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Texte 3 : concours "Les petits papiers de Chloé" ; "Lâcheté(s)"

Publié le par christine brunet /aloys

 

Lâcheté ou pas ?

 

Marie a rencontré Thomas à l'occasion d'une soirée de mariage. Dès le premier regard, dès les premiers mots de Thomas le cœur de Marie s'était mis à battre la chamade. Elle l'avait trouvé parfait et pour tout dire, il lui a avoué que lui aussi l'avait trouvée parfaite. Ils étaient beaux et jeunes comme le sont les princes et les bergères dans les contes pour enfants. Ils s'étaient revus régulièrement. Au fil des mois, ils avaient gardé des papillons dans le ventre. Ils s'étaient fiancés puis mariés.  

 

À présent, restent en eux tendresse, désir, émerveillement, prévenance, amour l'un pour l'autre. Le point fort de Thomas c'est l'expression orale. Quand ils échangent leurs points de vue, Marie renonce à lutter, car Thomas est le plus fort. Au début de la discussion, quand leurs avis divergent, par avance elle le reconnaît vainqueur et au fond d'elle-même elle s'avoue vaincue. Pourtant, elle est une perdante heureuse, comblée. Elle laisse les arguments de Thomas la pénétrer comme peuvent la pénétrer les effluves délicats apportés par une rafale de vent. Ses certitudes vacillent alors comme le feraient des fleurs sous une brise légère. Elle remet en doute ses opinions, mais ce ne sont pas des opinions essentielles, car  elle et Thomas ont tant de points communs. Elle se sent même souvent assez d'accord avec ses propos. Il déploie ses arguments comme le font des ténors du barreau. C'est un spectacle enchanteur. Elle est fascinée par l'audace de Thomas, par sa facilité à argumenter face à leurs amis et leurs parents, par son sens des nuances, mais aussi par sa facilité à rebondir. Quand ils s'étaient rencontrés, elle n'avait pas résisté à son beau regard bleu, mais surtout, à sa voix tellement agréable. Elle avait alors suivi la pente délicieuse de sa conversation, intervenant assez peu, n'ajoutant qu'un détail, une infime précision…

 

À présent, depuis qu'ils vivent en couple, la mère de Marie a formulé plusieurs fois le constat qu'elle est devenue lâche. "Tu te laisses mener par le bout du nez. Tu capitules face aux desiderata de Thomas. J'ai l'impression que son bagout te fait perdre la tête. Tiens, l'autre fois, il avait envie d'un week-end à la mer, tu avais envie d'aller à Paris. Résultat : vous êtes allés à la côte.", a-t-elle remarqué dernièrement. Marie avait répondu : "Je ne suis pas lâche, je suis juste amoureuse, Maman. Nous irons à Paris, un autre week-end, quand Thomas sera moins fatigué. C'est seulement une visite qui a été reportée." Pourquoi se battre pour défendre un choix qui n'est finalement pas réellement important puisque que ce qui compte c'est de goûter à de petits plaisirs aux côtés de Thomas ? Est-ce lâcheté ou amour ? N'est-ce le cœur et la sensibilité qui l'emportent simplement ? Sa mère dit qu'il la manipule. Mais non, c'est la simple caresse des mots qu'il choisit qui l'envoûte, pense Marie.   

Publié dans concours

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Texte 2 concours "Les petits papiers de Chloé" : Lâcheté(s)

Publié le par christine brunet /aloys

Un pilastre de moralité    

 

Je suis un homme sur lequel on peut compter, un pilastre moral. Lisez donc…

J’ai, il est vrai, épousé une affreuse. Affreuse mais très bien nantie. Jocaste, pour ne pas la nommer. J’aurais préféré m’unir aux douces rondeurs de Fanfan, et petit déjeuner en rêvant devant ses lourdes paupières de chat repu. Elle était d’ailleurs enceinte, Fanfan, ma Fanfan… tandis que Jocaste me mitraillait de regards haletants de désir. Maman m’a mis sur le chemin raisonnable : Jocaste est attirante comme un cétacé mort, certes. Mais Fanfan n’a pour tout capital que sa beauté, et que savons-nous des ravages que le temps lui infligera ? Veux-tu fonder ta descendance dans l’opulence garantie, ou connaître les affres des fins de mois difficiles jusqu’à votre jubilé ? Il est vrai que l’apport génétique de Jocaste est à craindre, mais il y aura le tien, tu as quand même eu le prix du plus beau bébé Cadum si tu te souviens. Et puis de nos jours, la chirurgie esthétique pourrait faire monsieur Monde avec la créature de Frankenstein et quelques retouches.

