"La réconciliation selon l’Islam (Le Coran et les Hadiths)", une notion abordée dans l'ouvrage d'essai d'éthique politique "Reconstruire le Congo-Brazzaville" de Cyriaque Maixent Ebenga

La réconciliation selon l’Islam (Le Coran et les Hadiths)
« Aide ton frère, qu’il soit opprimé ou oppresseur » dit le Prophète. Un compagnon s’étonne et dit : « J’aiderai mon frère opprimé, mais l’oppresseur, comment l’aiderai-je ? » « En l’empêchant de mal faire », répondit le prophète (hadiths)
Les musulmans expriment de multiples façons la paix et la réconciliation, largement encouragées et recommandées par les principes fondamentaux de l’Islam. Le mot Salam, très souvent employé par les textes coraniques traduit l’idée de salut et de salutation ; il concerne, à la fois, le salut terrestre et céleste. Al salam qui prend le sens de paix. « Quand vous entrez dans des maisons, prononcez salam l’un sur l’autre (…) » (XXIV, 27). Cette recommandation se matérialise par la fameuse formule connue de tous : « Assalamou aleikoum » (« Que la paix soit sur vous »). C’est dire que la paix (salam) traverse la quotidienneté du musulman qui doit, avant tout, rechercher la coexistence pacifique. « Ne dites pas à celui qui n’offre pas la paix : ‘’ Tu n’es pas croyant ‘’ » (IV, 94).
La guerre (harb) doit demeurer une exception alors que la paix (salam, hudna, muwada’a), dans le sens de quiétude, musalaha qui signifie réconciliation, musalaha qui veut dire faire la paix, cultiver la paix est un principe général. Il y a encore d’autres vocables de la langue arabe qui font référence à la paix ou à l’idée d’abstention d’hostilité et d’agressivité. De très nombreux versets coraniques, qu’il serait fastidieux de citer ici, incitent les musulmans à réaliser la paix et établir des relations sinon cordiales du moins pacifiques avec les autres tribus, peuples ou nations qui constituent l’humanité. « (…) Nous vous avons créés d’homme et de femme, Nous vous avons désignés en nations et tribus pour que vous vous connaissiez entre vous (…) » (XLIV, 13). Ce verset, à lui seul engage les musulmans à pratiquer la muwada’a et la musalama.
La guerre que l’on assimile au Djihad n’est pas, loin de là, exclusive aux musulmans qui la pensent, à l’instar des autres comme une défense contre l’agression extérieure. Mais dès que s’arrête l’agression, il est normalement mis fin aux hostilités, ce qui rend la réconciliation et la paix possible. Tandis que la guerre civile (hard ahliyya), considérée comme une fitna (épreuve, discorde, désordre, trouble, sédition), est réprouvée par le Coran et les hadiths (Hadits du Prophète) qui obligent les musulmans à procéder à l’arbitrage (tahkim) et à mettre fin à l’effusion de sang, sévèrement condamnée. « Rien d’autre : les croyants sont frères » (XLIV, 10). Le texte coranique considère que la fitna est pire que le meurtre. Dans tous les cas, la guerre et le désordre sont réprouvés par les textes scripturaires, qui incitent les hommes à s’entraider dans le crime et l’inimitié (hadiths).