Noir Mouvant : une poésie de Sélène WOLFGANG
NOIR MOUVANT
Quand le Zéphyr prépare un sort à la nuit,
La lune moirée par la spirale fauve des sens
Vous livre mon âme qui se tortille,
Traîne sa masse fluctuante
Et esquisse une flamme
Sur les murs de votre alcôve.
La flamme, mon oppressant désir,
Suivez son sillage,
Il vous fera tomber
Dans le gouffre de mon insolence.
Je suis le spectre à la voix
Qui vous mord les vertèbres.
Allongée dans votre jardin mental,
Je passe un fil astral en l’aiguille
Des sentiers expiatoires de ma dissolution.
Chut! Silence! Ecoutez mon chant!
Mon chant est un piège à y mourir,
Il polit votre mensonge.
Prenez et mangez
Mon ambroisie à la mandragore,
Buvez le sang de mes stigmates reflétés
Par le noir mouvant des voyelles.
Chut! Silence! Ecoutez mon chant!
Déjà, il vide les tiroirs de vos cœurs séchés.
Il déplace les meubles désolés
De vos profondeurs où l’idéal dort.
Des souterrains du verbe frémir,
Emergent les sangsues d’un amour perdu.
Elles descendent en vous et glissent
En vos veines les plus durs émois.
Séchez vos paupières!
Je me dérobe avec l’astre qui se tord.
A l’avenir, prenez garde!
N’entrez plus dans l’univers
Des nymphes sanglantes
Gisant sur l’humus de brume calcinée
Qui ampute l’azur triomphant
Comme la virginité.
Séchez vos paupières!
Je disparais avec le tumulte des temps.
Sélène WOLFGANG
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