Un interview d'Adam Gray...
Un pseudo qui en dit long sur celui qu'il cache, une citation en figure de proue qui nous propose un peu de son univers et une vidéo...
Il ne m'en a pas fallu plus pour demander à Adam Gray un petit interview très indiscret... Toujours mes sempiternelles premières questions...
Depuis quand écris-tu ?
Depuis l'âge de treize ans.
Pourquoi ?
Mais pour exister, pour reprendre le titre d'un très joli film de Richard La Gravenese avec Hilary Swank (Ecrire pour exister, "Freedom Writers" en VO).
Un déclencheur ?
Pour être foncièrement honnête, si je n'avais pas découvert l'écriture, je ne répondrais peut-être pas à ces questions, aujourd'hui. Au risque de répéter ce que j'ai écrit dans mon recueil, ... Euphoriques & Désespérées, après une enfance réellement heureuse, dans un vrai cocon, j'ai connu une adolescence
catastrophique, l'isolement, le dégoût de soi, quelque peu inculqué par les autres, et, appelons un chat un chat, le viol. Même terrassé, j'ai eu le courage, ou la bêtise, de tout garder pour moi, parce que je voulais protéger les miens. Je n'ai rien dit. Je n'ai rien dénoncé. Mais j'ai souffert le martyre, à l'intérieur. Après un énième affront, me réfugiant chez moi pour écouter, de nouveau, le premier album de Mylène Farmer, Cendres de Lune, et plus spécialement sa chanson Plus Grandir, dans laquelle je me retrouvais, je découvris l'effet salvateur des mots. Je me suis dit cela, que je pouvais, moi aussi, traduire mes maux par les mots.
Même si la citation de Blaise Pascal porte en elle une partie de la réponse, je pose ma réponse malgré tout... Que t'apporte l'écriture ?
C'est ma meilleure amie. C'est aussi simple que ça...
Une réponse trop laconique à mon goût... Je la laisse de côté un instant pour me rapprocher de l'univers littéraire d'Adam.
Dis-moi... Pourquoi la poésie et pas le roman, par exemple ?
En réalité, j'ai deux romans, de style fantastique, en préparation. Mais... pourquoi la poésie? J'avais un rêve, vous savez. Un rêve engendré par mon adolescence et ma jeunesse volées. J'avais le sentiment que je ne méritais pas d'être aimé, que je n'étais rien, que je n'existais pas. Quand j'ai découvert l'écriture, l'écriture de chansons, de poésie, j'ai voulu devenir, plus grand... chanteur, malgré une voix à mille lieues de celle d'un Patrick Fiori. Un chanteur, on l'aime. Tout le monde l'aime. J'étais bien inconscient... Cela me fait sourire, aujourd'hui. Mes chansons, je les ai mises de côté pendant des années (j'en écrivais toujours un peu, de temps en temps quand même). Et, un jour, la nostalgie m'a fait relire mes textes, et ça m'a fait mal au coeur de me dire que tout cela me suivrait "dans la tombe", dans l'indifférence la plus totale. Alors, j'ai pensé les réunir dans un recueil, et peut-être trouver une maison d'éditions... Vous connaissez la suite.
Qu'est-ce que tu ressens en écrivant ?
Tellement de bonheur... Je parle, là, de mes romans. Le passé est le passé, et je ne le laisserai plus jamais me faire souffrir. J'ai mis des années à suturer mes blessures mais, aujourd'hui, croyez-moi, je suis gonflé à bloc! J'ai la foi... C'est une renaissance. J'écrirai toujours des chansons, de la poésie, mais c'est écrire des romans qui me pousse, aujourd'hui. J'écris et je pense au bonheur à partager, plus tard, avec mes lecteurs... J'ai tellement de projets, des débuts d'histoires au brouillon...
Tes autres passions...
L'écriture ne me laisse plus beaucoup de temps, à vrai dire, car il y a aussi les recherches à faire, qu'elles soient historiques ou de simples anecdotes. Cela dit, même si j'y vais de moins en moins, et je le regrette, j'adore le cinéma, en particulier le cinéma américain dit à grand spectacle, et le cinéma anglais. Je suis très séries TV, également. Ca va des Experts: Manhattan à The Vampire Diaries en passant par Dexter, Doctor House ou Supernatural, sans oublier les séries anglaises cultes Doctor Who et Torchwood. La musique, bien sûr, et là mes goûts sont des plus éclectiques. Et puis, l'avouerais-je ou non? Je suis resté un grand enfant... J'adore les dessins animés, aussi bien les Walt Disney que ceux de ma génération: Les Maîtres de l'Univers, Les Mystérieuses Cités d'Or, Goldorak, Cobra j'en passe et des meilleurs... Je suis heureux d'avoir été un enfant dans les années 1970 / 1980.
