Vinca Milange se présente...
" Si un classique " questions-réponses " me rebute et a le don de me rendre mutique, certaines rencontres impromptues basculent mes défenses.
Elle a donc eu de la chance, cette dame sympathique installée sur un brise-lame, jouissant, comme moi-même, de ce premier octobre exceptionnellement ensoleillé ?
Pas si sûre !
La pauvre ne pouvait plus m'arrêter après m'avoir lancé :
- Vous écrivez ?
J'étais restée, comme souvent, plusieurs jours sans parler à personne, absorbée par l'écriture d'un nouveau roman. D'un coup, spontanément, j'ai répondu, m'épanchant avec prolixité:
- Oui, c'est le plus souvent comme cela que les premiers jets d'idées de mes histoires sont notés : dans la nature, sur la plage, dans les bois, etc... Je m'arrête et pour ne pas perdre le cadeau de l'instant, vite, j'écris sur des feuilles que j'ai toujours dans mon sac.
Souvent aussi, me délectant des rayons solaires, attablée sur une terrasse, face à la mer - puisque j'ai la chance d'habiter à la côte. Et puis, bien sûr, suit un travail de recherche, vérification au dictionnaire, à la maison. Tout est en grande partie terminé au moment d'ouvrir mon ordinateur. Quand j'y brode directement tout un chapitre et que je le perds, c'est en râlant contre la technologie que toute tremblante, je recommence.
- Cela s'est produit pour ce livre qui va bientôt paraître chez Cloé des Lys ?
- Oui ! Il portera doublement bien son nom : Le Chant des Larmes
- Je pressens la signification du titre, m'a-t-elle dit. Il retrace l'évolution intérieure.
- C'est exact. L'être humain est enclin à s'attirer involontairement la souffrance. C'est par les épreuves de la vie qu'il acquiert le discernement indispensable pour chanter la sérénité retrouvée. c'est pourquoi, mes personnages auront déjà voyagé sur le chemin de vie avant de se rencontrer, se perdre et se réunir.
- Tu pourrais m'en dire un peu plus ?
Devant mon hésitation, elle me confie alors que, lors de déjeuners-littéraires à la Sabam, elle lit des extraits d’œuvres. Ceci avec l'accord des auteurs, bien sûr. C'est avec eux qu'elle choisit les extraits et un résumé.
Je ne m'étonne plus de son habilité à interroger les auteurs et je lui laisse lire quelques extraits :
(Insérer les extraits que j'ai précédemment envoyés et le résumé du dos du livre)
- Je suis impatiente de lire le roman en son entier. Sous quel nom va-t-il paraître et pourquoi chez Chloé des Lys ?
- J'avais reçu une liste d'éditeurs par un ami dont une connaissance a publié chez cet éditeur.
Comme il connaît ma situation financière précaire, il a souligné un avantage : cette maison d'édition publie à charge d'éditeur. Il m'a en outre assuré de son honnêteté.
Voilà !
- Et sous quel pseudonyme ?
- Vinca Milange.
Vinca : un souvenir d'un premier amour qui me l'a choisi... Finalement, bon nombre de personnes m'appelle " Vinca " et surtout depuis que je signe mes tableaux ainsi.
- Tu peins également ?
- Oui, c'est un autre hobby qui était devenu une activité quand j'ai perdu une partie de l'audition. J'ai participé à quelques expositions. J'y joignais parfois un recueil de poésies-chansons personnels.
Depuis 2003, je me consacre exclusivement à l'écriture ou presque.
- Tu m'as expliqué " Vinca " mais Milange ? Cela fait penser à " mille anges " ?
- Ce serait bien présomptueux ! Je me suis beaucoup amusée en l'inventant. J'ai repensé à un copain qui me disait : " Je ne sais jamais si je vais retrouver l'ange ou le démon quand je te rejoins... Tu es si imprévisible ! "
Il faut en convenir, j'ai la réputation de passer d'une grande gaieté au sérieux profond et je ne mâche pas mes mots face à des situations qui me révoltent.
- Donc, si je comprends bien : Milange contient un "L" d'euphonie et " mi-ange " suppose " mi-démon " ?
