Et si 2012 voyait la fin de l'humanité, texte 11
Et si 2012 voyait la fin de l’humanité
Soit, acceptons cette hypothèse ! Après tout les Incas ont peut être raison. Mais, le modus opérandi nous est inconnu. Aussi, modélisons cette fin du monde. Etayons cet axiome par des formes potentielles, connues, vérifiables. Quel élément peut balayer cette civilisation mondiale, cette fourmilière trépidante et décadente qu’est devenue la terre ? Un bolide fonçant dans l’espace et dont la trajectoire va malencontreusement croiser celle de notre planète ? Une explosion solaire sans précédent qui va faire fondre la barrière de protection de notre atmosphère et nous anéantir de son souffle de feu ? Un super volcan, peut être, dont les effets dévastateurs et meurtriers transformeront, in fine, la planète bleue en une boule de glace ? Cependant, je n’y crois pas. Notre monde a survécu à tellement de catastrophes ! Enfin, je n’y croyais jusqu’à ce phénomène récent...
Jeudi 9 Mars 2012. Une gigantesque éruption solaire a atteint la terre avec d’éventuelles perturbations sur les communications globales.
Un doute m’assaille et si finalement cette prophétie était vraie !
9 août 2012. Sans doute en guise de prémisses, une pluie de météorites s’est abattue sur la Russie. La Taïga est un gigantesque brasier. En Europe et en Amérique, la canicule est insupportable. Partout, des incendies dévastent des kilomètres carrés de forêt et font de nombreuses victimes. Un peu partout dans le monde, des volcans sont entrés en éruption.
Des centrales nucléaires ont été détruites. Le taux d’irradiation de l’air à l’échelle planétaire dépasse la mesure acceptable.
Une terreur panique s’est emparée de la population mondiale, entretenue par les médias qui distillent des informations de plus en plus inquiétantes.
Deuxième quinzaine d’août 2012. En Europe, des orages accompagnés de pluies torrentielles ont anéanti les cultures et occasionnés des inondations sans précédent. La télé diffuse des images de dévastation et de mort. Le spectre de la famine rôde.
12 septembre 2012. Les astronomes de la NASA ont détecté un corps céleste, qui selon leurs calculs, frôlera la terre sans la percuter. Cependant, le passage du météore engendrera de nombreuses catastrophes, pires encore que celles que l’on a connues jusqu’ici : Des séismes, des incendies, des mégas tsunamis...
Octobre et novembre. L’astre se rapproche et est visible de jour comme de nuit. Le monde retient son souffle devant l’imminence du danger.
16 décembre 2012. La météorite brille dans le ciel comme un énorme soleil. Ce serait magnifique et surréaliste à la fois, si la situation n’était pas aussi critique. Nouveau bulletin alarmiste de la NASA : le météore va s’écraser sur terre !
Mon Dieu, le temps de la terreur a commencé ! Qu’importe, anxieux ou insouciants, je crois que nous serons tous au premier rang ! Tant de siècles d’espoirs et de souffrances. Tout cela aura été vain ! L’Homme, le héros du film, celui qui a apprivoisé le feu, bâti des cathédrales, marché sur la lune, rêvé du meilleur des mondes ne pourra, malgré toute sa technologie, se soustraire à l’inéluctable !
21 décembre 2012. Le monde est chamboulé, hors contrôle. Plus rien n’existe, plus rien n’a d’importance, désormais. La réception de la radio ou de la télé est de plus en plus mauvaise. Cependant, les appels au calme se multiplient. Toutes les religions confondues, unies par une trêve sacrée, exhortent leurs fidèles à la prière, l’ultime refuge.
C’est le premier jour de l’hiver et l’on se croirait le quinze août !
Il est un peu plus de 22 heures. Je viens de capter ce qui sera, je pense, le dernier message à la radio : « C’est imminent, l’aérolithe va percuter la terre dans moins de... ». C’est fini, la communication est coupée. Je n’ai plus de temps. J’ai conscience que ces mots représentent la fin de millions, voire de milliards d’êtres humains. Mon dernier espoir est qu’en cet instant un homme et une femme embarquent dans une arche spatiale. A bord, dans des conteneurs cryogéniques se trouvent des milliers et des milliers de tubes renfermant l’ADN de tous les animaux et de toutes les plantes de la terre.
Je les imagine... J’extrapole leurs pensées... avaient-ils le droit de partir et d’abandonner tous les autres à leur sort funeste? Je les imagine dans les affres de l’inconnu, de l’incertitude du futur. Qui étaient-ils pour avoir été choisis ? Ils ne se parlent pas. Ils ne veulent pas rompre cette bulle de silence qui leur donne le courage de tout laisser derrière eux.
Le pilote s’installe aux commandes. Son doigt hésite une fraction d’éternité avant d’appuyer sur le bouton, puis, il se décide. Son coeur saigne de souvenirs, cependant qu’il arrache le vaisseau à l’attraction de la planète perdue. Il le doit, il le faut !
Dehors, la nuit est claire comme si c’était le jour. L’astre nouveau s’amplifie et tressaille d’éclats fulgurants. Un flash de lumière blanche... Le météore a percuté la terre. Mon regard se pose sur les quelques pensées bleues qui ont miraculeusement refleuri dans la jardinière oubliée sur le rebord de la fenêtre. Je n’ai plus peur, car j’en suis persuadée la vie trouvera toujours son chemin !
-Vaya con Dios ! murmurai-je au moment ou le sol vacilla et qu’une vague de feu déferla, précédée d’un hurlement terrifiant. L’ultime clameur du peuple de la terre...