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Journal de bord, jeudi 25 novembre 2010 Les journées se suivent et ne se ressemblent pas, sur tous les points, sur tous les fronts, même au boulot. Hier, c'était la grosse débandade. Aujourd'hui, c'est léger. Je devrais me réjouir. Même sans presser le pas, aujourd'hui, j'aurai terminé, au boulot, plus ou moins dans les temps requis, je reprendrai "à l'aise" le tram, sitôt rentré à la maison je prendrai mon bain, je lav'rai mes tifs (comme tous les vendredis), je prépar'rai mes bagages et je m'envol'rai ... direction : La Louvière. Si je prends l'train vers 18 heures, j'ai encore le temps d'envoyer un SMS à Miche, qui viendra me chercher et m'emm'ner, à Haine-saint-Pierre, à la gare-musée, où notre concert "Georges Chelon" a lieu. Tout ça, je le sais. Y a pas d'raison que ça se déroule plus mal que d'habitude. Mais ... je m'en fous. Je suis vanné, lessivé. Hier, je n'ai pas terminé l'boulot avant ... 16 heures 30. Et je n'ai pas chômé, bien entendu. Faut dire, déjà ... Le jeudi est "grosso modo", si j'établis mes propres "statistiques", la journée la plus chargée. D'abord ... En plus du courrier, nous avons, déjà chaque jour, des abonn'ments à classer ("Le Vif L'Express", "Le Ligueur", "En marche", "Le Soir magazine" ...), jusque là rien d'anormal, ça fait partie de la "routine" du boulot. Mais ... Le jeudi, on a, dans nos abonn'ments, le "Deze Week in Brussel", un hebdomadaire culturel néerlandophone (bien fichu) renseignant (dans les deux langues du pays) les derniers films sortis à Bruxelles. Il se fait que ... Vu la qualité de l'hebdomadaire, pas mal de clients s'y abonnent (60, 70, 80, même plus ... ça dépend des tournées). Donc : ça se répercute (déjà) sur la quantité du courrier. De plus ... Cet hebdomadaire est épais et plastifié. Et même si l'épaisseur est moins flagrante depuis quelque temps ... Quand on assemble cet hebdomadaire avec le courrier ordinaire (qui commence, lui aussi à augmenter, décembre approche), ça double le volume. Et il faut (encore) s'arranger pour disposer tout ça dans le caddy (à trois étages, maint'nant), dont les réserves ne sont quand même pas inépuisables. Ce n'est pas tout. Tout le monde sait que, depuis que "la poste" tend vers la privatisation (elle s'appelle"b post", maint'nant), les facteurs distribuent le courrier et ... les publicités (les "toutes boîtes", pour reprendre un terme approprié). Le motif officiel : la poste a perdu une partie de son monopole d'il y a quelques années. Oui, par exemple, les quotidiens ("La Libre Belgique", "La Meuse", "La Lanterne" ...), avant, c'étaient les facteurs qui les distribuaient ... y compris le sam'di. Maint'nant, des sociétés privées ont pris l'relai. Donc, il faut meubler, combler les trous.
Donc ... La poste accepte des partenariats avec des sociétés privées qui les paient, afin que les facteurs distribuent (aussi) les pubs. Théoriqu'ment, ça rétablit l'équilibre. Pratiqu'ment ... Ca augmente, à n'en plus finir, la quantité du travail, le temps de travail. Et on est sensé accomplir ce travail dans le même laps de temps. Et ça donne ... des surmenages, des dépressions ...
Revenons à notre jeudi. Jour où, en plus du "Deze Week in Brussel", qui, on l'a vu, double la mise, il y a aussi les "toutes boîtes" pour "Lidl" à mettre dans les boîtes (le lundi, c'est pour "Aldi"). Encore du volume en plus !
Un résultat, parmi tant d'autres, sur le terrain : On n'est pas forcément capables de tout emporter dans son caddy et on doit parfois, à certains endroits, le jeudi, effectuer plusieurs trajets, ce qui se répercute dans le temps.
Ce n'est pas tout.
On doit prendre, avec nous, en tournée, des recommandés et des colis.
Et si nos tâches "pratiques" s'arrêtaient là ...
Mais non ... On doit aussi "scanner" nos recommandés, nos colis. Une fois sur deux (mes collègues ne me contrediront pas), les machines tombent en panne, déconnent. Et on n'a pas le droit, même si on est en r'tard, de r'commencer un second "scan" sur une autre machine. Les "quotas" doivent tomber juste. On est tenu d'app'ler un "teamleader" (belle langue française, réagis, s'il-te-plaît !)
Quand, pris dans tout ce tourbillon ... Quand ça vous tombe dessus ... Et que ... Vous avez du mal à comprendre comment fonctionne la machine ... Qu'il n'y a personne pour vous aider ... Que les "teamleaders" sont eux-mêmes occupés durant un temps qui n'en finit pas ... Que le seul "teamleader" à peu près disponible vous écoute à moitié, vous reçoit en soupirant (avec l'air de vous dire : "vous ne savez pas vous en occuper vous-même ?") ...
Quand, au même moment, le creux commence à vous tenailler ...
Quand les "quatre" heures précédentes (depuis l'instant où on est entré dans l'bureau) qu'on a passé à trier du courrier sur sa place, sans s'arrêter, sans souffler, sans respirer ... avec trois bacs entiers de p'tites lettres et cinq-six bacs de grandes (et plus encore, chez d'autres collègues) ...
Bon, ça donne une idée du tableau !
