Christine Brunet interroge SOPHIE VUILLEMIN, auteur de " C'EST QUOI, TON STAGE ?"
Lorsque j'ai demandé à Sophie Vuillemin de me parler de son univers d'auteur, je m'attendais à de la fantaisie...
J'ai reçu son texte et j'ai immédiatement souri... J'ai envie de vous le livrer tel quel, une fois de plus... histoire de vous plonger sans gros préambule dans la sphère créatrice de l'auteur.
Je lui ai posé les mêmes questions-socle... Et voilà comment Sophie y a répondu... certes, avec un peu d'aide... Merci Pierre!!!
Pst, c’est moi, Pierre, le héros du roman de Sophie Vuillemin. Cette semaine, Christine l’a contactée afin qu’elle lui parle de sa passion créatrice, de ce qui la pousse à écrire.
C’est mal connaître l’auteure…La voilà rosissant de timidité à l’idée de se dévoiler.
- Qu’est-ce que je vais bien pouvoir raconter ?
Elle m’a appelée à la rescousse. Que voulez-vous, depuis que j’ai brillamment survécu à quinze jours de stage dans une maison de retraite, je fais figure de héros et cultive mon image de sauveur de la veuve et l’orphelin !
Je suis le Saint Bernard de l’auteur en détresse.
C’est bon, je vais l’aider, la guider. Mon altruisme me perdra.
Mais je suis maître à bord, je choisis les questions et aucune remarque ne sera tolérée.
Pourquoi est-ce que tu es là, assise derrière ton bureau, à griffonner au lieu de conquérir le monde ?
Il commence fort, Pierre !
Je vais essayer de répondre honnêtement :
- Parce que mon armure est rouillée ?
- Parce que j’aurais préféré bosser en équipe mais j’ai perdu les coordonnées téléphoniques de Jeanne d’Arc ?
- Surtout, parce que j’aime inventer, raconter des histoires. En lire aussi. Un bon livre a sauvé plus d’un lecteur de la mélancolie du soir.
Comment tu m’as fabriqué ? Comment tu as eu l’idée ?
Ecrire part souvent, chez moi, d’une émotion forte (un événement qui m’interpelle, une sensation qui surprend). Je voulais parler des personnes âgées et, un jour, j’ai pensé à toi. A cet âge incroyable de l’adolescence où tout est révolte et où les êtres sont en devenir. J’ai pensé que t’envoyer en maison de retraite serait l’occasion de rencontres percutantes.
Merci du cadeau ! Enfin, je m’en suis bien sorti, n’est-ce pas ? Pourquoi t’as rajouté une fille ?
Si tu poses la question, Pierre, c’est que tu ne me connais pas vraiment !
L’amour, c’est ma raison de vivre ! Je suis une pure GUIMAUVE !
Pierre se penche vers l’auteure. Il se laisserait gagner par l’émotion. Enfin, un peu, il reste un homme…
Est-ce que c’était difficile d’écrire un livre ?
Le plus délicat est de trouver L’IDEE, celle qui tient la route, émeut, amène un sourire et fait rêver. C’est beaucoup demander !
Je démarre avec un plan général, pas très précis. Seules les premières scènes sont construites dans ma tête. J’écris par séquences, un peu à la manière d’un scénario. Il m’arrive d’insérer des morceaux dans le récit. J’effectue ensuite des retours en arrière afin que les différentes parties s’imbriquent entre elles. Un vrai patchwork. Et je lie par une « sauce ».
A la fois maçon, chef cuisinier, et responsable créatif, c’est un travail complet !
Ma façon d’écrire, d’appréhender l’exercice, évolue sans cesse. Au gré de mes émotions sans doute.
J’essaie aussi différentes « recettes » : si je buvais du thé ? Si j’écoutais de la musique ? Si je tapais directement le texte au lieu de poser les mots sur le papier ?
Quand j’ai peur de ne pas y arriver, que je suis face à une impasse de l’intrigue ou une page blanche, je construis un maximum. Je fais des plans très détaillés avec plein de tirets
Est-ce que tu pourrais arrêter d’écrire ?
Tu en as déjà assez de mes histoires ?!
Sérieusement, tu me surprends avec ta question, je n’y avais jamais réfléchi.
Je crois que, oui, je pourrais m’arrêter un temps. Un peu comme on prend une longue respiration. Je cesserais d’écrire et un puis, un jour, le bout des doigts me démangerait et je reprendrais la plume.
Dernière question, est-il difficile de mettre un point final à une histoire ?
Je vais te décevoir, Pierre : non, il ne m’a pas été difficile de cesser de conter tes fantaisies. Je voyais venir la fin de l’histoire, j’étais prête.
Pauvre Pierre! Moi, j'aurais eu bien du mal à le quitter... Mais Sophie laisse la porte ouverte... Voilà qui me rassure...
J’espère, cher Pierre, avoir répondu à tes interrogations.
Mais notre collaboration est loin d’être terminée… poursuit-elle.
Ouf!!! Me voilà rassurée ! Toi aussi, Pierre, n'est-ce pas?
Un héros, partie prenante de l'univers de son créateur... Un être à part entière qui naît avec sa verve, son caractère, une personnalité, une histoire, une pensée à lui... non... une pensée-reflet de son auteur... L'espace d'un roman, les deux mondes ne font qu'un: l'auteur vit au rythme de ses personnages et ceux-ci vivent au gré des humeurs de leur créateur... Jusqu'où va cette interaction?
A vous de me le dire...
En tous cas, qui n'a pas envie, à présent, d'entrer à pieds-joints dans la vie de ce cher Pierre, hein?
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