Extrait d'un journal intime retrouvé au fond d'un grenier, un texte de Louis Delville
EXTRAIT D'UN JOURNAL INTIME RETROUVÉ AU FOND D'UN GRENIER
Samedi, le 18 mai 1861
Il est près de six heures et je suis réveillée. J'écris ces quelques lignes à la hâte. Aujourd'hui est un grand jour, celui de mon mariage.
Charles m'a choisie parmi toutes les jeunes filles de bonne famille que ses Parents ont voulu qu'il rencontre avant de faire son choix.
Oh, béni soit le jour où je l'ai vu, jeune officier fringant dans ce bel uniforme. Il semblait savoir que tous les regards étaient tournés vers lui et pourtant il m'a longuement fixée en s'avançant vers Mère à qui il a demandé l'autorisation de m'inviter à valser.
Et nous avons valsé, valsé, j'en suis encore étourdie… À minuit, comme les jeunes filles sages, j'ai obéi à Mère qui voulait quitter la salle de bal. Nous sommes reparties dans le fiacre que Père avait envoyé nous chercher.
Cher journal, voila plus de cinq ans que j'attends ce jour et j'ai peur ! Peur de le décevoir, peur que Charles ne me trouve pas digne de lui, peur aussi de cette nuit de noces dont Mère m'a parlé à demi-mots et en rougissant !
J'aime Charles plus que tout et bientôt, je serai sienne.
Ceci est la dernière page de ce journal intime. Plus rien n'est écrit après ces quelques lignes…
Louis Delville
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