Mais qui est l'auteur de cette nouvelle ?
UN MEURTRE
Celui-là, il va payer pour tous les autres ! Pourquoi lui ? Parce qu'il est là, devant moi et qu'il est tout seul.
Cela fait des semaines que les enfants des voisins m'exaspèrent. Toujours gueulards et mal foutus, ils traînent leur mal-être dans la rue jusqu'à des heures impossibles. On a beau leur demander d'être calmes et silencieux, cela n'y fait rien ! Six ou sept gosses qui crient du matin au soir cela finira par me rendre fou et le jour où j'en choperai un…
Le mois d'août annonce la canicule et le retour de mon cauchemar : dormir ou plutôt essayer de dormir la fenêtre ouverte ou transpirer dans mon lit au calme.
Évidemment, cette année-là, les jours chauds se sont succédé me laissant de plus en plus fatigué. Et moi, quand je suis fatigué, je deviens rapidement désagréable !
Un matin, c'est le plus jeune de la bande qui est passé à portée de main et je te l'ai attrapé… Personne ne m'avait vu, j'en étais sûr. Pour lui faire peur, je l'ai enfermé dans la cave. Celle du milieu, celle qui n'a aucun autre accès que la porte. Là au moins personne ne l'entendra. Je l'ai bien nourri et je l'ai bien abreuvé : du chocolat sur de bonnes tartines beurrées, des chips, du coca. Autant qu'il en voulait.
Au début tout le monde l'a cherché partout. Le lendemain on a appelé la police. Après deux jours, les voisins se sont décidés à faire une battue. On a fouillé tous les environs y compris le petit bois. Les flics ont interrogé tout le monde, moi y compris. Rien, ils n'ont rien trouvé, aucun indice, pas une seule trace. Évaporé le gamin !
Doucement, les jours passants, la vie a repris son cours. Mes visites à la cave ne servaient qu'à le maintenir en vie, ce petit monstre ! Cela a duré une semaine !
J'étais allé trop loin. Si je le libérais maintenant, il parlerait et même si je l'avais bien traité, je risquais gros. Je n'avais qu'une seule issue, le faire disparaître définitivement.
Le soir même, je suis descendu à la cave, je l'ai ligoté et bâillonné et je l'ai déposé dans une vieille baignoire. C'est là que je l'ai égorgé. Il n'y a pas eu une goutte de sang par terre, du beau travail !
Puis, j'ai découpé le corps en une dizaine de morceaux que j'ai fait longuement cuire au court-bouillon. Ça sentait bon ! Ça sentait tellement bon que j'ai voulu en faire profiter le voisinage.
On est venu devant chez moi, on a bavardé, on m'a questionné, on m'a demandé la recette… Alors j'ai décidé de partager.
La fête des voisins, cela a du bon !
Évidemment, je n'ai pas eu de reste et c'est tant mieux. Une affaire rondement menée mais que vais-je préparer pour le réveillon de Noël ?