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Concours acte 2 : texte 5 - Dernier texte ! A vous de voter sur ce post jusqu'à ce soir 18h

Publié le par christine brunet /aloys

 

Petit conte à dormir debout

 

  Il était une fois, dans un royaume fort lointain, une princesse bête comme ses pieds.  Du moins était-ce son avis car, pensait-elle, si elle avait été savante peut-être ne se serait-elle pas perdue en explorant le château familial, peut-être ne se serait-elle pas piqué le doigt sur un machin pointu et peut-être, enfin, ne serait-elle pas bêtement couchée sur son lit dans sa robe de soie, les cheveux élégamment disposés sur un coussin de dentelle, le teint pâle et la bouche en cul de poule, tandis qu’elle était plongée dans un profond ennui.

   Bien sûr, la sorcière avait sa part de responsabilité dans l’affaire.  Pourtant, lorsqu’elle était enfant, la petite vieille s’était montré gentille avec elle, lui apprenant des choses amusantes, bien qu’inutiles d’après certains, comme son alphabet, ou lui offrant des cadeaux, dont un livre !   Depuis son lit, la jeune fille dut convenir que la décision de son père de chasser cette petite vieille du royaume n’avait pas été des plus judicieuses, d’autant plus qu’elle n’avait pas très bien compris pourquoi ces deux-là s’étaient disputés…

  Levant les yeux au ciel, elle songea à ses débuts dans son rôle de semi-gisant et à ses premières inquiétudes,  celles qui avaient conduit à cette première question : à quoi ressemblerait le prince qui viendrait la délivrer d’un baiser ?  Quelques temps plus tard, cette pensée avait déjà beaucoup perdu de son charme, d’autant plus que découvrir le nom du mignon petit oiseau qui chantait tous les matins sur le rebord de sa fenêtre, lui paraissait bien plus intéressant.  Ce même pioupiou qui avait attiré son regard vers un rideau si long qu’il bouillonnait au sol, les ombres de ses plis suggérant un dragon.  La petite vieille lui racontait souvent des histoires à propos du fabuleux animal et l’envie d’en découvrir de nouvelles la titillait fortement… tout comme obtenir des explications à ses pourquoi ceci et pourquoi cela, induits par son inactivité forcée.

  Devant ce besoin de savoir, et excédée par ce prince inutile qui n’en finissait plus de se faire attendre, elle émit un jour le souhait d’obtenir des réponses à ses nombreuses questions.  Sitôt la pensée formulée, apparut un double spectral de la petite demoiselle, qui s’en alla parcourir, tel un fantôme, les couloirs d’un château encombré par ses habitants, ankylosés dans une minérale torpeur.

  Sans hésiter le dopplegänger flotta jusqu’à la bibliothèque royale.  L’endroit ne lui était pas inconnu puisque son double physique y était déjà venu ; une fois ; il y a longtemps.  Quand son royal papounet, invité à découvrir les nouvelles acquisitions du bibliothécaire en chef, avait refusé de l’emmener et qu’elle s’y était faufilée en douce.  La punition qui avait suivi, bien que sévère, n’avait pu éclipser l’intérêt qu’avait éveillé cette visite éclair.

  La princesse spectrale se laissa dériver le long des étagères poussiéreuses, lorgnant les livres jusqu’à en trouver un recelant des noms d’oiseaux.  Elle voulait connaître le nom de son petit piaf mélomane et ce n’était pas des considérations, somme toute triviales, comme son manque de pratique en matière de lecture, qui allaient la distraire de sa soif de connaissances.  Elle avait le temps d’apprendre et elle le prendrait !

  Si les débuts furent un peu ardus, rapidement, sa lecture devint fluide et si elle ne comprit pas toujours tout ce qu’elle lisait, elle en saisit, malgré tout, l’essentiel.  Au fil du temps, de ses lectures et de ses progrès, elle découvrit que le monde était bien plus vaste que la salle du trône et que ses pieds, finalement, étaient moins bêtes qu’ils n’en avaient l’air.  Enfin, un matin, le double disparut.  Aussitôt, emplie de toute la sagesse du royaume, la princesse s’éveilla, annulant par là même le sortilège qui engourdissait le château.

  La vie reprit, bien plus intéressante n’en déplaise à papounet.

  Puis, un jour, survint enfin le prince qui, non content d’arriver en retard, décréta que contrairement à sa tournure, l’esprit de la belle ne lui plaisait guère.  Fort amusée, la demoiselle reconduisit le déçu vers la sortie et s’en alla prendre le thé chez sa vieille amie la sorcière.

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Concours acte 2 : texte 4

Publié le par christine brunet /aloys

Il était un foin

 

   Il était un foin (ceci est un conte écologique donc ça commence par il était un foin) dans une contrée proche de la forêt bip bip (le nom de cette forêt est encore un secret en ce début d’histoire) une poignée d’humanoïdes ressemblant comme deux gouttes d’eau à des playmobils. Cependant, ce n’étaient pas des playmobils. À cause des deux gouttes d’eau tout d’abord et ensuite parce que ces créatures auraient intégré ce qu’on appelle une conscience. Mais oui, mais oui .., tout arrive dans les contes, surtout les écologiques. Toute la journée, ces Youplaboums (désolée, je n’ai trouvé que ce mot prospère et chevaleresque pour nommer mes créatures) rigolaient comme des baleines et se marraient pour un rien (mais alors là, vraiment un rien) lorsqu’ils divaguaient (pour éviter le verbe vaquer qui m’emmerde depuis toujours) à la chasse aux pipallons, à la pêche aux druides et à la cueillette aux pichamgrognons. J’arrête les parenthèses, ça m’emmerde aussi. Les Youplaboums se cracottaient parfois entre eux car ils étaient contregenrés et nonbinarisés, une chance de plus pour eux. Tout baignait gravos jusqu’au jour où un Youplaboum se ballotant dans la forêt bip bip écarquilla ses ouilles et resta biche baille. Là, à quelques mitres de lui, des pichamgrognons hurlaient de crève-cœur. Kwè ? demanda le Youplaboum ? On nous arrache nos arbres ! mycosirent les pichamgrognons, tous pour un et un pour tous, en chœur donc. Et kwè ? poursuivit le Youplaboum qui voulait ramener sa quête à toute berzingue (cette expression me plie en deux). Oui, je suis une menteuse, j’ai redessiné une parenthèse. Alors le plus chapeauté des pichamgrognons expliquationna en sifflotant ces trémolos : « Les zigues du castel d’à côté se la pètent, ils déracinent nos arbres et les transportent dans les souterrains du castel. Ceci est la districte vérité ! » Et kwè ? s’enkysta de nouveau le Youplaboum. Le plus chapeauté des pichamgrognons aligna ces mots : « Alors harnachés de nos herbes folles nous les avons épitationné pendant des plombes. Ces zigues décorçaient nos arbres, émulsionnaient les morceaux, leur foutaient des torgnoles jusqu’à ce qu’ils se transforment en lamelles gluantes et dégueulasses. Ensuite le Saignant du castel passe-murailla et magitionna les lamelles. Il se cloisonna et puis turlucotta ses zigues. Alors là, depuis une touraille du castel, il tripota les lamelles d’avant en arrière. Et carabistouilla, carabistouilla, carabistouilla pendant des messes. Le Saignant du castel appella ça lire » Lire ? requiema le Youplaboum abasourdi par toutes ces croquignoleries. Et ses lamelles, le Saignant appella ça des livres. Livres ? requiema double le Youplaboum rerabasourdi. Massacrationner nos arbres, tout ça pour lire ! Et lire … c’est kwè, lire ? Lire !

