Olivia Billington : l'écriture fait partie de moi, impossible d'y résister, impossible de me cacher, elle me débusquera toujours !
Pour moi, Olivia Billington, c'est une couverture de livre, celle d'"Elle, une autre", une vidéo... dont nous reparlerons, forcément, et un blog, "Désir d'histoires". Etes-vous déjà allés y jeter un oeil ? Non ? desirdhistoires.canalblog.com...
Olivia, tu nous en parles en guise d'introduction ?
Mon blog, Désir d'histoires, est avant tout axé sur l'écriture : des petits textes que je rédige au jour le jour, car je participe à des ateliers d'écriture sur la toile; et un carnet de bord via lequel j'informe mes lecteurs à propos d'Elle, une autre et des romans à venir. J'y confie parfois mes coups de cœur livresques, musicaux, de peinture et de cinéma.
Des mots, une histoire est parti d'un jeu auquel je me livrais lorsque j'étais petite : je piochais des mots dans le dictionnaire et je rédigeais un texte à partir de ces vocables. A présent, chaque mardi, j'invite les lecteurs de mon blog à me laisser en commentaire un mot, un seul. Je clôture la récolte le mercredi à minuit et le vendredi le texte comprenant ces mots est publié. D'autres blogueurs se sont joints à moi et participent à ce défi. C'est très sympa de voir ce que nous inspirent les mêmes mots.
Sans doute, oui... et les résultats sont parfois étonnants. Tiens justement, et si nous commencions l'interview à proprement parler ?
Olivia, depuis quand écris-tu ?
Depuis que j'ai 8 ans. Oui, c'est précis. J'ai gardé les quatre petits textes rédigés à l'époque. Mon premier recueil de nouvelles a vu le jour lorsque j'avais 12 ans. Un premier roman est né de ma plume à 14 ans. "Elle, une autre" fut rédigé lorsque j'avais 15 ans, je l'ai bien évidemment remanié avant publication. Depuis, j'ai écrit deux recueils de nouvelles, quelques romans et plus récemment, des acrostiches en rimes.
Un auteur précoce. Pourquoi écris-tu ? et comment (ordi, stylo, le soir, la journée...)
Par besoin, par envie. Parce que j'aime écrire, tout simplement. J'écris un premier jet à l'ordinateur. Impression, relecture, corrections au stylo : j'aime le contact du papier, la pointe du stylo qui gratte sur la feuille, les mots barrés, les petits dessins griffonnés dans les marges, je peux ainsi voir que le récit avance, se construit petit à petit. Et je recommence le processus. Avant, corriger était ardu pour moi, j'avais tendance à esquiver. Maintenant, j'aime ce travail, j'apprécie de travailler sur la musicalité du texte, je relis des passages à haute voix. Je fais également des recherches, pour Elle, une autre, j'ai été en contact avec un Inspecteur Principal de Police. J'écris dès que j'ai un moment de libre.
Il s'agit donc d'un besoin ?
Oui, l'écriture fait partie de moi, impossible d'y résister, impossible de me cacher, elle me débusquera toujours !
Un déclencheur ?
Tout et n'importe quoi. J'écris quand je dors, j'écris quand je pense, j'écris quand je mange, j'écris par réflexe.
Quel est ton univers littéraire ?
Du noir, du noir, du noir, avec une touche de rose en ce qui concerne mes lectures. Et je me plonge volontiers dans d'autres genres.
Pour l'écriture, je reste très proche de mon univers de lecture.
Pourrais-tu définir ton style... Pourquoi avoir écrit un policier ? Que t'apporte la poésie et ne peut pas t'apporter la prose (et vice-versa)?
Pour reprendre le commentaire d'une lectrice, "un style qui allie recherche et simplicité". Je désire que mes phrases coulent de source, sans être banales pour autant. Pourquoi un policier ? Pour exorciser mes doutes, mes peurs, peut-être. Tant poésie que prose m'apportent du bonheur, du réconfort. Je dirais que ma prose est plus cynique, mes poèmes sont plus légers.
Parle-moi de ta relation avec tes personnages : as-tu du mal à les lâcher ? du mal à mettre le point final ? Comment les construis-tu ? à partir de personnes réelles ? ont-ils un peu de toi ?
Mes personnages vous diront que je les hais, puisque je leur fais subir d'ignobles choses, mais ce n'est pas vrai : j'éprouve de la tendresse pour eux. Je n'ai pas de mal à les lâcher, car mes personnages, une fois inventés, ont leur vie propre. Je n'ai aucun mal à mettre le point final. Je ne prends pas de modèle, du moins pas consciemment. Je n'ai jamais vraiment réfléchi à la manière dont je les construis, ils me viennent, tout simplement, c'est une rencontre entre eux et moi. Par contre, pour la suite d'Elle, une autre, j'ai dressé des petits tableaux des personnages, car j'ai envie que ce roman soit plus peuplé et le passé des personnages encore plus fouillé. Je suppose qu'ils ont un peu de moi, mes proches pourraient répondre à cette question...
