"L’île, elle et nous", de Marguerite Debois, note de lecture Edmée De Xhavée pour ActuTV

Publié le par christine brunet /aloys

 

 

Oui, il y a bien trois éléments distincts dans ce roman de Marguerite Debois. 

 

L’île, grecque, ensoleillée, peuplée de touristes l’été et rendue à ses insulaires une fois les voyageurs embarqués vers leurs vies avec des valises pleines de souvenirs. Entourée d’une route qui va du port au port, et traversée par une autre, plus intime, qui serpente parmi arbres et maisons sans vue sur la mer ou le tourisme.

 

Elle, Athanasia Katsofé. Adolescente aussi Grecque que l’île, tragiquement disparue lors d’une inondation qui a ravagé l’île et surtout sa famille. Bien que disparue depuis un an, elle est pourtant là, au cœur des émotions. Serait-elle cette apparition étrange qu’aperçoivent Arthus et Marjolaine en choisissant de traverser l’île en voiture par la route boisée pour écourter le trajet ? Quels étaient ses petits secrets, se demande Séverine qui l’a beaucoup observée l’été précédent ? Que sait, de sa naissance, Léonora Anastopoulos, amie d’Anna Katsofé, mère d’Athanasia ? Comment faire la paix avec l’idée que, n’ayant pas retrouvé son corps, on ne peut se recueillir sur son souvenir auprès d’une petite chapelle vibrant de la flamme d’un photophore abrité dans sa niche ? 

 

Nous, les personnages qui, le temps du récit, verront leur vie imprégnée à la fois de l’île et d’Athanasia. Ils sont touristes, locaux, étrangers s’étant épris du coin et ayant trouvé comment prolonger le séjour peut-être jusqu’à un long « pour aussi longtemps qu’on y sera bien ». Il y a cette touriste solitaire et peu sociable, qui revient pour la seconde année. Elle fuit la compagnie mais rien ne lui échappe : elle analyse et interprète la vie des autres. Il y a ce surprenant prestidigitateur aux chevilles fines, qui vit sur un yacht qui ne fait que passer. Il y a Dimitri et Anna Katsofé, les inconsolables parents d’Athanasia, lentement étouffés par un secret qui finira par les brûler vifs. Leurs amis les Anastopoulos, dont la fille Apolline sort avec le beau Callisto, journaliste. Arthus qui aime faire de la plongée en abandonnant Marjolaine à ses après-midi paisibles. Ils ont tous leur personnalité – bien décrite -, leurs propres questions, leur participation dans ce court moment sur l’île, court et intense, qui les réunira autour d’Athanasia, avant de les restituer à leur avenir avec le souvenir d’une bousculade d’émotions et évènements, un peu changés à jamais. L’île aussi reprendra son rythme, entourée de la mer bleue, hérissée de sa forêt, bordée de plages, roches et lieux de joie…

 

L’île, elle et nous

Marguerite Debois

Éditions Chloé des Lys

22.00 €

 

Publié dans avis de lecteurs

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M
Merci Edmée pour cette très belle note de lecture ! Avoir choisi le titre pour commenter mon roman est une très bonne idée. Il est vrai, je pense, que ce titre contient tout l'esprit du roman. Bien à toi ! :-)
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M
Une très agréable note de lecture pour un roman chargé de suspense. Bravo !
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E
Merci Micheline. Ca se lit comme un suspense mais avec des subtilités psychologiques intéressantes :)