J’ai donc tranché dans le lard, pas celui de Jocaste qui en avait à revendre mais celui qui me liait à Fanfan et un enfant à qui elle devrait trouver un autre père. J’ai choisi, honorablement. Il n’y a aucune lâcheté là-dedans, mais le sens de l’honneur de la famille.

Ensuite, Jocaste me supplia rapidement de briguer une promotion dans la société de son père, il fallait juste attendre l’occasion pour se débarrasser de Monsieur Fourbu, dont on voulait me donner le bureau et la secrétaire, Mireille. Pour son époux et le père de déjà un enfant et demi (plus que trois mois pour m’assurer que le second n’aurait pas le nez en bouton de porte et un troublant strabisme comme le premier…), elle souhaitait un poste à responsabilités. Je suis un homme responsable, on le sait. Au fond, Monsieur Fourbu n’avait qu’à être plus malin. Quelle erreur banale que de jouer à patron-secrétaire avec Mireille. J’ai dit à Mireille de se méfier de ce que Monsieur Fourbu révélait lors des sorties entre mâles du personnel, que ce n’était pas flatteur, que tout le monde savait pour sa cellulite. Quelle femme n’en a pas, c’était si simple. Je l’ai encouragée à porter plainte auprès de la direction, et les dénégations désespérées de Monsieur Fourbu n’y firent rien, je suis dans son bureau, et satisfais parfois Mireille qui est une bien belle pouliche docile qui tient à son salaire ! Mais pas au bureau, pas si bête…

Un jour un jeune homme d’une vingtaine d’années est venu pour un entretien de travail. Il avait un regard profond avec un éclair d’hostilité que je ne m’expliquais pas. À la fin de la rencontre, il s’est levé et m’a demandé si je me souvenais de Françoise X, dite Fanfan ? La colère du juste est montée en moi, et j’ai demandé avec froideur pourquoi j’aurais dû me souvenir de cette personne, mais la réponse était là sur sa bouche méprisante qui ressemblait à la mienne. Il a ri et expliqué qu’il était venu pour voir la tronche d’un salaud, mais qu’il préfèrerait donner son corps à la science vivant plutôt que de travailler avec une grosse merde comme moi. Mireille, qui faisait une réussite sur son ordi, a raté sa partie et poussé un cri dans lequel j’ai eu l’impression désagréable de reconnaître une joie mal contenue. Elle ne perdait pas une miette du drame se déroulant sous ses yeux. Lionel, mon premier officiellement né, est entré dans le bureau, sidéré. L’opération de son strabisme s’était mal passée, et désormais ses deux yeux louchaient vers le bout d’un nez minuscule. On le formait aux photocopies depuis deux ans, il avait encore du mal. « Cher père, qui est ce grossier personnage ? ». « Personne, mon trésor, personne. Mireille, raccompagnez-le donc à l’ascenseur ».

Mireille a donné sa démission en m’accusant de harcèlement. L’ingratitude humaine me déconcertera toujours…

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Texte 1 "Lâcheté(s)" concours "les petits papiers"

Publié le par christine brunet /aloys

Freesia, vous avez dit Freesia ?

 

 

   Estébanne et moi, on se donne des rendez-vous en ville trois fois par semaine. Au moins trois fois. Les semaines de soldes ou celles avant une fête ou celles après une fête, on se voit chaque jour. Et parfois matin et après-midi car une promotion est vite zappée. Ou dans mon miroir, une fois rentrée chez moi, je vois un défaut que j’avais loupé dans la boutique, un petit accroc, un pli mal placé, ou j’aimais le truc deux heures avant et plus maintenant. Avec Estébanne, c’est toujours génial. Les idées, c’est elle qui les lance, Alors Nab, demain 14 heures au café du Pont ? Oh yes, justement, Estébanne, je m’ennuyais. Du coup voilà que ma bonne humeur rejaillit sur tout et sur rien, le bol de Minou-le-chat, l’assiette de Franckie, mon mec, et aussi celle de Freesia, sa mère.

