Gauthier Hiernaux en invité de notre blog avec... Mallaurig
Mallaurig
Gauthier Hiernaux signe avec Mallaurig son septième roman, un thriller moite et terrifiant avec des références à des faits divers qui ont marqué l’actualité belge à la fin des années 90 (l’affaire András Pándy et celle du Dépeceur de Mons).
Mallaurig, c’est une ville située quelque part aux Etats-Unis, une métropole étrange puisqu’elle est coupée en deux et dirigée par deux maires qui se détestent. L’ambiance y est lourde, pesante.
Éli Meyer est un journaliste obstiné qui couvre essentiellement l’actualité locale et la frénésie avec laquelle un meurtrier s’amuse à dépecer des femmes dans des lieux sciemment choisis l’interpelle.
Bien sûr, la police a arrêté un suspect, un pauvre original totalement asocial. Sauf que Meyer ne croit pas beaucoup en sa culpabilité, bien trop évidente pour être honnête.
Et plus l’histoire avance, plus il fait chaud, plus les insectes envahissent l’espace, plus les relations entre les individus se tendent, plus le mystère s’épaissit !
Peut-il y avoir une explication rationnelle à tout cela ?
Pas sûr !
Mallaurig, par Gauthier Hiernaux, Cactus Inébranlable éditions, Collection Cactus Noir #2, 16 €, 260 pages, ISBN : 978-2-930659-03-9.
Plus d’infos sur le site de l’auteur : www.grandeuretdecadence@wordpress.com
Extrait :
Quelque chose m’a tiré d’un profond sommeil.
Un bruit, une voix, un bourdonnement, une lueur trop forte.
Qu’importe.
Je me réveille d’un coup, en sursaut, comme si on avait pressé un interrupteur.
Mon cœur bat la chamade, j’en ressens les effets jusqu’à mes tempes qui pulsent douloureusement. J’ai l’impression que ma tête va imploser et envoyer des éclats de crâne et cervelle un peu partout.
J’essaie de me calmer. J’aspire autant d’air que possible. Je tousse, je crache. Une odeur lourde et métallique m’agresse.
Au plafond, une ampoule nue oscille de droite à gauche, projetant des flashs de lumière sur les murs.
Je cligne des yeux. Mes paupières brûlent.
Je lève une main pour essuyer la sueur qui coule et qui m’empêche de me concentrer. Au moment où mes muscles se tendent, je comprends que quelque chose ne va pas.
Ma main est trop pesante. Elle tient un objet lourd et encombrant. Lentement, je ramène à mes yeux ce que je serre dans mon poing.
L’objet est en métal, en forme de « D » et pourvu de petites dents pointues sur son côté le moins arrondi. Une scie. Elle est poisseuse. Sur quoi étais-je en train de travailler ?
Mes yeux se détachent lentement de la mâchoire de l’outil et se fixent sur le paysage immédiat.
L’ampoule se stabilise doucement et éclaire davantage le centre de la pièce. Une table sur laquelle repose l’objet de mon travail.
C’est une femme.
Sa poitrine pointe encore fièrement, malgré les outrages qu’elle a subis.
Elle me lance un regard étonné, comme si elle voyait pour la première fois ses formes généreuses de si près.
Je recule d’un pas, lâche la scie qui rebondit sur le sol dans un fracas épouvantable.
Je me prends les pieds dans les sacs en plastique qui jonchent le sol. Il s’en faut de peu pour que je me fracasse la tête sur le sol.
Je panique.
Je suis à deux doigts de hurler.
Mais à ce moment-là, mon esprit bascule.
Je pars avec cette pensée : il est revenu et il a recommencé à tuer.