" Et si 2012 voyait la fin de l'humanité"... Texte 12
Si j’ai décidé d’écrire cette lettre, c’est pour que quelqu’un puisse, un jour, la lire lorsque tout cela sera fini.
J’espère que cette personne sera comme moi et pas comme ces choses dehors qui envahissent les rues chaque jour un peu plus, grossissant en même temps leur groupe.
J’entends leurs cris horribles de damnés. Je jette souvent un œil à travers les volets, solidement verrouillés et je les vois, plus bas, déambulant, lentement, dans ma rue. On aurait dit une manifestation de contestataires, mais sans banderole, ni mégaphone.
J’avais pris un fusil-mitrailleur à un soldat mort avant de venir me barricader chez moi. Et je n’étais pas très fier d’avoir fait ça mais, poursuivi par ces monstres depuis la sortie du RER, dans le tunnel, je n’ai pas eu le choix. Il faut me comprendre !
Quoiqu’il en soit, il n’y a pas à dire mais le Service Militaire marque plus qu’on ne le pense car je me suis rapidement souvenu du maniement de l’arme.
Il fait chaud. J’ai l’impression d’être dans un sauna. Il fait 30 degrés dans mon studio et je suis en nage.
Je suis là, assis derrière la table de ma chambre, ce papier devant moi et une bougie qui m’éclaire pendant que j’écris.
Six jours déjà que l’électricité ne fonctionne plus.
Cela fait donc six jours que tout a basculé…
Je suis pris d’une folle envie d’écrire. Il faut que je vous raconte comment on en est arrivé là. Comment tout cela a commencé… Mais j’allais oublier les bonnes manières !
Je me présente, je me nomme David Räuden. Je suis journaliste...enfin, j'étais journaliste dans le quotidien Le Parigo.
J’écrivais régulièrement mon article et le mettais ensuite en page, sur deux colonnes.
C’était un boulot tranquille, je l'aimais bien. J'ai suivi des études de sociologie à Rouen, à la Faculté de Mont Saint Aignan, pendant trois ans. Puis je me suis lancé, sur un coup de tête, dans la psychologie et ensuite dans le journalisme.
Un peu chaotique mon parcours mais je ne regrette rien. J'ai 28 ans, bientôt 29.
Un étrange sentiment m’envahit en écrivant ces lignes. Comme une impression de rédiger mon testament...
Mon premier travail s’est passé dans le célèbre Institut de sondage dans le 13ème.
J'y ai appris des tas de choses en tant qu’intérimaire sur la démographie. Cette expérience a confirmé ma passion pour l'étude sur la société.
Intéressant, n'est-ce pas ? Enfin c'est bien beau tout ça mais c'est du passé maintenant.
Ah! Je pourrais écrire une colonne sur le comportement des zombis !!! Je vois déjà le titre, en police Arial de taille 20 : « Comment appréhender la psychologie d'un zombi en 5 points »
Je suis vraiment stupide des fois... !
La journée n’est pas terminée et je réalise que j’ai déjà bu trois bières. Il faudrait que je fasse attention à ma consommation et penser à la réduire. J'ai encore de quoi tenir quelques jours mais après je serais bien ennuyé. Je ne me vois pas sortir pour faire mes courses !
Enfin. Il faut que je vérifie si les volets sont bien fermés. Ça y est je suis devenu un vrai maniaque. Allez, il ne faut pas que je défaille maintenant. Je dois continuer d'écrire ce qui est arrivé.
Tout avait commencé alors que les magasins du Boulevard Haussmann dans le 8ème brillaient de toutes parts avec leurs guirlandes.
Les Parisiens finissaient d’acheter leurs cadeaux de Noël.
Au début, personne n’avait fait attention à lui. Encore un homme ivre qui faisait la manche. Mais lorsqu’il s’attaqua à un passant, ce fut la panique. Et très vite les personnes mordues se jetèrent à leur tour sur d’autres personnes.
Ensuite tout s’accéléra et les mordus devinrent de plus en plus nombreux.
Nous étions le 21 décembre 2012… la fin de l’humanité venait de commencer…