Concours acte 2 : texte 4
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Il était un foin
Il était un foin (ceci est un conte écologique donc ça commence par il était un foin) dans une contrée proche de la forêt bip bip (le nom de cette forêt est encore un secret en ce début d’histoire) une poignée d’humanoïdes ressemblant comme deux gouttes d’eau à des playmobils. Cependant, ce n’étaient pas des playmobils. À cause des deux gouttes d’eau tout d’abord et ensuite parce que ces créatures auraient intégré ce qu’on appelle une conscience. Mais oui, mais oui .., tout arrive dans les contes, surtout les écologiques. Toute la journée, ces Youplaboums (désolée, je n’ai trouvé que ce mot prospère et chevaleresque pour nommer mes créatures) rigolaient comme des baleines et se marraient pour un rien (mais alors là, vraiment un rien) lorsqu’ils divaguaient (pour éviter le verbe vaquer qui m’emmerde depuis toujours) à la chasse aux pipallons, à la pêche aux druides et à la cueillette aux pichamgrognons. J’arrête les parenthèses, ça m’emmerde aussi. Les Youplaboums se cracottaient parfois entre eux car ils étaient contregenrés et nonbinarisés, une chance de plus pour eux. Tout baignait gravos jusqu’au jour où un Youplaboum se ballotant dans la forêt bip bip écarquilla ses ouilles et resta biche baille. Là, à quelques mitres de lui, des pichamgrognons hurlaient de crève-cœur. Kwè ? demanda le Youplaboum ? On nous arrache nos arbres ! mycosirent les pichamgrognons, tous pour un et un pour tous, en chœur donc. Et kwè ? poursuivit le Youplaboum qui voulait ramener sa quête à toute berzingue (cette expression me plie en deux). Oui, je suis une menteuse, j’ai redessiné une parenthèse. Alors le plus chapeauté des pichamgrognons expliquationna en sifflotant ces trémolos : « Les zigues du castel d’à côté se la pètent, ils déracinent nos arbres et les transportent dans les souterrains du castel. Ceci est la districte vérité ! » Et kwè ? s’enkysta de nouveau le Youplaboum. Le plus chapeauté des pichamgrognons aligna ces mots : « Alors harnachés de nos herbes folles nous les avons épitationné pendant des plombes. Ces zigues décorçaient nos arbres, émulsionnaient les morceaux, leur foutaient des torgnoles jusqu’à ce qu’ils se transforment en lamelles gluantes et dégueulasses. Ensuite le Saignant du castel passe-murailla et magitionna les lamelles. Il se cloisonna et puis turlucotta ses zigues. Alors là, depuis une touraille du castel, il tripota les lamelles d’avant en arrière. Et carabistouilla, carabistouilla, carabistouilla pendant des messes. Le Saignant du castel appella ça lire » Lire ? requiema le Youplaboum abasourdi par toutes ces croquignoleries. Et ses lamelles, le Saignant appella ça des livres. Livres ? requiema double le Youplaboum rerabasourdi. Massacrationner nos arbres, tout ça pour lire ! Et lire … c’est kwè, lire ? Lire !
Le Youplaboum suça son pouce et cogita au plus haut de son maximum. Il culbuta jusqu’aux autres Youplaboums et ribouldingua tout ça. Kidnappons le Saignant du castel ! éjecta un Youplaboum récalcitré. Émulsionner nos écorces, c’est pompeux ! éjacula un autre. Basta ! s’éveilla le plus minus des Youplaboums. Dans deux cent trente-deux demi-lunes, il y aura, au turban d’une enfilade, des écrans désoleillés avec des lettres dessus éparpillées dans tous les sens. Cela s’appellera des mots, des phrases, et puis des histoires. Et abracadabran, les livres numér-riques magiqueront. Non ! s’esclaffouillirent les Youplaboums. Ben si ! souligna le plus minus d’entre eux. Alors, surgissa-t-il, épions nos arbres, cela vitessera plus vite l’arrivée du numér-rique et ces soi-disant écrans d’enfumés. Et, d’ici là-bas, apprenons l’alpha-bêta entre les cueillettes de pichamgrognons et les chasses aux pipallons ! Réveillationnez-vous les Youplaboums, et levez-vous debout pour narrationner cette historiette à roupiller couché !
Depuis ce jour-là, les Youplaboums se transformèrent en créatures genrées et binarisées.
Et le nom de cette forêt bip bip ? demanderons les plus attentifs d’entre fous. Alors là, faudra attendre la fin de cette histoire, réponds-je. Gloups.