   Le Youplaboum suça son pouce et cogita au plus haut de son maximum. Il culbuta jusqu’aux autres Youplaboums et ribouldingua tout ça. Kidnappons le Saignant du castel ! éjecta un Youplaboum récalcitré. Émulsionner nos écorces, c’est pompeux ! éjacula un autre. Basta ! s’éveilla le plus minus des Youplaboums. Dans deux cent trente-deux demi-lunes, il y aura, au turban d’une enfilade, des écrans désoleillés avec des lettres dessus éparpillées dans tous les sens. Cela s’appellera des mots, des phrases, et puis des histoires. Et abracadabran, les livres numér-riques magiqueront. Non ! s’esclaffouillirent les Youplaboums. Ben si ! souligna le plus minus d’entre eux. Alors, surgissa-t-il, épions nos arbres, cela vitessera plus vite l’arrivée du numér-rique et ces soi-disant écrans d’enfumés. Et, d’ici là-bas, apprenons l’alpha-bêta entre les cueillettes de pichamgrognons et les chasses aux pipallons ! Réveillationnez-vous les Youplaboums, et levez-vous debout pour narrationner cette historiette à roupiller couché !

   Depuis ce jour-là, les Youplaboums se transformèrent en créatures genrées et binarisées.

   Et le nom de cette forêt bip bip ? demanderons les plus attentifs d’entre fous. Alors là, faudra attendre la fin de cette histoire, réponds-je. Gloups.

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Concours acte 2. Texte 3

Publié le par christine brunet /aloys

La machine enchantée

 

  Je galopai parmi les fougères sans me retourner.  Franchement, je n’avais pas envie de voir de plus près le grand type en peau de bête qui me poursuivait un tibia à la main.  Le sous-bois touffu était une vraie plaie pour qui devait s’y déplacer rapidement et je fus soulagée lorsque je reconnu le bosquet où m’attendait Lec.  Sa coque aux rivets rutilants, masquée sous un bouclier d’invisibilité, se révéla à mon approche.  La porte s’ouvrit et l’intérieur s’illumina.

  ‒ Comment s’est passée la visite ? demanda une voix désincarnée.

  ‒ Très intéressante.  La préhistoire n’est pas de tout repos, mais elle a son charme, répondis-je en observant sur l’écran principal mon poursuivant s’arrêter, ébahi par ma soudaine disparition.

  ‒ Quelle est la prochaine destination ?

  ‒ Il semblerait qu’il se passe des choses intéressantes au royaume de Moab.

  ‒ Destination enregistrée.

  Toujours aussi efficace Lec m’emmena rapidement sur les lieux où j’assistai à de nombreux drames.

  ‒ Non de…

  Je fermai mon clapet.   Ce n’était vraiment pas le moment de blasphémer alors que je m’attardais dans un monde où les dieux se divertissaient du malheur des hommes soumis aux malices du destin.

  À mon retour, j’informai Lec de ma soudaine envie de visiter l’Angleterre d’un vingtième siècle naissant et il me déposa dans un dix-neuvième mourant où je me faufilai pour assister à une farandole d’évènements qui m’embarquèrent, finalement, à bord d’un paquebot dont le nom rimait avec panique.  Loin de me rebuter, l’expérience me donna envie de visiter des lieux bien plus dangereux encore et quand Lec m’annonça la découverte de nouveaux mondes extérieurs, je trépignai d’impatience.  En attendant, je me contentai de flâner dans quelque jardin aux senteurs de rose en songeant avec nostalgie aux mondes extérieurs visités dans mon enfance.

  Mais l’enfance était loin et Lec me réservait tout autre chose…

  Au cours de mes pérégrinations je dus garer mes fesses pour éviter sortilèges, coups d’épées, et attaques d’esprits puissants, qui cherchaient à m’entraîner dans des combats épiques parmi des paysages grandioses, d’inquiétants châteaux et de sombres forêts.  Je dus louvoyer dans l’espace, parmi les mailles fines d’un univers aussi froid que sa politique, crapahuter sur des mondes étranges, face à de nouvelles espèces, et vagabonder sur des mondes tout en ombre et lumière.  J’en abandonnai quelques uns ‒ très peu ‒ trop ennuyeux pour ma soif d’aventure et m’attardai sur le plus farfelu.  J’en évitai d’autres aussi, ennuyée par les ahurissantes considérations pseudo-psychanalytiques de l’autorité me les ayant imposés, pour me replonger avec bonheur dans les mondes qui me plaisaient.

  Jusqu’à cette pause ; involontaire et mélancolique.

  Le temps passa, puis Lec m’attira à nouveau, m’appâtant avec ses mystères tout en dissimulant les secrets complexes qu’il gardait en son sein, comme un trésor à découvrir.  Pour dissiper ma tristesse il ouvrit la porte sur de nouveaux mondes d’aventures palpitantes.  Dans son sillage s’illuminèrent le Japon moderne et la Chine ancestrale, se découvrirent les noirs secrets de l’Angleterre du moyen-âge, s’esclaffa la France du dix-huitième, frémit celle du dix-neuvième, se démontèrent les arcanes du vingtième et se dévoilèrent des mondes inconnus jusqu’alors.  Un sillage qui donna un sens à ce qui en avait peu, ou pas, ranimant une flamme en veille.

  Lectio, la magicienne du voyage.  S’en servir n’est pas difficile pour qui sait s’y prendre.  Ouvrir, tourner… commence alors une traversée du temps, de l’espace, de l’imaginaire.

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Concours texte 2 : un conte à dormir debout

Publié le par christine brunet /aloys

Je ne sais plus quand j’ai attrapé cette maladie : j’achète des livres sans arrêt ! Je les entasse dans ma bibliothèque et je les oublie pendant des mois voire des années.