As-tu d'autres passions ?
La lecture, bien évidemment.
Revenons à ton livre... Pourquoi avoir choisi d'écrire un polar ?
Parce que je lis énormément de polars, de romans noirs, même si je me promène avec bonheur dans d'autres styles. J'ai l'air calme, réservée, douce... Je n'ai pas envie que le côté sombre empiète sur ma vie personnelle, alors je le couche sur papier. C'est un peu une délivrance. Je peux alors rédiger des textes plus joyeux, pour revenir à des récits plus ténébreux par la suite.
N'y a-t-il pas opposition entre le petit jeu sur ton blog et l'écriture de plus longue haleine d'un roman ?
Pas du tout. J'écris des nouvelles - courtes ou longues, des romans, des acrostiches, des chansons,... Ecrire me suffit, peu importe le résultat. J'aime mener plusieurs projets de front, pour ne pas me lasser de l'un ou l'autre récit. Le petit jeu sur mon blog me donne une satisfaction immédiate, le texte est écrit en quelques minutes et je m'amuse beaucoup. Oui, bien sûr, un roman est un travail de plus longue haleine, on développe une intrigue, des personnages mais après tout, un roman naît à partir d'une simple idée, je pense que je pourrais développer des petits textes pour en faire des récits bien plus longs. Il n'y a pas de réelle opposition. Cela dit, je ne me sens pas capable d'écrire un roman fleuve.
Nous avons parler de ton bouquin, de ton blog, de l'écriture et toi... Tu me raconterais la façon dont ta vidéo est née, comment tu l'as construite ? qu'est-ce qui t'a poussée à faire pour ton roman une promo visuelle ?
C'est un autre auteur de Chloé des Lys, Florian Houdart, qui a initié le mouvement. Puisque ma meilleure amie est camerawoman, je n'ai pas hésité une seule seconde. J'avais une idée bien précise de ce que je voulais voir dans ce clip de présentation. Outre les plans du roman proprement dit, je devais parler devant la caméra. Et là... ne s'improvise pas présentateur qui veut : je n'ai pas calculé le nombre de prises ratées, pour cause de rires, de "j'ai oublié mon texte", de mots avalés, de "mince, je me suis plantée", de roulages d'yeux, de blancs lorsqu'il n'en fallait pas... De quoi se taper le crâne avec un rouleau à pâtisserie ! Heureusement, je me suis améliorée (si si !) et les dernières séquences étaient bonnes. De longues heures de travail et au final, une heure de rush.
Nous avons passé une autre soirée au montage. Près de cinq heures de travail pour monter trois petites minutes ! Oui, tant que cela ! Pourquoi ? Parce que la camerawoman est une pro, tout simplement, et perfectionniste, avec ça !
Mettons en scène :
- Là, ton regard a légèrement dévié, il faut supprimer ceci.
Moi, interloquée :
- Où ça ?!
Ah tiens, oui, pendant une nano seconde, mes prunelles n'ont plus regardé la caméra. Mais l'oeil de la pro l'a repéré !
- Flûte, la caméra a bougé.
Moi, comme précédemment, étonnée :
- Euh, où ça ?
Ah tiens oui, petit mouvement d'un millimètre vers le haut, bon, on coupe et on vire.
Sans compter les "bon, là, cette séquence va mieux avec celle-ci, oh, mais attends, celle-là ne serait pas mal, on essaye", pour passer par "on remet la première pour comparer" et "on refait avec l'autre" pour finir par "en fait, c'était mieux la première". N'oublions pas les "ici, tu vois, la voix de la chanteuse s'arrête trop tôt par rapport à l'image, il faudrait une image qui finisse en même temps, voyons voir..." et les "un fondu-enchaîné ou une autre transition, alors on essaye les deux, on verra, et pourquoi pas celle-ci, tiens ?". C'est du chipotage ! Faire et défaire... J'avais un peu l'impression d'être un hamster en train de cavaler dans une roue. J'avoue qu'après cinq heures à regarder et écouter mon double audio-visuel, j'avais envie de me flanquer des baffes !
Une nouvelle soirée a été consacrée à refaire les voix-off car nous n'avions finalement pas utilisé les plans face caméra et à changer quelques petites choses. Je trouvais l'un des passages fort long, j'ai pensé à lire quelques petits extraits de Elle, une autre, en chuchotant. La camerawoman a eu l'idée d'en superposer deux, l'effet est vraiment sympa!
J'ai choisi, comme bande-son, une chanson d'un duo musical, The Good Darlings, dans laquelle la voix de la chanteuse est 'double'. Ceux qui ont déjà lu Elle, une autre comprendront. Le duo a d'ailleurs trouvé que j'avais fait le bon choix.
Voilà comment est né mon clip de présentation !
Créer un monde, des personnages
Rédiger une nouvelle, un roman
Inventer des paroles, des serments
Taper sur le clavier à toute vitesse
Unir violence et tendresse
Raconter les larmes, le rire, le sang
Ecrire pour vivre, tout simplement