Carine-Laure Desguin a publié un texte poétique dans l'Almanach Thierry Haumont
d’une nuit d’été et de l’Escaut à la Sambre
temps qui s’étale s’enfile et roule dans le silence d’une nuit d’été
horizon pâle ne résonne qu’à demi bleu dans l’immense azur encore
bredouilles brindilles enfilades partielles s’étiolent et s’évadent au vent et la flamme
sporadique et pourtant quelles pépites ces nuages
ils s’éloignent au plus loin de ces draps salis
des signes en somme qui n’abordent qu’un passant
un seul contre une bannière un mouchoir une barrique
temps qui s’étale s’enfile et roule sur ces ennuis ces cartons d’automne
long temps très long à contre courant du jour autour de
funèbres icônes d’un mai en pagaille d’un lance-pierres
sans pierre rien qu’un caillou dans la main
au chevet d’un champ carrefour des aiguilles une lampe
vas vibre et cours plus loin encore me dis-tu
l’été se mouche en banderoles et s’écaille
mille serments déments au feu
nul ne saisit l’optique et le masque subtil d’un jour de semaine
et de grève sur les petites marches du temple
la lune à moins quart s’épuise en remords
quand la marée d’à côté harpiste d’un grain
de sable mouvant là-bas violable sur l’antique bohême
volutes sulfureux au-dessus d’une nappe en papier
si blanche de l’autre côté
que s’essore le soir dans un linceul et son ombre
après tout le seuil se rapproche des saisons
comme la sève de l’eau avec un accroc au cadran
la serrure me dis-tu c’est l’essence le secret
derrière lequel des gosiers et des murs d’ordre publique
ont beau jouer la transparence et autres rituels
analyses d’une vague de froid en avril
qu’on relie à quelle relique déjà oui celle
du temps qui s’étale s’enfile et roule dans le silence
horizon pâle ne résonne qu’à demi bleu dans l’immense azur encore
bredouilles brindilles enfilades partielles s’étiolent et s’évadent au vent et la flamme
sporadique et pourtant quelles pépites ces nuages
de janvier à décembre et de l’Escaut à la Sambre
Carine-Laure Desguin