutes lors d'un atelier d'écriture à Charleroi.<br /> <br /> <br /> <br />
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J
<br /> <br /> A propos du texte "Elle avait une robe de grand vent" de Louis Delville<br /> <br /> <br /> Ah! le monde de la mode! Cruel univers bien rendu en direct par ton écriture<br /> concise et qui fait mouche! Une mode a à peine détruit une autre mode, qu'elle est abolie par une plus nouvelle, qui cède elle-même à celle qui la suit. Pauvre Caroline! A quoi tient la<br /> célébrité! Une fable de Louis qui démontre en un histoire courte que les hommes créent souvent des modes aberrantes pour se venger des femmes. Et si les femmes chérissent la mode, c'est parce que<br /> la nouveauté est toujours un reflet de jeunesse! Joli texte Louis!<br /> <br /> <br /> <br />
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