   Je ne cesse de le clamer à Franckie, Un enfant ? t’es pas un peu barge, toi ? Et qui s’occupera de Minou-le-chat, de Freesia et puis surtout de toi, mon amour d’amour ? Ou alors tu engageras une bonne pour allaiter le baby, changer ses couches, lessiver, et que sais-je moi ? Un enfant c’est pas rien, mon amour d’amour ! C’est un engagement de chaque seconde. Je pense bien, oui, je pense bien que mon amour d’amour a bien mesuré tout ça et qu’il préfère ne pas engager de bonne à tout faire et aussi à tout penser. Aujourd’hui, la vie est tellement coûteuse. Et, d’après les infos, ne parlons pas du prix de l’énergie. Ça, moi je sais pas trop. C’est Franckie qui me raconte.

   Donc au café du Pont, Estébanne m’attend. Oh mais tu as déjà shoppingné (Estébanne et moi on a des mots rien qu’à nous), je lui dis en comptant tous les sacs autour d’elle, deux de chez Primark, trois de chez H&M et puis des autres dont les noms me sont inconnus. Je ne peux quand même pas tout connaître !

   Tu sais, Nab, je comprends ta situation. Tu as parfois de ces yeux tellement cernés, tellement cernés. Alors j’ai shoppingné quelques minutes avant de t’attendre ici. Avant-hier ton visage était dévasté. Et cette Freesia qui ne dégage pas. Tu n’as jamais pensé à une adoption ou quelque chose comme ça ?

   Freesia, je l’ai enfermée. À 10 mètres de la maison, je l’entendais encore tambouriner à la porte. Je m’en fous. Si je la libérais, elle allait encore laper le bol de Minou-le-chat. C’est pas possible, ça. Une adoption tu dis ? J’en parlerai à Franckie. La situation doit changer, je suis débordée. Et jamais tranquille avec ça. Je suis ici avec toi, je pourrais être reelax. Ben non, il me semble que d’ici, je l’entends défoncer la porte. Ça ne peut plus durer. T’as pas une autre idée que l’adoption, dis ? Des fois que Franckie ne serait pas d’accord …  

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Résultats concours : "Le bonheur est ailleurs"

Publié le par christine brunet /aloys

Texte 1 : Marguerite Debois

Texte 2 : Philippe Desterbecq

Texte 3 : Micheline Boland

Texte 4 : Laurence Caulier

Texte 5 : Séverine Baaziz

Texte 6 : Edmée de Xhavée

Texte 7 : Micheline Boland

Texte 8 : Magali Kaczmarczyk 

Texte 9 : Philippe Desterbecq

 

Vos votes

Texte 3 : I => Micheline Boland
Texte 5 : II => Séverine Baaziz
Texte 6 : II => Edmée de Xhavée
Texte 9 : I => Philippe Desterbecq

Donc, les textes de Séverine Baaziz et d'Edmée de Xhavée sont ex aequo !!!

 

Arghhhh Bon... On fera avec !!! et les deux textes seront publiés dans la revue...

 

 

 

Bravo à elles deux et un grand merci pour tous les auteurs participants, aux deux auteurs qui ont été également plébiscités  ainsi que nos lecteurs toujours plus nombreux  !!!

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Concours "Les petits papiers de Chloé" Le bonheur est ailleurs" : texte 9-Dernier texte ! Votes sur ce post jusqu'à 19h ce soir

Publié le par christine brunet /aloys

Le bonheur est dans le pré

« Le bonheur est dans le pré
Cours-y vite, cours-y vite.
Le bonheur est dans le pré
Cours-y vite il va filer »

Pourquoi cette comptine trottait dans ma tête, ce jour-là, alors que j’essayais vainement de lire un roman que j’avais déniché dans la bibliothèque à moitié vide de ma femme, je n’en savais rien. Quand je dis « ma femme », je devrais plutôt dire « mon ex » puisqu’elle avait mis les bouts, un beau matin, emportant avec elle la plupart des livres de l’appartement, tous nos souvenirs de vacances et aussi notre bébé de 9 mois ! 

Qu’est-ce que le bonheur ? me demandai-je en chantonnant cette comptine idiote. Existe-t-il vraiment ? Je ne me souvenais plus avoir été heureux un jour.
Bien sûr, dans son existence, on rencontre des petits instants de bonheur qu’on essaye d’enfiler les uns après les autres, comme des perles rares, sur un fil qu’on appelle « bonheur ». Le jour le plus beau de ma vie est sans conteste celui où Caro m’a dit « oui, bien sûr, oui, j’accepte de t’épouser » à moins que ce ne soit le jour où j’ai vu le visage de mon petit bonhomme pour la première fois. J’ai été heureux, oui, je suis bien obligé de l’avouer, mais le bonheur ne dure jamais. J’étais bien placé pour le savoir. 

