Hugo Lejeune se présente...
Pseudo ou nom réel ?
Nom réel, après avoir pas mal hésité, trouvant mon prénom assez lourd à porter pour quelqu'un qui prend la plume. Mais bon, j'assume ;o)
Quelques mots à ton propos?
Juste quelques mots, car ce n'est pas moi que je veux mettre en avant, mais ce que j'écris.
Plutôt littéraire, j'ai étudié les Sciences politiques. Ensuite, j'ai fait une série de petits boulots, où j'ai galéré jusqu'à m'échouer. C'est alors que j'ai entrepris d'écrire La croix et la bannière.
Depuis, j'ai repris une formation pour me remettre à flot. Je devrais ainsi rentrer cette année dans l'enseignement des Sciences humaines au niveau secondaire.
Pour le reste, depuis l'école, c'est essentiellement par l'écriture que je m'évade.
Quel ouvrage vas-tu publier ? Quel genre ? Résumé ?
La croix et la bannière est un roman historique, inspiré de faits et personnages réels.
J'y opère un saut dans le passé, avec un traitement qui, je l'espère, peut alimenter une réflexion sur le présent.
Le titre La croix et la bannière exprime ce à quoi se retrouvent confrontés les esprits épris de liberté quand les pouvoirs temporel et spirituel s'épousent et donnent naissance à un pouvoir plus fort encore, un pouvoir absolu et sacré, qui s'arroge le droit de régir jusqu'aux consciences de ceux qui y sont soumis.
Le sous-titre Un récit librement inspiré de la révolte des camisards situe lui l'histoire :
En contrepartie d'un contrôle accru sur l'Église de France, Louis XIV fait du catholicisme la seule religion de son royaume. Tous ses sujets ont l'obligation de se convertir. Qui s'y refuse est impitoyablement persécuté.
Mais les conversions forcées ne sont souvent qu'apparentes. Ainsi, en dépit de l'abrogation de l'Édit de Nantes, nombre de huguenots restent secrètement protestants et transmettent la foi réformée à leurs enfants.
Des enfants qui grandissent dans l'intolérance.
Moins d'une génération plus tard, leur révolte et sa répression mettent les Cévennes à feu et à sang.
La croix et la bannière relate cette révolte de jeunes paysans et artisans huguenots, en s'attachant au plus polémique de ses chefs.
Fils cadet d'une famille de laboureurs, Jean Cavalier y affronte non seulement les troupes royales et le clergé, mais aussi ses doutes et ses contradictions, jusqu'à s'abîmer dans le fossé qui sépare les idéaux d'une réalité bien plus sensible.
Pourquoi ce sujet ?
J'étais en Ardèche lorsque la tempête de 1999 y a notamment brisé et déraciné des milliers d'arbres. Quatre ans plus tard, j'étais à nouveau en Ardèche. C'était une année de canicule et de gros incendies. De là où j'étais, je ne voyais les flammes qu'à la télé, mais, tous les matins, je récoltais des cendres sur la terrasse.
Ces deux événements dévastateurs m'ont fortement impressionné. Après avoir beaucoup discuté avec des fermiers et des bûcherons qui en avaient été de proches témoins, je me suis documenté sur internet dans l'idée de réaliser un petit film. Les mots entrés dans le moteur de recherche m'ont conduits à des résultats parfois fort éloignés de ce que je cherchais.
Intrigué par l'un d'eux, j'ai découvert « l'épisode le plus apocalyptique » de la guerre des camisards, pour reprendre l'expression que j'utilise dans mon livre.
Comment s'est déroulée l'écriture ?
Je me suis procuré les Mémoires sur la guerre des camisards rédigées par Jean Cavalier lui-même. Puis, j'ai consulté d'autres sources. Traversant alors un passage difficile, je me suis rapidement pris d'une sorte d'engouement romantique pour ce fils de laboureurs protestants au destin si peu commun. Peu après, je me lançais dans l'écriture de La croix et la bannière.
Au fil de l'écriture, j'ai commencé à relativiser les premières impressions que m'avait laissées la découverte de Jean Cavalier et de la guerre des camisards. Les versions se sont succédé, s'enrichissant chaque fois de nouveaux éclairages. Cela aurait pu durer toujours, mais le comité de lecture de Chloé de Lys en a fort heureusement décidé autrement. Le manuscrit que je leur ai envoyé a été accepté.
Hourra ! Mais que le mot fin est difficile à taper !
Enfin, entre identification et distanciation, j'espère être parvenu à écrire un livre moins convenu qu'ouvert à l'interprétation, où les dits et les non-dits laissent chacun libre de se faire sa propre opinion. La croix est la bannière reste toutefois un récit emporté par l'action. Une action souvent extrêmement violente, les idéaux en lutte laissent peu de place au sentiment. Et pourtant...
A celles et ceux qui s'aventureront dans cette lecture, je souhaite d'ores et déjà un bon divertissement.
Hugo Lejeune