Séverine Baaziz nous propose un extrait de son roman, "La petite fille aux yeux d'or"

Publié le par christine brunet /aloys

 

 

Un simple mot sur la table de la cuisine disant que je m’en allais faire du vélo, un jus d’orange bu tout rond, un croissant englouti entier, et j’ai filé plus vite que mon ombre à bord de mon vélo à panier. Le plus chouette, je trouve, quand on grandit, c’est que la liberté grandit avec nous.

Maintenant que j’avais onze ans, j’avais l’autorisation d’aller jusqu’à l’extrême limite du village. Pile devant le panneau. Pile au niveau du grand champ de lavande. Et j’adorais la lavande ! On pourrait croire que c’était pour l’odeur, mais non, pas du tout. J’aimais la lavande parce que les papillons en raffolaient. D’où ma robe du jour.

Je me suis allongée dos au sol, j’ai respiré à fond les narines, j’ai raconté tout un tas de trucs à ma mère, des machins hyper intéressants et des bidules sans importance, puis j’ai attendu que les papillons se posent sur moi, déroulent leurs trompes et m’aspirent comme si j’étais une vraie fleur. J’aurais pu passer des heures à les admirer, les papillons, leurs ailes pleines d’écailles invisibles, sauf pour moi. Des fois je plisse très fort les paupières pour m’amuser à les compter, mais ils ne restent jamais assez longtemps pour me laisser finir.

Et là, pour la première fois, j’ai découvert un de leurs secrets. Totalement incroyable ! Les petits butineurs offraient un peu de leurs couleurs. Celles de leurs ailes. Oui, je vous jure ! En fait, à y regarder vraiment bien, j’ai compris un truc complètement fou : les papillons déposaient des gouttes microscopiques et colorées sur les fleurs, un peu comme le soleil nous recharge en vitamine D. Vrai de vrai !

J’en étais là de mes explorations du jour quand une voix m’a fait sursauter.

—    Bonjour Fleur !

De peur, tous les papillons sur ma robe se sont envolés.

Moi, sur le coup, j’ai pas vraiment eu peur, surtout que je pensais que c’était la voix d’Hagrid, mais j’ai jamais eu l’oreille très fine.

C’est quand je me suis retournée que mon cœur, franchement, a failli tomber en panne. Non seulement c’était pas Hagrid, mais l’inconnu qui connaissait mon prénom n’était pas seul. Ils étaient trois.

 

Séverine BAAZIZ

Publié dans extraits

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C
Une histoire pleine de fraîcheur et de poésie... J'ai beaucoup apprécié cette lecture que je me promets de relire bientôt!
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S
Oh merci !!! Ça fait tellement chaud au coeur !
R
Une lecture que je recommande ! Une très jolie histoire, touchante, dont j'ai beaucoup apprécié la poésie, ainsi que l'humour.
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S
Oh, merci infiniment ! Je suis très touchée !
R
Et très bien écrite !
P
Bon, moi, je ne l'ai pas encore lu, mais ça viendra ! Tout ça parce que je n'ai pas reçu ma commande...il y a quelques mois.
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S
Les livres ont une patience infinie, ne t'inquiète pas, Philippe ;)
B
Un livre que j'ai apprécié et qui ressemble à un joli conte tout en couleurs, senteurs et émotivités. Le style d'écriture est attrayant et original car on rentre dans la peau de cette petite fille extraordinaire.
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S
Merci beaucoup, Brigitte ! De m'avoir lue, déjà, et de ce joli retour positif !
E
Ah j'avoue que c'est tout de suite intrigant, ça commence tout en parfums, coups de mollets et papillons fous de lavande, et puis...
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S
Je crois bien qu'on adore ça, les auteurs, jouer avec les douces atmosphères qui changent sur une simple phrase ;)