Après m’avoir dit « oui », Caro m’a dit « non, non, je ne reste plus avec toi, non, je ne suis pas heureuse avec toi, non, je ne te pardonne pas tes erreurs, non, nous ne sommes pas faits l’un pour l’autre, je me suis trompée, adieu ». Et elle est partie emportant avec elle une partie de mon âme et le plus beau cadeau qu’elle m’ait jamais fait : Noé.

J’avoue : je ne suis pas parfait et je lève le coude un peu trop facilement. L’alcool me rend heureux ou du moins m’aide à oublier que je ne le suis pas, que les quelques années que nous avons passées ensemble, Caro et moi, n’ont pas toujours été teintées de rose. C’est ma faute, je sais. Je ne sais pas être tendre, je ne sais pas exprimer mes émotions. Mon enfance a joué un grand rôle sur ma vie d’adulte. Des parents qui se disputaient sans cesse, les baffes que je recevais trop souvent, le manque d’amour qui me faisait pleurer, seul, dans mon lit, le manque d’attention tout simplement. Je me suis toujours senti de trop, le coucou dans un nid d’alouette ! 

Je n’ai jamais frappé  Caro, je le jure. J’avais trop vu mon père cogner ma mère pour que j’imite son comportement. Moi, je me suis plutôt réfugié dans l’alcool les jours de déprime, les jours gris, les jours où je ne me sentais pas heureux. Caro a essayé de m’aider, au début. Elle m’a même accompagné chez un psy, mais mon enfance était trop marquée en moi. 

On a cru, tous les deux, que l’arrivée d’un bambin pourrait arranger mes problèmes. Je pourrais lui donner tout l’amour que je n’avais pas reçu. On était trop jeunes, irresponsables encore. Caro voulait continuer à s’amuser, à sortir avec ses copines, à faire la fête. Elle me laissait Noé, parfois, me prouvant ainsi qu’elle me faisait confiance. Et moi, je voulais être digne d’elle, de la confiance qu’elle m’accordait, mais seul avec le petit, je déconnais. Je m’enfilais bouteille de bière après bouteille de bière et Caro me retrouvait avachi dans le divan pendant que Noé hurlait de faim, de peur, d’isolement. 

Je n’en veux pas à Caro d’être partie. Je n’aurais jamais pu la rendre heureuse et j’aurais fini par transmettre ma morosité à Noé. Ma mère me l’a assez répété : je suis toxique ! 

Je mets la radio. Comme un fait exprès, c’est la voix de Jackie Quartz qui emplit ainsi mon appartement : 

« Je voudrais vivre ailleurs
Ailleurs pour le meilleur
Oublier la douleur »

Et si l’adage était vrai ? Si l’herbe était vraiment plus verte ailleurs ? 

Sur un coup de tête, je pars, sans rien emporter, à part mes souvenirs blottis dans un coin de ma tête, je claque la porte et je me retrouve dehors. J’avance au hasard des rues, au hasard de mes pas, là où ils me conduisent. Se pourrait-il que le bonheur m’attende quelque part ? Un avenir heureux existe-t-il encore pour moi ? J’arrive à la gare. Je vérifie mes poches : j’ai un peu d’argent, assez pour prendre le train pour n’importe où, qu’il m’emmène, je ne sais où, là où on ne m’attend pas, là où on ne me connait pas. 

Je monte dans le train, il démarre, les paysages défilent. Je ne les vois pas vraiment. Mon esprit s’égare. Je suis déjà ailleurs, à l’aube d’une nouvelle vie. Je vais tout reprendre à zéro, renaitre. 

Terminus. Je descends du train, j’avance sur le quai. Un vieil homme me regarde intensément. Dans son regard, je lis de la bienveillance, de l’amour ou presque. Son visage me dit quelque chose. Une photo. Un portrait sur le mur du salon chez mes parents. Mon grand-père, celui qui a été tué à la guerre ! Un sosie ? Mais pourquoi ce vieil homme me regarde-t-il comme ça ? 

