Anne-Marie Jarret-Musso nous propose un second aperçu de son roman "Le bonheur est dans le conte"
Extrait deuxième partie :
Rosette et son ombre
Il était une fois derrière chez moi une ferme où vivaient les deux meilleures amies du monde, Jeannette et Rosette.
La partie n’était pas gagnée d’avance car il faut vous dire que Rosette n’était pas facile à vivre. C’était une jeune fille rousse à fière allure qui n’aimait pas se faire marcher sur les pieds.
Je vais vous raconter les faits, tels qu’ils se sont déroulés, c’est une histoire ô combien insolite !
Rosette est arrivée par un beau matin printanier en compagnie de quelques membres de sa famille : ses deux sœurs jumelles, son cousin Dédé le meneur (comme on le surnommait) qui parlait fort tout le temps, entraînant derrière lui deux cousines à l’aspect imposant qui déployaient beaucoup d’efforts pour l’imiter. Ces trois derniers n’aimaient pas les visiteurs, même les gens de passage qu’ils repoussaient avec véhémence. Cependant, Dédé avait une bonne dose d’affection pour ses proches à qui il avait fait la promesse de les protéger toute sa vie car il possédait un fort esprit de famille.
Loulou s’était rapidement joint à eux venant de je ne sais où, beau garçon et assez coureur.
Ce beau gosse ne pensait qu’à courtiser Rosette et ses deux sœurs rousses qu’il jugeait tout à fait à son goût et dépensait une grande partie de son énergie à vouloir les séduire. En contrepartie, elles avaient instauré une règle qui consistait à manger les premières, lui laissant le soin de finir les plats. Cela les amusait beaucoup.
Des mois paisibles coulèrent ainsi et la vie en communauté entre jeunes gens se passait sans trop d’anicroches. Jusqu’au jour où, par
un matin d’été, sans prévenir quiconque Dédé et les deux cousines sautèrent dans un camion, on ne les revit jamais. Je me suis laissé dire qu’ils étaient las des remarques et mesquineries incessantes de Rosette.
Cependant la vie continua tranquillement jusqu’à ce fameux après-midi où…
Anne-Marie Jarret-Musso