De temps en temps, j’en sors un de son rayonnage et je le lis. En fait, je m’adonne à cet acte solitaire tous les jours, mais ma pile de livres à lire est tellement impressionnante que jamais elle ne diminue. Il ne se passe pas une semaine où un livre ou deux viennent rejoindre la pile déjà chancelante de bouquins en attente de lecture. Comme j’en achète plus que ce que je peux lire sur une semaine, les derniers arrivés ne trouvent plus de place dans les rayonnages et sont rangés en piles au-dessus du meuble, prêts à atteindre le plafond.

Il m’arrive de sortir un roman de son emplacement et de me demander ce qu’il faisait là. Je n’ai aucun souvenir de l’avoir acheté ou de l’avoir reçu en cadeau. Parfois, le bouquin ne fait même pas partie de mon genre de prédilection.

Ces derniers temps, cela m’est arrivé plusieurs fois. J’en ai parlé à ma femme qui m’a répété, une fois de plus, qu’elle n’y était pour rien ! Il ne lui viendrait pas à l’idée de m’acheter un livre alors que je n’arriverai jamais à lire tous ceux que j’ai en stock !

J’ai donc décidé d’en avoir le cœur net. Pas de femme de ménage chez moi qui me ferait une surprise, pas de copains en vacances à la maison, pas d’enfants de retour au bercail ; il devait se passer quelque chose d’extraordinaire.

Une nuit, j’ai décidé, au grand dam de ma femme, de dormir dans l’ancienne chambre de mon fils, pièce que j’ai transformée, dès son départ de la maison, en bibliothèque. J’ai placé un matelas par terre et je me suis couché après avoir branché une petite veilleuse qui me permettait de voir des ombres.

J’ai fini par m’assoupir. Dans mon sommeil, j’ai cru entendre un bruit qui m’a réveillé. Les yeux encore à moitié fermés, j’ai aperçu un petit bonhomme haut comme trop pommes qui s’enfuyait. Je me suis levé précipitamment ; j’ai failli tomber en me prenant un pied dans la carpette et je suis arrivé trop tard sur le palier. Le petit être avait disparu ! Par où était-il passé ? Aucune porte n’était ouverte ; les volets étaient fermés empêchant tout intrus de rentrer dans la maison, mais aussi d’en sortir. J’ai cru avoir rêvé.

J’ai allumé le plafonnier et je me suis recouché sur le matelas. Tout à coup, mon œil a été attiré par un livre à la couverture rouge. J’étais sûr qu’il n’était pas là quelques minutes plus tôt ! Je me suis relevé ; j’ai pris le bouquin et j’ai lu le titre « Le seigneur des anneaux, l’intégrale ». Je n’ai jamais lu Tolkien contrairement à mon fils. J’ai donc pensé que ce livre était un oubli de sa part et que je ne l’avais jamais remarqué perdu au milieu de centaines d’autres bouquins.

Le lendemain, j’ai fâché très fort mon épouse en me recouchant dans la bibliothèque. Cette fois, j’ai gardé les yeux ouverts plus longtemps et j’ai nettement vu un petit être, un lutin sans doute, déposer sur une étagère un livre à la couverture noire. Ebahi, je n’ai pas osé bouger avant qu’il ne disparaisse de ma vue. Je me suis ensuite levé pour prendre ce fameux bouquin intitulé « Depuis l’au-delà » de Bernard Werber. De cet auteur, j’ai lu « Les fourmis », un livre que je n’ai pas aimé du tout et donc, il n’était pas possible que j’aie eu une hallucination et que j’aie, moi-même acheté ce bouquin !

Ce phénomène s’est reproduit plusieurs nuits de suite. J’ai tenté d’appréhender mon farfadet libraire, mais jamais je n’ai réussi à attraper ne fut-ce que le bout de son chapeau.

Aujourd’hui encore, ma femme pense que je délire, mais je suis la preuve vivante que les contes à dormir debout, ça existe !

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"Fureur le lire, fureur d'écrire": concours 2. Texte 1

Publié le par christine brunet /aloys

LA PASSION DU PRINCE

 

On raconte que jadis le prince héritier d'un petit royaume prospère était un jeune homme qui refusait de consacrer la majorité de son temps de loisirs à autre chose qu'à la lecture.

"Fils, ne te contente pas d'être présent lors des mariages, funérailles, fête nationale, cérémonies annuelles et traditionnelles. Consacre du temps à faire davantage de sport, à m'assister lors d'inaugurations, à nous accompagner ta mère et moi lors de concerts et de spectacles, à participer davantage à des bals et des festins. Tu y côtoieras de jolies princesses, tu pourras y rencontrer celle qui sera ta bien-aimée", conseilla le roi.

"Père, tout ce qu'il est bon de savoir pour réussir sa vie n'est-il pas contenu dans les livres ? Je veux donc d'abord lire ce qui se trouve dans votre remarquable bibliothèque avant de me consacrer à d'autres choses moins essentielles selon moi", répondit le prince.

Le prince lisait, tout ce qui lui tombait sous la main et l'on sait que des livres il y en avait tant et plus dans le palais royal. Il avait donc du pain sur la planche ! Il ne lisait pas que des ouvrages d'histoire, de sciences, de philosophie, non il lisait aussi des romans de peu de valeur ou des livres de cuisine. "Chaque auteur écrit pour être lu", justifiait-il lorsqu'on l'interpellait.

Printemps, été, automne, hiver, printemps, été, automne, hiver,… Les saisons passaient. Le prince vieillissait, il n'avait toujours pas trouvé son âme sœur. Son jeune frère et ses deux jeunes sœurs s'étaient mariés, avaient une progéniture, mais cela n'empêchait pas le roi de s'inquiéter, les ministres et d'humbles citoyens de s'inquiéter aussi, car le prince ne modifiait en rien ses habitudes.

Le prince allait atteindre ses trente-neuf ans lorsque la reine suggéra à son époux de créer un prix littéraire ouvert uniquement à des jeunes femmes célibataires triées sur le volet, compatriotes érudites et nobles ainsi que princesses étrangères. Des manuscrits affluèrent. Il y avait parmi eux des manuscrits de plusieurs centaines de pages, quasiment aussi épais que la Bible. Le prince les lut tous. Bien qu'il avait été annoncé qu'un jury constitué des plus renommés écrivains du royaume attribuerait le prix après une longue concertation, ce fut le prince qui décréta que la plume d'or serait attribuée à l'ouvrage "Les sagesses du cœur", écrite par une jeune demoiselle qui ne se plaisait elle aussi qu'à lire et qui vivait dans une région champêtre du pays. C'était une œuvre poétique d'une petite centaine de pages agrémentée de pastels délicats. La jeune fille avait une voix douce et se fit un plaisir de lire son œuvre au prince.