Je m’avance vers lui, attiré par son regard ardent. 

« Viens, me dit-il, en me tendant la main, je t’attendais… »

« Oh oh
Je voudrais vivre ailleurs
Oh oh
Besoin d’un peu d’chaleur… »

 

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Concours "Les petits papiers de Chloé" Texte 8

Publié le par christine brunet /aloys

La chose est simple, si le bonheur était ailleurs, il ne serait pas ici et, de ce fait, nous ne le connaitrions pas et n’en parlerions donc pas. Or, tout le monde rencontre des moments de bonheur, il peut donc se trouver ici et partout ailleurs. Nous pouvons dire également qu’il est toujours là car, dans ce monde, à chaque instant, il est possible de trouver quelqu’un qui vit un heureux moment… 

 

Le bonheur se produit donc partout et en tout temps. Dès lors, pourquoi n’est-il pas pour tous omniprésent? 

La réponse est aussi simple : jamais satisfaits, nous attendons autre chose, une personne, une promotion, de l’argent, la pension, du temps et les minutes s’écoulent imperturbablement. La vie glisse ainsi entre nos mains. Insatiables, nous regrettons, nous espérons, nous culpabilisons. Pourtant, demain, notre vie prendra fin et le monde encore tournera. Il répétera les mêmes situations avec les autres générations. Le bonheur est résolument ailleurs si nous demeurons dans l’attente ! N'attendons plus, vivons!!!

Ces propos ne constituent ni baratin, ni discours utopique enfantin, ils expriment une solution pour s’ouvrir à la félicité. Nous devons chérir tout ce que nous croyons déjà posséder, nous réjouir de ce que nous sommes sans s’y accrocher. Ramener au présent notre attention, maintenant et sans raison.

 

Quand sommes-nous heureux ? Quelle est la convergence de tous ces moments furtifs de bonheur ? Nous sommes heureux quand nous sommes amoureux, lors d’un accomplissement, durant nos réunions familiales (normalement :-D), lors de soirées entre amis, devant un livre qui nous transporte, nous apprend, quand la musique nous emporte, quand la nature nous surprend. Nous sommes heureux quand nous vivons l’instant pleinement, lors de ces moments, nous ne réfléchissons pas à nos tracas, nous sommes suspendus, légers. Apparaissent alors le silence du dialogue mental et l’enchantement de la situation. Ces deux ingrédients, paix et émerveillement, compose, selon moi, la recette du bonheur.

 

Sachant que le bonheur est toujours là, il suffit de s’habituer à le voir, à le sentir, à le vivre, à le devenir… si nous devenons le bonheur, il devient inconditionnel. Nous pouvons toujours être en paix car ce à quoi nous devons faire face reste inévitable lorsque cela arrive. La vie suit un chemin semé d’aventures que nous devons vivre, celles-ci peuvent être tristes, joyeuses, stressantes, douloureuses, enivrantes,  nous connaissons tous cela mais savoir que c’est ainsi et l’accepter nous apaise… 

Quant à l’émerveillement, c’est la beauté de la vie : pendant que certains trouvent normale de voir un coucher de soleil, le sourire d’un enfant, d’entendre le chant des oiseaux, du vent, de communiquer avec autrui, de gouter saveurs et fruits, de toucher une peau, de respirer,… d’autres y voient, inlassablement émus, le beau et la majesté.

 

Non, ce n’est pas facile, cela requiert courage, foi et discipline. Le courage de passer les obstacles, de continuer à être joyeux, la discipline de ne pas suivre les ruminations et les trompe-l’œil, de faire, de chaque jour, un nouveau jour porteur de foi en ce que nous sommes, de foi en cette vie, en cet univers qui s’anime en nous et autour, quoi que nous fassions.

 

Finalement, en écrivant ces lignes, m’apparait la raison ultime… Pourquoi vivons-nous ?... Pour incarner le bonheur malgré tout !

 

C’est toujours la bonne heure pour le bonheur, il est clairement là, il est dans l’acceptation, il réside dans les mauvais moments et dans les bons. Il est l’Amour de la vie telle qu’elle est. Nous ne pouvons pas réellement tout en comprendre mais nous pouvons sentir sa profondeur qui correspondra toujours à une ouverture du cœur… C:\Users\Utilisateur\AppData\Local\Microsoft\Windows\INetCache\IE\13P3HHYL\heart-159636_960_720[1].png

 

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Concours "Les petits papiers de Chloé" Texte 7

Publié le par christine brunet /aloys

Le bonheur n'est-il pas toujours ailleurs ?




