Carine-Laure Desguin a publié un texte poétique dans l'Almanach Thierry Haumont

Publié le par christine brunet /aloys

d’une nuit d’été et de l’Escaut à la Sambre

 

temps qui s’étale s’enfile et roule dans le silence d’une nuit d’été

horizon pâle ne résonne qu’à demi bleu dans l’immense azur encore

bredouilles brindilles enfilades partielles s’étiolent et s’évadent au vent et la  flamme

sporadique et pourtant quelles pépites ces nuages

ils s’éloignent au plus loin de ces draps salis

des signes en somme qui n’abordent qu’un passant

un seul contre une bannière un mouchoir une barrique

temps qui s’étale s’enfile et roule sur ces ennuis ces cartons d’automne

long temps très long à contre courant du jour autour de

funèbres icônes d’un mai en pagaille d’un lance-pierres

sans pierre rien qu’un caillou dans la main

au chevet d’un champ carrefour des aiguilles une lampe

vas vibre et cours plus loin encore me dis-tu

l’été se mouche en banderoles et s’écaille

mille serments déments au feu

nul ne saisit l’optique et le masque subtil d’un jour de semaine

et de grève sur les petites marches du temple

la lune à moins quart s’épuise en remords

quand la marée d’à côté harpiste d’un grain

de sable mouvant là-bas violable sur l’antique bohême

volutes sulfureux au-dessus d’une nappe en papier

si blanche de l’autre côté

que s’essore le soir dans un linceul et son ombre

après tout le seuil se rapproche des saisons

comme la sève de l’eau avec un accroc au cadran

la serrure me dis-tu c’est l’essence le secret

derrière lequel des gosiers et des murs d’ordre publique

ont beau jouer la transparence et autres rituels

analyses d’une vague de froid en avril

qu’on relie à quelle relique déjà oui celle

du temps qui s’étale s’enfile et roule dans le silence

horizon pâle ne résonne qu’à demi bleu dans l’immense azur encore

bredouilles brindilles enfilades partielles s’étiolent et s’évadent au vent et la  flamme

sporadique et pourtant quelles pépites ces nuages

de janvier à décembre et de l’Escaut à la Sambre

 

Carine-Laure Desguin

Publié dans Textes, Poésie

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P
Carine-Laure, tu ne m'en voudras pas si je te dis que je n'ai rien compris à ton texte? Tu me répondras sans doute qu'il n'y a rien à comprendre, que la poésie se chante, se boit, se mange, se vit... Je ne sais...<br /> Je n'ai pas rejoint ton esprit. Mille excuses. <br /> Demain, j'irai acheter un décodeur. Promis.
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C
Bonjour Phil, eh oui, la poésie ne se comprend pas nécessairement. C'est une musique qui vibre avec toi ou pas. Et pour le décodeur, méfie-toi quand même (mille rires). Bon week-end cher phil!
B
Oups! Mon esprit s'envole au souffle de ces mots poétiques et une lecture à haute voix s'est imposée à moi pour que mon oreille s'imprègne de la musicalité des sons et des rythmes. C'est étonnant et détonnant à lire et à entendre... Bravo!
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C
Merci Brigitte et au plaisir de se revoir.
M
La musicalité, la rythmique, les répétitions, les expressions percutantes : ce texte poétique est magnifique. Bravo, Carine-Laure !
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C
Merci Micheline!
S
Un écriture originale et riche où les images provoquent un tourbillon d'émotions. Bravo Carine-Laure!
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C
Merci Salvatore!
E
Toujours un tel rythme et ce défilé d'images, on est "happé" même quand, comme moi, on "n'est pas poésie" mais qu'on ne lutte pas pour garder cette étiquette :D <br /> <br /> Bravo!
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C
Je relis le texte et non, ce n'est pas ce texte-là qui était un texte de commande. Je vais d'ailleurs le rechercher et proposer ça à Christine pour Aloys.
C
C'était un texte de "commande", Thierry Haumont m'avait demandé de recentrer mon écriture, que les textes soient plus "thudiniens". C'était compliqué pour moi, je ne suis pas Roger Foulon... Alors, la Sambre fut mon point d'intersection.
J
Les MOTS!!!
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C
Merci Jean. J'espère que tu te portes au mieux malgré les perturbations de ces derniers mois.
J
Merci Carine pour ce voyage à travers les ùots.<br /> Bises<br /> Jean
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