Parfois, j'arrive à la moitié du tri, certains matins (avant que la tournée ne démarre), et, pris par l'essoufflement, une sieste sera déjà appropriée.
Maint'nant, parlons de la tournée ...
Il faut encore l'accomplir, celle-là, et ... jusqu'au bout. Allez, Hugues, creuse ! Je suis sensé l'accomplir (c'est indiqué dans un classeur) en deux (ou trois) heures trente. Pour être rentable ... Parmi les moyens conv'nus, pour y parvenir ... Par exemple ... On établit une moyenne, un temps "relatif" correspondant au temps que l'on met global'ment à chaque boîte aux lettres où on s'attarde (8 s'condes ?). On établit aussi un temps "relatif" lié à la distance de la tournée (la mienne ne fait pas moins de 4 kilomètres), au nombre de boîtes aux lettres (j'en ai plus de 900) ... Oui, si on survole ... Oui, si on marche d'un bon pas ("relatif", lui aussi) ... Tout ça, ça tient la route !
Mais ... Entre la théorie et la pratique ... Y a souvent un monde !
Au bout de deux heures de marche, je me sens incapable d'avancer au rythme du début. On a eu le temps de rencontrer des gens, de se farcir des boîtes aux lettres "abracadabrantes", de grimper des côtes tout en tirant son caddy (et quand on est asthmatique, c'est pas gagné). Et ... les réflexes s'émoussent (surtout quand on se donne encore la peine d'effectuer son travail consciencieus'ment, de ne pas le bâcler, de respecter "encore" sa clientèle ... qui n'est pas non plus de poux repos).
Oui, bien sûr ... Quand je reviens d'un congé ... Certains facteurs "remplaçants" qui ont effectué ma tournée me disent : "Je la fais plus vite que toi !", "Moi, je la termine à onze heures !" Grand bien leur fasse !
J'entends volontiers : "Je propose un café à mon facteur, mais maint'nant, il me dit non, parce qu'il n'a pas l'temps". OK. En ce qui me concerne ... Je n'y arrive toujours pas, à c'là. Je dirais même plus : le temps que je m'octroie, encore, en tournée, quand on m'offre un café (au risque de prolonger l'temps), me réajuste, me redonne des ailes, me donne même des solutions pour affronter certains problèmes avec certains clients.
Tiens, sur la tournée d'hier, un autre évén'ment (incident ?) me revient en mémoire.
Ca se passait vers la fin. Oui, vers 15 heures 30. Je devais théoriqu'ment avoir fini depuis une heure. Mais non, c'était, une fois d'plus, pas possible. Et j'avais encore trois bouts d'rue (énormes, quand même) à assurer. Mon GSM sonne. Je lis sur l'écran : "Numéro privé appelle". J'ai le réflexe de vouloir répondre. L'appel vient du boulot. Ils s'inquiètent, probablement. Non, ils veulent savoir à quelle heure je vais rentrer. Evidemment. Tant que le dernier facteur n'a pas franchi la grille de la poste, remis ses r'commandés, le chef ne peut pas fermer le bâtiment, ni mettre l'alarme. "Numéro privé appelle" Ce principe me met hors de moi. "Numéro privé appelle" Et s'il s'agissait d'un appel anonyme ! Non, stop ! Et j'ai fait le choix délibéré de ne pas répondre.
Non, mais quoi ?
Si, maint'nant, un appel anonyme venait perturber le temps que je dois encore prendre pour terminer ma tournée ! Si, maint'nant, à cause de ça, je tombais dans l'cirage, je "pettais" un câble ! Déjà, avec tous les réflexes émoussés au bout de "quatre heures" de marche !
Raison de plus pour me centrer sur le minimum d'énergie qui me reste, peut-être, encore.
Soyons réalistes ... Mes clients, qui habitent sur des lieux situés à la fin de mon parcours, avec lesquels j'entretiens de chouettes contacts, n'ont pas non plus à payer les pots cassés de mes soucis, de mes angoisses, de mes états d'fatigue. Ils méritent aussi d'être bien servis. Et je mets un point d'honneur, en fin de tournée, chaussée d'Ixelles, trottoir de droite, numéros pairs, à enfoncer convenablement les lettres dans les boîtes, malgré leur diamètre "relatif" (et non règlementaire), leur trottoir rempli de bosses (mon caddy a souvent valsé sur le sol).
Midi moins l'quart.
Un chat s'est posé au d'ssus d'un radiateur.
Hugues Draye huguesdraye.over-blog.com |
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Laurent Dumortier et Onirique
http://www.lavenir.net/article/detail.aspx?articleid=39344032&sms_ss=facebook&at_xt=4d496f6fc35f14ba%2C0
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Ils et elles y seront...............
Je dédicacerai Trop-plein lors du :
4ème salon lorrain de Villers-les-Nancy (54600) le 13 mars 2011
de 10 H à 18 H
dans les salons du château de Mme de Graffigny
Invité d'honneur : l'écrivain Gaston-Paul EFFA
Ce même jour, à 11 H 30, me sera remis le Prix Victor Hugo
et aussi lors de la :
12ème édition de "A la table d'un écrivain" le 20 mars 2011
à la Maison de la Crouée de Saint-Maurice-sous-les-côtes (55210)
http://nadinegroenecke-auteur.over-blog.com/
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ILS SONT A L'HONNEUR !
Carine-Laure Desguin dans le journal "Charleroi essentiel", Laurent dumortier et Carine-Laure Desguin dans "AURA" !