 

Assise sur cette banquette, j'observe les paysages qui s'effilochent au fil des kilomètres.
Je suis pensive, comme envoûtée par le tangage et la musique du train. Je rêve d'un ailleurs, de m'évader jusqu'au bout d'un long trajet ferroviaire, jusqu'à voir se dessiner les faubourgs de Paris, de Luxembourg ou encore de Vienne. Je rêve, mais je n'agis pas. Chaque jour sauf le dimanche, j'emprunte le train et je descends à la gare située à cinq cents mètres de la librairie où je travaille. Un réel hiatus entre mon rêve et la réalité. 


Un dimanche, le jour de l'anniversaire de mes vingt-cinq ans, je décide de me rendre à Paris. Me voici sur le quai, j'attends le TGV. Me voici qui monte dans le wagon. Me voici assise en face d'un bel homme brun qui représente pour moi l'élégance parisienne. L'homme me sourit, j'ai l'audace de me noyer un instant dans le bleu de ses yeux. Je suis troublée. 


Tout à l'heure, oui tout à l'heure, le bonheur me réchauffera. Je verrai Paris. J'invente des images plus belles encore que celles des guides touristiques. Je me souviens d'un voyage scolaire là-bas au terme de mes études secondaires…

 

J'entends des voyageurs qui palabrent à propos du petit appartement qu'ils occupent à Paris. Ils aspirent à en trouver un autre, car le leur ne dispose même pas d'un petit balcon. Ils bavardent, mais leurs propos ne m'atteignent pas… Il me semble que les gens parlent rarement de la lumière qui enjolive leur quotidien, ils parlent plutôt des ombres. Ils ne saisissent pas la chance de disposer du cadre de vie exceptionnel qui est parfois le leur.

 

Les minutes filent. Le train roule. Je monte vers Paris. S'ouvre à moi la certitude de toucher bientôt au bonheur éphémère en appréhendant la beauté de la ville, en mangeant dans une brasserie, en marchant dans un parc, en visitant un musée. Peut-être un jour trouverai-je les ressources nécessaires pour m'établir à Paris et m'y enraciner dans un bonheur durable ?  

 

Voici que j'aperçois les abords de la gare. Voici que le wagon s'arrête. Voici que la porte s'ouvre. Voici que je descends et marche sur le quai. Voici que je sors de la gare. Voici que j'aperçois un miséreux. Voici que je suis rappelée à la réalité. J'ai les pieds sur terre comme je les ai quand je travaille, quand j'aperçois les fumées des usines.

 

Ce soir, je rentrerai chez moi et je penserai que le bonheur est ailleurs, qu'il est peut-être au bord d'une plage ou sur un sentier de montagne. Le bonheur n'est-il pas toujours ailleurs ?  

 

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Concours "Les petits papiers de Chloé" "Le bonheur est ailleurs" : texte 6

Publié le par christine brunet /aloys

Octave en a plus qu’assez. Léonie – quel nom, Léonie, hein ? Certes, on serre un peu les lèvres quand on l’entend appeler Octave. Mais ça a du cachet, Octave… - Léonie donc le rationne, lui interdit certains endroits de la maison (pas sur la table, pas sur le beau fauteuil, pas sur le comptoir de la cuisine, pas sur la pile de linge repassée… les coins « non-non-pas-là » sont innombrables, maintenant qu’il y pense !), et ne veut pas qu’il sorte. À croire que dehors, ce lieu splendide où s’abattent les pluies, le soleil, des volutes de brume, des feuilles se querellant avec le vent, c’est dangereux.

Alors un jour il décide de se faufiler au dehors comme un courant d’air et d’aller être heureux ailleurs. Ailleurs c’est partout sauf chez Léonie. La joie, la griserie, les palpitations devant cet extraordinaire ailleurs. Il n’est pas arrivé bien loin encore qu’il entend la voix fêlée d’inquiétude de Léonie qui le hèle en agitant sa boite de croquettes « Chat chichiteux ». Qu’elle les mange, ses croquettes et d’ailleurs j’ai fait pipi sur les roses qu’elle flatte de niaiseries tous les jours, le sécateur à la main. Et une crotte sur le seuil. 