Le prince fut conquis. Il l'épousa quand il célébra ses quarante ans, mais il renonça à assurer la succession de son père. Son jeune frère devint ainsi prince héritier et tout le monde dans le pays applaudit, dit-on, en prenant connaissance de sa décision.  

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Acte 3 de notre concours "La fureur de lire, la fureur d'écrire" : "la plume trempée dans le vitriol"

Publié le par christine brunet /aloys

RAPPEL : nous organisons un concours en 4 actes pour un 4e hors série de la revue "Les petits papiers de Chloé"!

Sujet général : "Fureur de lire, fureur d'écrire".

1 page A4 max times roman 12 - Envoyer 1 illustration + 1 photo de vous

Pour rappel, les participants doivent être abonnés au blog.

Les deux premiers actes sont terminés ! Nous voici déjà à...

L'ACTE 3 : " Plume trempée dans le vitriol"

Date d'envoi : 1er avril 2025

+

 

ET Chloé a dit : "Sur le métier d'écrivain, remettrez 100 fois votre ouvrage"

600 caractères, ponctuation non comprise -

Envoi avant le 1er mai 2025 (Les 10 premiers textes reçus publiés)

Fin des votes mi juin. Publication du hors série en octobre dans le cadre de l'événement annuel "La Fureur de Lire"

ATTENTION !!!

Vous souhaitez faire la pub de votre/vos ouvrage(s) publié(s) chez CDL dans le hors-série ? C'est possible ! Faites-moi parvenir la 1ere de couv. en jpeg + votre photo + une présentation ORIGINALE (jamais publiée) et la pub sera publiée... 1/4 de page A4 times roman 12 MAX

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L’étrange chapelle de Donstiennes-le-Château, 2e partie ! Une nouvelle signée Carine-Laure Desguin

Publié le par christine brunet /aloys

 

 

Quelques heures plus tard, l’intense lumière du jour perçait à travers les vitraux. Cette clarté nous éveilla. « Allez fiston, debout ! la journée sera longue. Promenade dans les bois, pêche, chasse, tout ce que tu veux, je lui dis tout en m’étirant car je sentais que j’étais encore tellement engourdi, mais alors là, tellement engourdi. Mes membres restaient presque morts. 

  • T’es sans pitié hein toi, p’pa.
  • Venir jusqu’ici, c’était ton idée. Donc, au boulot ! »

  On s’est levés en même temps, Steven et moi. Et sans dire le moindre mot, nos regards se sont croisés. Nous n’en croyions pas nos yeux. Le soir, nous nous étions endormis dans une soi-disant chapelle. Un lieu tombé en ruines, rempli de poussières. Les murs tenaient à peine debout et aucun objet de culte n’était exposé. Là, nous sommes restés muets durant plusieurs minutes. Nous avons fait plusieurs tours sur nous-mêmes afin de scruter chaque recoin de cette chapelle qui, depuis la veille, s’était métamorphosée. « Steven, tu vois ce que je vois ? je lui lâché sur un ton angoissé.

  • Appelle-moi Béranger ! me répondit-il d’une voix métallique.
  • Béranger ?
  • Oui, Béranger ! insista-t-il.
  • Mais pourquoi donc ? Que se passe-t-il dans ta tête, Steven ? Steven ? »

  J’ai alors scruté le visage de mon fils. Blanc de blanc. Comme si tout à coup, il était devenu exsangue. Ses yeux paraissaient vides, son regard était à présent hagard. Il allait s’évanouir, ses jambes fléchissaient. J’ai eu le réflexe de faire un pas, de retenir le corps de mon fils qui à ce moment-là tombait et, tout en le retenant, je l’ai secoué de toute mes forces en hurlant, Steven, Steven, reviens ici ! Mais trop tard, Steven s’écroula sur les dalles froides et humides de cette chapelle de merde, inconscient. Je l’ai pris dans mes bras tout en criant son prénom, Steven, Steven, reviens, reviens ! Quelques secondes plus tard, il a ouvert les yeux et m’a souri. « Oh p’pa, quel voyage !

  • Mais enfin Steven, qu’as-tu eu ? J’ai eu la peur de ma vie !
  • T’inquiète, p’pa, on sera très bien, ici, dit-il en se relevant.
  • Ici ? Tu rigoles ou quoi ? J’ai cru un instant que tu mourrais ! On sort d’ici, on monte dans la bagnole et on fout le camp de ces bois, crois-moi ! Allez hop ! »

  Illico, nous avons rassemblé notre matériel de couchage. Et, après avoir bu quelques gorgées d’eau à nos bouteilles respectives, nous avons jeté un regard circulaire afin d’être certains de n’avoir rien oublié. Et nous sommes sortis de cette chapelle. Là, une fois le porche franchi, nous nous sommes retrouvés à l’intérieur d’une immense demeure, un château. « Ah voilà, c’est bien ça, nous sommes dans le château, s’exclama mon fils ressuscité. Je me souviens …

  • Steven, c’est quoi tout ce cirque, où sommes-nous ?
  • P’pa, je pense que nous avons fait un saut dans le temps !
  • Un saut dans le temps ? Et c’est tout l’effet que ça te fait ? Nous faisons partie des disparus peut-être ?
  • Regarde, p’pa. Là, en bas, derrière la longue table en bois, tu vois ce que je vois ?
  • Un curé en soutane qui étend des parchemins usés sur un tapis qui a beaucoup vécu ?
  • Oui, exactement. Je crois connaître le nom du curé !
  • Steven, je n’en ai rien à foutre du curé, de sa soutane, et de sa chapelle. Je veux sortir de ce château, grimper dans ma bagnole et retourner au plus vite chez moi. Avec toi !
  • P’pa, ça ne sera pas si simple. Le curé, c’est Béranger Saunière !
  • Je m’en balance de ce Béranger Saunière !
  • Ce nom ne te dit rien ?
  • Rien du tout ! je lui rétorquai tout en me penchant à la rambarde de cet espèce de perron qui s’ouvre sur l’étage du bas, là où se penche le curé qui étudie à la loupe les parchemins.
  • Béranger Saunière ? Renne-le-Château ? Le fabuleux trésor et les mystères qui l’entourent. Je sais ce qu’il se passe, p’pa.
  • Il se passe que nous partons, fiston, et vite !
  • P’pa, nous sommes en 1900 ou quelque chose comme ça. Il y a donc bien un vortex dans cette chapelle. Nous avons fait un écart dans le temps et dans l’espace. C’est de l’hyper-physique, ça peut s’expliquer, m’annonça-t-il, tout de go.
  • Mais je m’en fous de ton hyper-physique, je veux revoir ta mère ! Et d’ailleurs, je vais lui dire deux mots à ce curé !
  • Inutile, p’pa, il ne nous verra pas et ne nous entendra pas non plus. Pour lui, nous ne sommes que des fantômes. Du futur …
  • Ben tu en connais des choses, toi, tout à coup !
  • Tout était dans le livre, p’pa. Tout me revient si clairement. Nous sommes manipulés. Des entités jouent avec le temps. Et se moquent de nous. Tout cela est donc véridique. Je n’en reviens pas moi-même. Si tu comprends, nous avons changé de ligne temporelle.
  • Et tous ces disparus dont tu me parlais. Ils sont dans ce château ?
  • Impossible de te le confirmer. Le vortex de la chapelle n’amène pas forcément tout le monde au même endroit. Cette histoire de Renne-le-Château me passionne, ce qui explique notre présence dans le château de l’Abbé Béranger Saunière.
  • On peut peut-être descendre et parler à ce curé ?
  • Pas question ! Mieux vaut rester tranquillos !
  • Et si on rentrait dans la chapelle ?
  • Ça, c’est une bonne idée, p’pa. »

