Yannick Torlini est un jeune poète lorrain, avec déjà trois recueils à son actif.
La littérature – il baigne dedans depuis tout jeune – va devenir pour lui un principe vital : étudiant en lettres modernes, fervent lecteur de John Fante, William Faulkner, Céline, Milan Kundera et tant d'autres, il dévore également la poésie, aussi bien contemporaine (Charles Pennequin, Bernard Noël, Michel Valprémy, Emmanuel Laugier, Antoine Emaz ou Ghérasim Luca, sur lequel il rédige un mémoire), que médiévale.
Tiraillé entre la France et l'Italie, pays dont sa famille est originaire, ses poèmes deviennent, au fur et à mesure des recueils, une recherche de L'Autre, de l'Ailleurs, de la terre originelle qui voudrait devenir un Ici où les mots prendraient consistance.
L'écriture devient dès lors une volonté d'incarner la voix, la tentation de se réinventer soi-même par le poème, comme le préconisait Ghérasim Luca. Car parler c'est être, et toute poésie se doit d'être un acte ontologique.
Le quatrième recueil de Yannick torlini, La Métamort, est à paraître aux éditions Chloé des Lys.
Seriez-vous curieux de lire quelques vers de Yannick ?
Voici alors trois extraits de son recueil, Mezza Voce...
ll y avait la question
De la présence :
L’ombre démesurée
Des passantes dans
La persistance des matins
Fugacité
Les corps comme des persiennes
Dans les rues trop blanches
Nos vies comme des jeux de lumière
****
On n’y voyait pas grand-chose
Malgré tout :
Des petites masses de chairs
Aveugles
Qui se heurtaient
Sans se rencontrer
(On avançait
Le cœur en pente douce
Les instants désertés)
****
Avancer comme un long bégaiement
Cette langue toujours autre
Perdus dans la géographie
De nos propres syntaxes
Il y avait toujours une sorte
De solitude incertaine dans la phrase
Un grand vent de sirocco
Entre nous
Et l’envie de se réfugier
Sous une pierre
Yannick Torlini
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