Comment définirais-tu ton univers littéraire, ton style ?
C'est un peu, je crois, la question redoutée par bon nombre d'écrivains, non? Car définir, quelque part, c'est limiter, et c'est quelque peu frustrant, pour ne pas dire... dérangeant. Je peux vous dire que j'écris du fantastique, essentiellement, avec une touche d'éléments historiques; j'appelle ça du "fantast'historique". Il peut y avoir de l'horreur, de la violence, du sexe... des sentiments, toujours, et une notion de fraternité presque omniprésente. Je parle, là, de la "liaison" entre deux êtres. Mon style est à la croisée du très moderne et du très passéiste. Il y a cette dualité, en moi. J'apprécie mon époque, Internet, tout ça, mais demandez à mes proches... Certains vous diraient que j'aurais dû vivre au 18ème siècle, avec les costumes et tout le toutim! Cette image m'amuse car, oui, je suis quelqu'un de très nostalgique, de mon enfance, surtout, des réunions de famille, des Noëls, et mon écriture s'en ressent forcément.
Des sources d'inspiration ?
Plein ! Mais je vais surtout citer la grande Anne Rice, auteur des Chroniques des Vampires, puisque l'un des deux romans sur lesquels je travaille a pour héros des vampires. C'est en découvrant d'abord le film, Entretien avec un Vampire, que j'ai découvert l'écrivain, et là, ce fut LA révélation. Les vampires me fascinaient dès mon plus jeune âge, déjà; les Christopher Lee passaient sans arrêt à la TV, et j'adorais ça. Avec Anne Rice, les vampires ont atteint leur apogée. Elle a réinventé le mythe. Aujourd'hui, elle est LA référence. Avec cet écrivain, tout devenait plus profond, plus compliqué, plus sensuel. Sexuel, même. Les méchants n'étaient pas nécessairement les méchants, ni les gentils de vrais gentils. C'était gothique, baroque et audacieux à la fois. J'ai échangé quelques e-mails avec Anne Rice, et je peux vous dire que c'est une femme merveilleuse, vraiment très, très proche de ses fans. Je pourrais vous citer les frères Grimm, également, Edgar Poe, Graham Masterton (pour ses romans d'horreur, en particulier Le Portrait du Mal, qui m'a terrifié) ou Oscar Wilde. Mais un fait divers, aussi, peut très bien être source d'inspiration. Comme l'Histoire, que j'aime assez... "remanier".
L'écriture, refuge, existence... N'as-tu pas peur de t'éloigner de la réalité en écrivant ?
Pas du tout, non. Ni fuite ni amalgame. J'ai les pieds bien sur terre. Ce qui ne veut pas dire que je n'ai pas de rêves, bien au contraire... Mais, quand on est écrivain, pour aller un peu plus loin que le sens premier de votre question, la jouissance extrême n'est-elle pas de s'en éloigner, de ladite réalité? Citons J.M. Barrie et son Peter Pan, Lewis Carroll et son Alice au Pays des Merveilles, J.R.R. Tolkien et son Seigneur des Anneaux...
Une définition de l'écriture ? (une chance ?...)
Une chance oui, très certainement. Une porte ouverte. Un échange.
Ta façon d'écrire
De façon très cinématographique. J'ai besoin de cette dynamique. Imaginer des scènes avant de les traduire sur "papier", créer mes personnages d'après tel ou tel acteur, telle ou telle actrice... Et j'essaie de ne pas noyer mon écriture sous des tonnes de descriptions, surtout. Je trouve ça lassant, en tant que lecteur. Il faut un juste milieu.
Je comprends sa démarche... Laisser le lecteur à la barre de son imagination en le guidant simplement vers cet ailleurs que l'auteur lui propose... Lui donner la possibilité de s'approprier le texte, les personnages pour mieux vivre l'histoire et sans doute mieux l'apprécier...
Un rêve ?
Tu sais, avec... Euphoriques & Désespérées, je rêve que, dans un futur plus ou moins proche, des artistes chantent mes textes... Je rêve, je te l'ai dit à l'instant !
Tiens, je te dis tu, du coup... Tu ne m'en veux pas?
Mais il y a déjà, dans mon recueil, des textes, écrits en pensant à certains artistes (Emmanuel Moire, Axelle Red, entre autres); et puis il y a des artistes pour lesquels j'adorerais écrire comme David Hallyday...
L'écriture, remède, l'écriture prolongement des rêves... Un moyen pour vivre pleinement, pour se jouer du destin et tenter de se réaliser...
L'écriture passion, obsession, refuge... mais aussi domaine de liberté et d'accomplissement...
"L'écriture a ceci de mystérieux qu'elle parle" disait Claudel... Elle parle de nous avant de parler des autres... Elle nous parle et nous amène vers des cieux insoupçonnés... Laissons-nous porter...
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Christine Brunet
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