Sur le chemin du retour, pas un mot ou presque. C’est moi qui ai brisé le silence. « Alors, fiston, satisfait ?

  • Dans un sens, oui. Ces phénomènes de voyage dans le temps et tout ça, existent vraiment. C’est pas du pipeau. Le vortex est bien là.
  • Ouais, un vortex pour l’aller … et aussi pour le retour ! Ce serait donc cette chapelle qui provoquerait ces voyages dans le temps. On le dit à ta mère ou on garde ça pour nous ?
  • Ben, mieux vaut garder cette histoire pour nous. Sinon, plus jamais m’man ne nous laissera seuls.
  • Ah parce que tu crois que je retournerais le week-end prochain dans ce bled paranormal ? »

  Arrivés à la maison, ma femme nous attendait. En pleurs. « Mais enfin où étiez-vous ? Cela fait quatre jours que j’essaie de vous appeler sur vos GSM ! Je suis morte de peur !

  • Quatre jours ? j’ai dit, mine de rien.
  • M’man, désolé, nous étions …
  • Entre hommes, au milieu des bois ! j’ai répondu, tout sourire. »

 

 

Carine-Laure Desguin

http://carineldesguin.canalblog.com

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L’étrange chapelle de Donstiennes-le-Château, une nouvelle en deux parties signée Carine-laure Desguin

Publié le par christine brunet /aloys

 

Excellente nouvelle, mon texte L’ETRANGE CHAPELLE DE DONSTIENNES-LE-CHÂTEAU, a été sélectionné et figure dans le recueil VOYAGES DANS LE TEMPS. Ce concours était organisé par l’ASBL PLAY AGAIN https://www.play-again.be/ 

Facebook, groupe Play Again : https://www.facebook.com/groups/415297995599590

Merci à toute l’équipe de PLAY AGAIN !

 

L’étrange chapelle de Donstiennes-le-Château

 

  Cela faisait des plombes que Steven, mon fiston de 16 ans, me harcelait quasi chaque semaine. « Alors p’pa, cette fois, go, ok ? me lâcha-t-il, souriant, tout en ouvrant avec vigueur la porte du bureau et en s’excusant de m’avoir fait sursauter.

  • Explique-moi de quoi il s’agit exactement, je lui répondis, prêt ce soir-là à écouter son projet, un désir plus que fou de passer au moins deux nuits à la belle étoile je ne sais plus sous quelles latitudes ni même pour quelle raison particulière. Parce que oui, trépigner de pareille façon pour aller dans un endroit précis occultait à coup sûr un truc plein de mystères qui s’amplifiaient de semaine en semaine.
  • Extra, alors c’est ok ? »

  Steven, comme la plupart des ados, répercutait plus de mille idées à la minute, des idées plus folles les unes que les autres. Impossible donc pour moi de tout emmagasiner et de retenir le dixième de ce que mon fils me racontait. Surtout que ces histoires étaient plus abracadabrantes les unes que les autres. La faute sans doute à cette J.K. Rolling et son magicien, Harry Potter. Mais entre le monde magique de Poudlard et la violence que vivent les héros des jeux vidéo actuels, y’a pas photo, je votais Poudlard, ses baguettes magiques, et ses tours de passe-passe. « Steven, je te demande de m’expliquer calmement en deux ou trois mots pourquoi cette obstination, pourquoi tu te focalises sur cet endroit de la Terre et pas un autre. Et puis surtout, où se trouve ce lieu ? Écoute la question quand même. Assieds-toi là, je lui dis en montrant de mon index droit le fauteuil vintage près de la fenêtre et raconte-moi tout ça. Steven s’affala sur la vieille bête et, par bribes de phrases, me « raconta », en ne quittant pas son GSM des yeux, la petite histoire de la petite histoire …

  • C’est un truc de délire que j’ai lu … dans un livre … y’a pas si longtemps …
  • Avec de pareils détails, je suis fixé, oh ça oui ! Quel livre ? Et quel truc ? C’était le récit d’un explorateur inconnu ? Je lui ai demandé sur un ton ironique.
  • Oh ben, le prends pas mal hein, p’pa !
  • Non, tout va bien ! Écoute-moi bien, Steven, je suis décidé mais alors là, super décidé à fond la caisse pour t’accompagner sur ton île mystérieuse mais j’ai besoin de connaître l’endroit exact et quelques autres détails. C’est légitime, tu crois pas ?
  • Le livre ? Disparu !
  • On dira perdu … soit, je t’écoute, j’ai rétorqué tout en pensant que tout cela démarrait mal, très mal. Cependant, cette disparition livresque aiguisa ma curiosité.  
  • Non, disparu, insista-t-il. Je me doutais que tu ne me croirais pas. Le nom de l’auteur … s’est échappé de ma mémoire. Par chance, j’avais noté le lieu. Donstiennes-le-Château.
  • Donstiennes ?
  • Le-Château. Donstiennes-le-Château. Tu connais ?
  • Je connais Donstiennes, un charmant petit village à quelques kilomètres de Beaumont.
  • Non, c’est pas le même Donstiennes, certain de ça. Dans le livre, il est question d’étranges disparitions. Des filles et des garçons se sont volatilisés. Et sont réapparus des années plus tard, complètement amnésiques. D’autres sont toujours dans les méandres spatio-temporels. Je trouve tout ça passionnant, voilà.
  • Les méandres spatio-temporels ? Et ?
  • Eh bien, rien. Je voudrais visiter cet endroit-là, voilà tout. Peut-être même découvrir un vortex ou quelque chose comme ça.
  • Un vortex ou quelque chose comme ça ?
  • Oui, un vortex, p’pa, c’est français quand même, et c’est un mot qui figure au dictionnaire, rassure-toi. Un vortex, voilà.
  • Tout va bien, Steven, tout va bien. Nous irons à Donstiennes-le-Château. Parce que tu as lu un livre qui aujourd’hui a été avalé par une entité supranormale invisible, livre dont tu as oublié le titre et le nom de l’auteur. Dans ce livre, on relate la disparition mystérieuse de jeunes filles et de garçons, peut-être ont-ils été aspirés par un quelconque vortex. C’est bien ça ? j’ai demandé d’un air assez dégagé qui prouvait toute ma bonne volonté.
  • Oui p’pa, t’as tout pigé. Et Donstiennes-le-Château, tu situes ?
  • Non, mais toi oui, je suppose …
  • Yes ! J’ai lu le livre en entier et son scan vivote entre mes neurones !
  • Alors nous partirons demain matin, ai-je annoncé, abasourdi par les connaissances subites de mon fils et sa capacité à absorber un bouquin entier. Ta mère prolonge son séjour chez ta grand-mère, une belle occasion pour nous deux de nous évader. Prépare ton baluchon, je prépare le mien et tout le matos pour dormir à la belle étoile, si j’ai bien compris. Pas d’hôtel à Donstiennes-le-Château ?
  • En effet P’pa, nous serons au milieu des bois. Oh, j’avais zappé … On peut dormir dans une petite chapelle située dans le bois … C’est même idéal pour identifier ce vortex, tu comprends ?
  • Oh oui, j’ai tout capté, sois en certain, Steven ! »

