Pour un ami défunt, un poème de Claude Colson
Vingt ans durant je l'ai croisé ;
Il est revenu en rêve cette nuit
Où au Cantal des Volcans je suis.
Alors, à lui j'ai repensé.
Le colosse au coeur tendre
Qui dès le début m'a aidé
Quand un furieux m'a harcelé,
Le bougon, le bourru,
Désagréable parfois, pour cacher l'émotion,
Le fragile, le discret, l'Homme, au fond,
Le bâtisseur aux mains nues.
Ce quelque chose en lui de pantagruélique !
Ce géant au regard d'enfant
Lorsqu'un propos, souvent, venait le sidérer :
Oeil pétillant, sourire content, ingénu, attendant que j'explique.
Le dévoreur de vie,
L'attentif aux petits,
Avec - bien sûr - ses défauts aussi.
Toi, de six ans mon aîné,
Toi qu'on devait aimer
Dès lors qu'on savait te regarder.
L'ami, comme je t'ai vu
J'essaie de te dire ici,
Comme dans mon rêve je t'ai perçu aussi.
Toi qui avec d'autres m'a fait moi ;
Je crois même que l'interlocuteur cette nuit revu,
Parlant avec moi de lui, eh bien, c'était toi.
Il me dit dans mon songe, alors que l'émotion m'étreint :
" Son volcan s'est éteint".
Claude Colson
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