J’ai lu Pourvu qu’il pleuve de Bernard Depelchin... Une chronique signée Edmée De Xhavée
J’ai lu Pourvu qu’il pleuve de Bernard Depelchin – Edmée De Xhavée
Un mariage qui se fatigue un peu, en douceur. Un souvenir d’enfance qui surgit dans les souvenirs, Anna. La découverte du visage de l’Anna de maintenant. Les mille questions, les retours aux infinies possibilités, les reproches – pourquoi l’avoir laissée se faire perdre de vue ?
Anna, la gente enfant à protéger à la lointaine époque du preux chevalier en culottes courtes. Elle n’a pu devenir que douce et belle… Plus douce et plus belle. L’obsession s’installe, se répand, refuse de s’apaiser. Le mariage fatigué tombe dans un brouillard bienveillant, à quoi bon trop y penser alors qu’Anna se révèle, au fil des rencontres, de plus en plus nette et envoutante. Le premier baiser, les confidences, les sourires, l’époux d’Anna qu’elle avoue aimer même si… L’attente brûlante de son retour de vacances en famille…
Il est si facile de rendre un amour impossible, dit l’auteur, le narrateur. Il suffit de ne pas avoir gardé le contact, d’avoir mis assez de temps entre les deux amants potentiels.
L’auteur est belge, et donc ce « pourvu qu’il pleuve » est surprenant : aucune incantation n’est nécessaire pour que la pluie s’invite. Et cependant, c’est à mes yeux une partie délicieusement romantique et lumineuse dans le récit, ce qui se passe juste avant la pluie. Une déclaration qui contient tout, avec décence mais aussi impudeur. Décence pour Anna et impudeur pour son ancien preux chevalier en culottes courtes.
J’ai suivi les espoirs et projets du narrateur et ses rencontres avec Anna en quelques soirées de lecture, sans hâte. Un voyage agréable, un peu fou, surprenant, une vénération du souvenir, de l’enfance, d’une période où certes toutes les options existaient encore. Une aventure vécue à coups d’attentes folles et nimbée des fantasmes de la mémoire.
Et puis, l’espoir de la pluie, en beauté !
Edmée de Xhavée
https://edmeedexhavee.wordpress.com