 

 

  Nous roulions depuis presqu’une heure. Steven était dans un état de surexcitation incroyable, c’est tout juste s’il ne se tortillait pas sur le siège tellement il était énervé. Il avait cherché le fameux livre durant une partie de la soirée. En vain. Cette disparition le tracassait. Il était certain de l’avoir rangé dans sa table de nuit. Il ne se souvenait toujours pas du titre du livre ni du nom de l’auteur. Par contre, l’itinéraire et le lieu précis, ça, tout était clair dans sa mémoire. Steven semblait en connaître plus sur cette histoire de vortex et de disparitions inquiétantes qu’il voulait le laisser entendre. « Voilà, p’pa, sur la droite, là plus loin, tu tournes.

  • On dirait que tu es déjà passé par ici. Tu connais le chemin par cœur. Comment savais-tu que ce panneau s’annonçait là ?
  • J’sais pas ! L’instinct ! C’est quand même étrange, ce parcours ne m’est pas inconnu. Sans rire, je supposais vraiment que ce panneau, « Chapelle » serait visible. À présent c’est tout droit pendant cinq ou six kilomètres, à travers ces bois. Ensuite nous devrions atteindre une grande clairière située en hauteur.
  • Eh bien, tu m’épates ! »

 

  Trente minutes plus tard, nous étions face à cette petite chapelle qui ne payait pas de mine. Elle était toute délabrée, pas entretenue depuis des lustres. Cette grande clairière permettait à la lumière du jour de lui donner un semblant de clarté, voire de fraîcheur. Oublions le mot beauté … « C’est assez lugubre, tu ne trouves pas ?

  • Bof, il ne pleut pas, c’est déjà ça ! Viens, allons direct visiter cette chapelle ! »

 

  Steven était très à l’aise, comme s’il avait arpenté les lieux depuis toujours. Je ne reconnaissais pas mon fils, lui si timide d’habitude, pas une once de témérité et là, il était comme un poisson dans l’eau, très sûr de lui. Nous étions seuls tous les deux au milieu de nulle part dans un bled qui se nommait Donstiennes-le-Château, un endroit inconnu au bataillon par mon GPS. Sur la route, une fois passé ce panneau, « Chapelle », nous n’avons pas croisé une âme, même pas un oiseau, rien, aucun animal. Le soleil était toujours bien à sa place et ça, ça me rassurait. Steven, lui, était enchanté. « Waouh, géniale cette chapelle ! Allez viens voir ça, p’pa !

  • Un nid de poussières mais à part ça, rien de spécial pour moi, j’ai répondu, mille fois moins enthousiasmé que mon fils. Qu’est-ce que tu trouves de si génial que ça ici ? Je lui ai demandé.
  • Ben tout, absolument tout !
  • Je ne vois qu’une chapelle en ruine. À l’intérieur, tous les objets religieux sont absents. Pas d’autel, pas de jubé, nada. Les vitraux ressemblent à ceux de certaines églises ou cathédrales, ça oui. Si on regarde de plus près, sur ces vitraux, des scènes bibliques, dirait-on. Mais comme je ne suis pas spécialiste en la matière … Et puis là, une dalle sculptée avec dessus une inscription illisible.
  • Qu’est-ce que tu peux être rabat-joie, p’pa ! Mais ce lieu est magique, tu ne ressens donc rien en toi ?
  • Ben non, rien, que dalle ! À part une grande fatigue, rien.
  • Une grande fatigue ? Eh bien moi, c’est tout le contraire, je suis submergé par une énergie incroyable ! J’ai envie d’inspecter chaque dalle, chaque vitrail.
  • Je ne voudrais pas casser l’ambiance mais d’après moi, une chapelle est toujours dédiée à un saint, non ? Et ici, où est le nom du saint ? Ou de la Vierge ?
  • Ben justement, p’pa, c’est à nous de percer le mystère ! rétorqua-t-il, comme transporté par ce lieu.
  • Ouais, ouais. Et si on installait les sacs de couchage et notre matos ? Le jour décline et il commence à faire frisquet. Ces dernières heures ont défilé à une vitesse inimaginable.
  • Ah bon ? Il n’est que dix-neuf heures, marmonna Steven.
  • Ta montre retarde, fiston. Il est vingt-deux heures ! D’ailleurs regarde, il fait presque nuit !
  • Ok, tu as sans doute raison. »

 

  On s’est alors engouffrés dans nos sacs de couchage. J’ai voulu envoyé un SMS à mon épouse afin de la rassurer mais bien sûr, réseau néant. J’ai même pensé que c’était étrange, Steven qui d’habitude ne quittait pas son GSM, là, il l’avait presque zappé. Bonne affaire ai-je pensé, que cet oubli perdure, alléluia.

