Bernard Wallerand nous propose un extrait de son roman "Dans la soupente des Artistes" : "côté Eliott"
Aujourd'hui et demain, Bernard Wallerand nous propose un extrait des 2 récits de vie qui se dévoilent en alternance dans le roman.
Premier extrait "côté Eliott"
Côté Eliott
A l'école, la belle Margot ne s'assied plus à côté de lui depuis deux semaines. Elle l'a laissé tomber. Pour intensifier sa peine, elle ne répond pas à ses textos et elle le supprime de sa liste d'amis sur la toile, d'un simple clic de souris.
Dans sa chambre, complètement désespéré, Eliott ne comprend plus rien à sa vie ! Il passe des nuits blanches, des nuits étoilées, agitées, dans un ciel tourmenté. Il laisse son portable constamment allumé sur son oreiller. Le niveau sonore est au maximum. Le téléphone reste malheureusement silencieux. Pas d'"I love you" retentissant ! Un silence de marbre au sein duquel résonne une évidente déchirure. Margot a fait un stage intensif de piano le week-end qui a précédé leur incompréhensible rupture. Cela, il le sait.
Eliott se lève péniblement le matin. Il s'assied sur son lit. Ses mains retenant son visage, il pleure amèrement.
Dans le hall central de l'école, il manque une pièce du patchwork. Les mains frêles de Margot tapotant le piano ne sont plus. Au poignet de Margot, le bracelet bleu décoré à la Van Gogh n'est plus. Les Rommy Tilfiger font place aux Adodas ! Eliott emprunte dans une solitude pesante le long couloir de l'école. Les yeux de tous sont rivés sur lui. C'est clair pour tout le monde que Margot et lui ne sont plus ensemble.
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Ainsi Margot a-t-elle préféré tapoter sur le piano un début de romance à quatre mains avec un certain Adelin plutôt que de tapoter des "je t'aime aussi" sur son écran ! Et c'est donc ainsi que les mains d'Adelin ont effleuré celles de Margot, juste au moment où, sur le clavier du piano, les graves ont rejoint les aigus. Sur la portée de musique ont ainsi fleuri les demi-pauses, les pauses, les soupirs et les crescendos. Eliott en crie de chagrin. Il en rugit d'amertume. Il en hurle de désespoir !