- Exactement ! ... Et révèle un caractère assez fantasque et contrasté. Je suis aussi d'une distraction légendaire. Je m'efforce pourtant à développer des qualités et donc à m'améliorer sans cesse.
- Il est beaucoup question de musique et de danse dans ce livre...
- J'adore la musique. J'ai eu des copains musiciens que j'allais régulièrement écouter. Une de mes filles a suivi une formation musicale et nous avions un piano à la maison. Elle a aussi suivi une formation de ballet classique ainsi qu'une de mes petites-filles.
Je suis une mère divorcée et déjà grand-mère.
Comme je me rembrunissais, elle s'est inquiétée de ma mine " tristournette ".
- J'ai très peur de devenir totalement sourde. C'est déjà une perte auditive importante qui a provoqué des problèmes de travail : je ne pouvais plus être éducatrice ou donner des cours de français sous forme de jeu.
Les activités créatives m'ont sauvées. Quand une porte se ferme, une autre porte s'ouvre !
- Tu lis beaucoup, tu m'as dit. Quels auteurs ?
- Plus jeune, Barjavel a été mon auteur préféré. A présent, divers auteurs retiennent mon attention comme Houllebecq, Irène Frain...
mais je consacre aussi du temps à l'étude du symbolisme, l'ésotérisme, la philosophie et parfois des revues comme le " Science et Vie". Les revues " Nature " m'intéressent beaucoup,
sans négliger les grandes promenades et l'observation de la nature elle-même, sur le terrain.
Pour ce livre qui va paraître dont l'histoire se déroule essentiellement en Novège, j'ai utilisé les notes et les descriptions écrites là-bas avant de revenir vivre en Belgique.
Ais-je raison d'écrire ? J'ai parfois des doutes. Mais je suis consciente qu'il n'y a jamais de certitude dans la vie.Que sont les chose importantes ? Pour citer Paulo Coelho : " Si les forces te manquent, l'audace sera ta gloire. Dans les grandes choses, le seul fait d'avoir oser, suffit !"
Je pense que tout ce qui touche aux sentiments est essentiel. Il faut donc oser aimer et que nos entreprises soient empruntes de nos sentiments croissants. "
En forme de postcriptum.... Des explications quant au Pseudo ?
Je crois maladroit l'explication concernant " Milange ". Le côté " mi-démon " qu'il suppose peut être mal interprété sans explication complémentaire.
A l'époque où j'ai été amenée à choisir ce pseudonyme, j'écrivais un dialogue pour un autre livre qui concerne précisément le " daïmon " selon les anciens grecs.
La notion qu'ils en avaient ne dépeint pas un mauvais caractère mais plutôt cette force intuitive provenant de la conscience individuelle qui nous pousse au-delà des interdits, des jugements, de la morale sociale vers un absolu, une sorte d'infini.
Beaucoup de gens, hélas, qualifient cette attitude de "désagréable" et "caractériel" dès lors qu'elle s'oppose à des conventions trop bien établies.
Pourtant nous possédons tous ce " daïmon " plus ou moins développé en nous. C'est pourquoi, l'on pourrait dire que tout être humain est un " daïmon " c'est-à-dire un intermédiaire entre " divin " : le haut idéal, et " le diable " : l'épreuve de la matière ou du corps.
C'est, je pense, l'immatériel qui a pour tâche de façonner un corps à son image jusqu'à l'obtention d'un équilibre harmonieux... et non l'inverse !
" Milange " ferrait donc allusion à une notion perdue,le " daïmon " à ne pas confondre avec " le diable " bien qu'il y soit lié comme à la notion de " dieux " et " Dieu " et encore le " Vide " (qui n'est pas néant) et qui contient le " Plein " : l'essentiel.
Je m'arrêterai là ! Ceci fait partie d'un ouvrage en cours.
En ce qui concerne le choix de l'éditeur, je n'ai pas invoqué les raisons irrationnelles : à tort !
Donc, le nom me parlait ainsi que le sigle. Dans un ouvrage que je n'ai pas soumis au comité de lecture, je fais découvrir graduellement la signification du " Lys ". L'évocation de cette fleur m'interpellait donc par sa valeur symbolique.