Publié dans concours

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Résultats pour notre concours du 3e hors série "Les petits papiers de Chloé"

Publié le par christine brunet /aloys

 

Auteurs participants :

Texte 1 : Micheline Boland

Texte 2 : Marguerite Debois

Texte 3 : Micheline Boland

Texte 4 : Joe Valeska

Texte 5 : Micheline Boland

Texte 6 : Ani Sedent

Texte 7 : Carine-Laure Desguin

Texte 8 : Ani Sedent

Texte 9 : Edmée de Xhavée

Texte 10 : Serge Debaere

Texte 11 : Retiré à la demande de l'auteur

Texte 12 : Laurent Femenias

 

Bravo à tous les auteurs et merci pour votre participation !

 

Suite au petit problème de votes, j'ai entendu les réclamations et je n'ai retenu QUE les votants inscrits au blog. Dans l'absolu, je comprends la démarche des auteurs 'lambda' qui souhaitent voir leur texte plébiscité et publié parce que beaucoup de blogs acceptent le jeu des "appels à votes".

Pour l'auteur en question, sa famille a simplement découvert pour la première fois son texte et s'est enthousiasmée. La mienne en aurait fait sans doute tout autant et je me serais fait taper sur les doigts... N'oublions pas que CDL est une grande famille aussi !

 

Je rappelle, par ailleurs, que ce blog est ouvert aux 'non-CDL', journalistes, libraires, chroniqueurs, auteurs, lecteurs, curieux parce que notre blog est avant tout une VITRINE : il a été créé pour nous donner de la VISIBILITE ! 

J'aurais dû mettre des limites pour contenter tout le monde et c'est ce que je ferai pour les prochains concours : ne pourrons voter que les abonnés au blog et pour le vérifier, tous les votants devront obligatoirement remplir la case "e-mail" avec le mail utilisé lors de l'abonnement pour que leur vote soit pris en compte.

Les textes ayant obtenus le plus de voix sont donc, ex aequo, avec deux voix chacun, les n°2, 4 et 6...

 

Bravo à...

=> Marguerite Debois    

=> Joe Valeska

=> Ani Sedent

 

Publié dans concours, ANNONCES

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Texte n°12 - Concours "C'est magique !" - Le dernier ! Il est temps de voter !

Publié le par christine brunet /aloys

Ce texte 12 est le dernier du concours ! Relisez et votez sur les commentaires de ce post.

Vous avez jusqu'à ce soir, 20h, pour donner votre avis et permettre à un ou plusieurs auteurs de voir son texte publié dans le prochain hors-série qui saluera les 25 ans des Editions Chloé des Lys !

Résultats demain !

Le puits aux souhaits

« Throw me a penny and I'll make you a dream

You find that life's not always what it seems, no no »

Black Sabbath, « Wishing Well »

 

Gwen était un garçon calme et posé. Timide, ajoutait-on parfois, d’un ton un peu condescendant. À douze ans, il n’avait que peu d’amis. Le manoir familial qui se dressait, austère, à l’écart des autres maisons du village, n’aidait pas beaucoup à son intégration. Que ce soit à la maison ou à l’école, il était le plus souvent seul. On le qualifiait volontiers de chétif. N’aimant ni l’agitation, ni les jeux de ballon tant prisés de ses camarades, il préférait de loin promener sa tignasse blonde et ses pâles yeux bleus rêveurs entre les hautes étagères de la riche bibliothèque de sa demeure, remplie de rayonnages croulant sous les livres innombrables, parmi les odeurs de papier jauni, de cuir tanné, d’encre et de vélin. Mais il ignorait que cette petite manie qu’il croyait tout à fait innocente lui jouerait un jour un tour bien funeste...

Un soir, juste après le dîner, ayant rejoint comme à l’accoutumée sa pièce préférée du château, il tira d’un rayon un mince volume auquel il n’avait jusque alors jamais prêté attention. C’était un livre d’apparence tout à fait ordinaire, à la couverture vert olive, sur laquelle était gravé un titre en lettres d’or : La geste de la völva. Intrigué, il ouvrit délicatement l’ouvrage, puis souffla sur la première page, faisant s’envoler une fine couche de poussière. Aussitôt, un vent violent se leva, ébouriffant les cheveux du garçon et faisant tourner les pages à toute vitesse. Les feuillets claquaient bruyamment, certains s’envolaient, les étagères tremblaient. Pourtant, toutes les fenêtres étaient restées closes. Le livre rougit, et se mit à chauffer, au point que Gwen dut le lâcher pour ne pas se brûler. Au sol, le volume semblait doté d’une vie propre, ses pages s’agitant sans cesse, comme mues par une sorte de frénésie grandissante. L’enfant commençait à paniquer. Lorsque le vent se renforça encore, jetant livre et meubles au sol, il fut emporté dans un gigantesque tourbillon et poussa un terrible hurlement.

Quand la brume autour de lui se dissipa, il découvrit un paysage désolé, couvert de toutes parts de hautes herbes et de buissons épineux. Le manoir, comme tout ce qui lui était rassurant et familier, avait disparu. Au loin, il pouvait distinguer l’océan qui grondait. Et sur le rivage, les ruines fumantes d’un village dévasté et inconnu. Il s’en approcha et apprit des quelques survivants qui se terraient dans leurs chaumières qu’un troll détruisait tout, dévorait tout, bêtes, arbres, hommes, femmes, enfants... Il mettait la région à sac en semant la mort sur son passage. Un troll ! Gwen était apeuré. Que dis-je ? Terrorisé ! Il n’était qu’un enfant et voulait rentrer chez lui. Tout cela n’existait nulle part... si ce n’est dans les contes de fées ! Le garçon sentait les larmes commencer à monter. Que pouvait-il faire ? Il ne savait où aller. Heureusement, observant son désarroi, une famille d’autochtones accepta de l’héberger pour la nuit. Les villageois étaient étranges, le teint mat, les cheveux d’ébène, la mine sombre, silencieux. Après un rapide repas, on le conduisit à un lit de fortune sur lequel il pourrait se reposer. Alors qu’il tournait et se retournait sur sa paillasse sans parvenir à trouver le sommeil, une fillette de son âge, petite brune à la peau hâlée, les yeux noirs, vint le rejoindre. Elle chuchota à son oreille avec un drôle d’accent, assez guttural :

— Je m’appelle Néthi et je connais ton secret. N’aie pas peur. Je suis ton amie...

Gwen resta prostré, refusant de parler. Son cœur battait la chamade. Il n’avait pas d’ami. Chacun le savait bien. Il n’avait que les livres. Et cette fille... Comment pouvait-elle lui dire cela ? Néthi lui prit la main. La chaleur de ce simple contact, le sourire sincère de la fillette, lui firent comprendre qu’elle disait probablement vrai. Gwen se calma et Néthi lui expliqua alors qu’elle connaissait le moyen pour lui de retourner dans son monde. Gwen ne comprenait rien à ce qui lui arrivait. La jeune fille l’entraîna alors dehors, à la lisière du village, dans la nuit sombre. Les deux enfants, en pyjamas, étaient transis de froid dans la bise nocturne. L’herbe qui montait jusqu’à leurs genoux était humide et glaciale. Ils rejoignirent le « puits aux souhaits » local. C’était un simple trou perdu dans la brume grise, à l’entrée des vastes marais. Au fond, on distinguait une eau qui semblait aussi noire que de la suie.