Le soir, les coussinets des pattes à vif d’avoir grimpé les murs, longé les barrières, gratté dans les cailloux et la terre, une question surgit : où dormir, où me faire servir à manger, maintenant ? Le destin, bienveillant, le fait tomber nez à nez avec un jeune homme promenant son chien, une horrible chose baveuse qui se met à gronder pour ensuite pousser des cris de jouet en plastique mou. Couic ! Couic ! Jeune homme rieur, très certainement gentil et ébloui devant ce bel exemplaire de chat européen tout ce qu’il y a de bien fait. Le chien – Simba, oui c’est le nom de ce gnome pelé et gueulard – n’est pas content du tout mais qu’importe, Octave - qui se retrouve baptisé Minou – s’impose. La maison sent le patchouli, le jeune homme est certes gentil et le laisse monter sur le divan où lui-même s’étale après avoir enlevé ses chaussures, libérant une pestilence inquiétante. Gentil mais un peu dégueu. Simba, d’ailleurs, s’empresse de démontrer qu’il était là le premier et s’étend sur le dos, offrant au regard indigné d’Octave une boutique ma foi assez repoussante. Loin de la petite serrure de velours qu’il a, lui. Mais demain sera un autre jour, le bonheur n’est certainement pas loin, l’aventure de la liberté éperdue l’attend.

Jeune homme gentil mais dégueu ne le retient pas, au contraire. Sa vie est un lieu à portes ouvertes, il aime sa freedom et on y entre, sort, rentre et ressort comme dans un téléfilm américain. Et Octave reprend sa route de pèlerin intrépide le ventre creux, car jamais Léonie n’aurait osé lui servir des restes de très vieux spaghetti au pénicillium dans une assiette sale, et lui présenter une écuelle d’eau, piscine à mouches mortes. Jamais. 

Mais qu’importe un peu de faim, un de ces idiots oiseaux fera l’affaire. Sauf que ça ne s’attrape pas comme ça, ça bouge tout le temps ces saletés-là, et ça se croit malin de sautiller en hurlant… Coup de chance, un merle est tombé du nid. Tout le fun de la chasse est fichu, mais par contre il est déjà plumé. Moche comme tout, avec cet énorme bec et des yeux comme des grains de café, globuleux et fermés. Tout compte fait, c’est mauvais, en plus. Les croquettes chat chichiteux – lièvre aux rognons, ses préférées – sont relevées, ont un arôme invitant, une tendreté idéale. Ceci est infâme. 

Mais qu’importe, je m’habituerai peu à peu, deviendrai un chasseur redoutable…

C’est étrange comme le monde lui paraissait vaste, car sans y avoir pensé, il est certain de se trouver à proximité de chez Léonie. L’odeur familière des géraniums à la fenêtre, des croquettes, du Chanel numéro 5 – il le sait, car elle lui en met une goutte derrière les oreilles quand ils attendent de la visite… - lui arrive. Il n’y a plus qu’à suivre ce ruban de fumets divins. C’est étrange, aussi, cette joie chaude qui l’envahit, et ce poids d’une vie de mercenaire qui s’envole tout à coup. S’il le pouvait, Octave sourirait. 

Et c’est avec – autre étrangeté – un élan amoureux réel qu’il s’élance pour se frotter aux chevilles de Léonie, qui coupe les têtes mortes des rosiers en pleurant. Rrrrrrrrouh ? Octave, amour de ma vie !!!!

 

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Concours "Les petits papiers de Chloé" : le bonheur est ailleurs Texte 5

Publié le par christine brunet /aloys

Tant pis

 

J’ai toujours craint le malheur bien plus que je ne désirais le bonheur. Pour me sécuriser, j’évite toute prise de décision et surtout tout changement de trajectoire. Je reste bien sur ma piste, skis parfaitement parallèles, et je file pas trop vite pour éviter tout risque d’avalanches. Mais je déteste la neige, j’ai froid, les lèvres gercées et les orteils comprimés par ces putains d’après-ski de merde.

