La mare, en fin d'été, un poème de Claude Colson
La Mare, en fin d'été
(vers le milieu de l'après-midi)
Huit jours avant l'automne, la mare.
L'air tiède, même chaud, n'est pas pour crier gare.
La nappe d'un vert prairie
S'étale, toute couverte de lentilles, en tapis.
Il appelle les pas, tente presque l'unique promeneur
Que séduit ici la belle douceur de l'heure.
Là-bas pourtant deux colverts s'ébrouent,
Trouant le plan,
Tout danger rappelant :
La mare ronde
A l'eau profonde.
Des feuilles jaunes se posent lentement, c'est doux ;
Elles reposent à présent sur ce vert étonnant
Auquel le cygne noir seul demeure indifférent.
Lui aussi perce l'eau de son bec rouge,
Fouillant, chassant, happant tout ce qui bouge.
Pour nous - et c'est là le flou -
Le grand mystère reste en dessous.
Claude Colson
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