— C’est lui qui m’a parlé de toi, murmura Néthi en désignant du regard le trou béant.

C’est alors que Gwen comprit. C’était comme si le puits lui parlait à lui aussi, sans pourtant que le moindre mot résonne. Il apprit qu’il devrait sauver ce pays s’il voulait rejoindre son monde d’origine. De la brume grise surgit un curieux hululement, plaintif mais mélodieux. Les deux enfants s’avancèrent ensemble dans le froid – car à deux, tout est plus rassurant – voulant comprendre ce nouveau mystère. Leurs pieds clapotaient doucement dans la boue et la vase, en direction du bruit. Ce dernier semblait bouger, tantôt s’éloignant, tantôt s’approchant, comme s’il jouait à cache-cache. Mais il n’était pas hostile. Un hurlement lointain stoppa net les deux enfants qui comprirent qu’ils s’étaient sans doute trop éloignés. Ils étaient sur les terres du troll...

Perchée sur une souche noircie et putréfiée, ils découvrirent la source du chant étrange qui les avait attirés ici. Il s’agissait d’un hibou des marais qui les fixait de ses petits yeux ronds et jaunes. Mais ils n’eurent pas le temps d’admirer le rapace. Ils découvrirent un peu plus loin une ombre d’où émanait une  puanteur épouvantable. Le troll, car c’était bien lui, était tout bonnement gigantesque. Au bas mot, il devait être trois fois plus grand que les enfants, ses membres épais comme des troncs. Il était vêtu d’une simple chemise de lin, sale et en lambeaux. Par chance, grâce au brouillard, il ne les avait pas vus et se dirigeait en grognant vers un grand bâtiment gris qui se dressait un peu plus loin sur la falaise, face à l’océan déchaîné. Néthi expliqua à son camarade qu’il s’agissait d’un monastère. Mais lorsqu’elle dit cela, elle n’avait pas l’air très rassurée, ce qui intrigua Gwen, sans qu’il ait pour le moment la possibilité d’en savoir plus sur le sujet. Il fallait que les deux enfants demeurent le plus silencieux possible. 

— Tu sais ce que te demande le puits. Il faut que tu arrêtes cette créature, chuchota la fillette.

— Mais comment veux-tu que je fasse ? Nous ne sommes que des enfants, et je ne suis ni un guerrier, ni un magicien !

Néthi haussa les épaules, perplexe. Il avait raison. Pourtant, il devait les sauver, elle et tous les habitants de son monde. Elle lui fit signe d’avancer en silence, pour suivre discrètement le troll, ce qu’ils firent non sans crainte. Arrivé devant l’entrée du monastère, le troll ramassa un énorme rocher, le souleva, et le lança sur l’un des murs. Ce dernier trembla. Le monstre recommença. Une fissure apparût. Le troll tentait visiblement de détruire l’édifice à coups de pierres ! Cette horrible créature osait s’en prendre à un lieu saint ! La petite fille se pencha à l’oreille du garçon et lui dit à voix basse les raisons de ses craintes : nul n’avait vu de moines ici depuis des années. On distinguait seulement des murmures. Seulement des soupirs. Et pourtant, les cloches sonnaient chaque jour. Au village et dans les environs, tout le monde craignait ce lieu, dont on racontait qu’il abritait des esprits, peut-être même une ancienne sorcière : une völva… Gwen se rappela soudain le titre du livre qu’il avait trouvé dans la bibliothèque familiale. Était-il possible qu’il soit vraiment entré dans l’histoire ?

La sorcière se tenait devant les deux enfants, d’allure presque aussi effrayante que le troll. Sans doute alertée par le vacarme fait par ce dernier, elle était sortie à sa rencontre. Elle était grande et décharnée. Elle portait une robe pourpre qui avait dû être belle jadis, mais qui désormais paraissait vieille et élimée. Ses longs cheveux gris descendaient comme des fils de laine jusque au bas de son dos. Sa peau était parcheminée et ses yeux noirs s’enfonçaient profondément dans leurs orbites. On aurait dit qu’ils lançaient des éclairs. Elle avait l’air terrible, et en même temps, elle souriait ! Elle regarda les deux enfants, puis le troll, et repartit à l’intérieur du monastère en courant. Le monstre se lança à sa poursuite. Il avait déjà franchi la porte quand, sans le vouloir, Gwen hurla. Son cri était déchirant. Toute la terreur du garçon s’était échappée de sa gorge d’un seul coup. Néthi s’était bouché les oreilles. Et le troll, surpris, était ressorti. Il regardait pour la première fois les deux enfants. Ses yeux, cruels, se rétrécirent.

Le monstre saisit à bout de bras un autre rocher, et le tendit au-dessus de Gwen et Néthi, terrifiés. Il allait les écraser lorsque les premières lueurs d’un jour pâle apparurent. En un instant, comme dans les légendes de jadis, le troll fut transformé en pierre. Dans cette contrée, beaucoup de monstres parmi les plus terribles avaient fini ainsi, figés pour l’éternité. La sorcière, qui les avait rejoints et n’avait pas manqué une miette du spectacle, éclata de rire. Un rire sinistre. Et en riant, elle ne cessait de fixer Gwen. Ce dernier, sans même l’avoir fait exprès, avait rempli la mission que lui avait assigné le puits aux souhaits. Tout commença à trembler autour de lui. Allait-il pouvoir rentrer chez lui ? Il aurait dû se sentir soulagé, et pourtant, un profond mal-être l’enveloppait. Au milieu du tumulte et du monde qui se mettait à tourbillonner, il vit Néthi. Il plongea pour la dernière fois ses yeux bleus dans les yeux noirs de la fillette. Elle paraissait affolée et faisait de grands gestes vers lui, comme si elle voulait le retenir. Et la sorcière, cette völva, riait plus fort que jamais. Avait-il fait le bien en débarrassant ce monde du troll ? Ou bien avait-il laissé le champ libre à quelque chose de bien pire encore ?

En sueur et encore tout tremblant, Gwen reprit ses esprits dans la bibliothèque du manoir familial. Le jour gris se levait. Un vieux livre vert abîmé traînait à ses pieds. Il crut entendre un rire de l’autre côté de la porte. Un rire qu’il avait déjà entendu. Un rire mauvais. Un rire qui le fit frissonner...

 

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