Bref, passons sur cette allégorie un peu hasardeuse, je suis une femme aigrie. Aigrie et totalement obnubilée par l’impensable idée de quitter son mari. C’est dit. Je fais semblant que tout va bien, mais intérieurement, je suis en perpétuelle alerte rouge. Ça pleut, ça gèle, ça craint. Je ne vous parle même pas des dégâts. Je sais, je vous entends, vous vous dites Mais pourquoi ne pas se séparer ? On n’a qu’une vie, non ? Eh bien justement, avec une seule vie, on n’a pas le droit à l’erreur. Imaginez si notre divorce mène au suicide de mon époux. Ou pire, s’il met fin à mes jours. Et puis, j’oubliais de vous dire : nous avons deux adorables ados, Justin et Justine. Rien que l’idée de leur annoncer notre rupture me fend le cœur. Ils ne comprendraient pas. Et surtout, ils me détesteraient. Je deviendrai celle à cause de qui tout s’effondre. LA coupable. Hors de question. Je tiens beaucoup trop à eux.

Ah, le désamour. Le fuir, le combattre ou vivre avec ? Je crois que j’aurais pu m’en accommoder s’il n’y avait pas eu cette goutte de trop. Une goutte faite à 99% d’eau et de chlorure de sodium. Quand mon mari m’a annoncé, en sortant de chez le médecin, alors que je l’attendais oisivement à la terrasse d’un café, que son hypersudation était hormonale et surtout irrémédiable, j’ai crû tomber de ma chaise. Là, comme ça, en plein milieu de gens assis comme il faut. Irrémédiables, ses auréoles malodorantes sous les aisselles, irrémédiables, ses cheveux suintants, irrémédiables, ses mains collantes. Ah, non. Trop, c’est trop !

J’ai donc décidé de tout faire pour qu’il me quitte. J’ai commencé par prendre du poids, un peu, beaucoup, à la folie. Mais malgré mes efforts, il continuait à me trouver séduisante. Échec cuisant. En attendant de trouver une autre solution, chaque soir, je lui servais une tisane bien chaude. Avec un somnifère dissous au fond de la tasse. Ainsi, j’avais la paix. Il s’endormait sur le canapé et, moi, dans notre grand lit frais sans son corps dégoulinant. Bien sûr, une pareille fatigue, si subite, surgissant systématiquement dès les premières minutes du journal télévisé, le questionnait, mais jamais il n’aurait pu imaginer que j’étais la main qui l’assommait.

Un soir de décembre, j’eus une illumination. Mon mari ronflait profondément sur le canapé depuis une bonne heure et je regardais l’émission d’investigation d’Elise L. Passionnante. Et inspirante. Le sujet : “Facebook, nouveau responsable des divorces d’aujourd’hui”. Comment n’y avais-je pas pensé plus tôt ? J’allais enfin offrir à mon mari une bonne raison de me quitter. Monica B. Son grand amour de jeunesse. Après quelques clics, je découvre qu’elle est toujours aussi ravissante, tout juste divorcée et, au bout d’un seul message et six émoticônes, je jubile en lisant qu’elle serait ravie de dîner avec moi. Enfin, avec lui, ou plutôt moi me faisant passer pour lui, enfin, vous comprenez. Gloire à Facebook ! 

Six semaines plus tard, mon mari me quitte.

Six semaines plus tard encore, je rencontre Georges C.

Aujourd’hui, tout va bien.

Justin et Justine vivent étonnamment bien notre séparation et j’ai retrouvé la silhouette de mes seize ans. Un seul bémol : Georges C. s’est bien gardé de me dire qu’il souffrait d’une inflammation chronique de l'œsophage responsable d’une haleine souvent fétide.

Tant pis.

 

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Concours "Les petits papiers de Chloé" sujet : "le bonheur est ailleurs" Texte 4

Publié le par christine brunet /aloys

Le bonheur est ailleurs

 

Je croyais qu’il était là…

Autour d’un bas de soie

Filant dès qu’on l’effleure,

Autour d’une jupe plissée

Tournant tel un carrousel fou,

Autour d’un sourire

Donné au détour d’un chemin,

Autour d’un regard

Jeté juste un peu plus loin.

 

Je croyais qu’il était là

Juste à portée de main,

Mais le destin est invisible,

Et ruine parfois

Ces bribes de joie,

Ces instants furtifs

Qui y ressemblent tellement !

 

Je croyais qu’il était là

Mais…

Il n’y était pas,

Ou du moins il n’y est plus.

Ma quête sera éternelle,

Il sera là…

Quelque part…

Une petite part est pour moi

Et je la trouverai !

Car j’en suis sûre maintenant : 

Le bonheur existe vraiment !

Il est juste…

Ailleurs…

 

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