Le rêve... 2e texte...

Publié le par christine brunet /aloys

TEXTE 2

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Il y a des jours où je me dis que ma vie aurait été tout autre si je ne portais pas ce fichu prénom : Monique.

Enfin, il y a encore peu, tout cela m’allait très bien. Par Tout cela, entendez : mon physique ordinaire et mes journées ordinaires. Bref, une monotonie qui ne manquait pas d’un certain confort : on se lève le matin aux côtés de l’homme que l’on a épousé, on passe les heures réglementaires sur son lieu de travail, et on se couche toujours aux côtés de l’homme que l’on a épousé. Une barque sur un fleuve tranquille, sans risques ni remous.  

           Jusqu’à ce que Geneviève parte en retraite.

           Depuis plus de dix ans, nous travaillons ensemble en tant qu’employées de comptoir dans une agence de voyage. Je savais bien que l’âge de la retraite approchait, qu’elle serait donc remplacée, mais comment aurais-je pu imaginer à quel point sa remplaçante allait bouleverser mon existence ?

Priscillia.

Belle à faire pâlir n’importe quelle jolie fille. Et les autres aussi, d’ailleurs. Un regard ensorcelant, des courbes sulfureuses, et un petit timbre de voix chantant. Les hommes en poussant la porte de l’agence n’avaient d’yeux que pour elle, accompagnés ou pas de leurs dulcinées. Que j’ai pu la détester, Priscillia ! Elle était tout ce que je n’étais pas : belle, libre et aussi butineuse qu’un papillon. Elle croquait la vie et les hommes. Et puis, tout doucement, j’ai commencé à apprécier toutes ses croustillantes anecdotes confiées chaque jour, toutes ces jalousies provoquées, tout ce piquant qui rythmait sa vie et saupoudrait un peu la mienne. Enfin, plus que ma vie, mes nuits.

           En y repensant, c’est exactement à ce moment-là que j’ai commencé à me souvenir de mes rêves.

           Chaque nuit, je dois vous l’avouer, je me suis mise à chavirer dans les bras d’un inconnu, comme si les tribulations de Priscillia déteignaient sur mon subconscient. Et je dois aussi confesser que j’y ai rapidement pris goût. Au fil des nuits, les images et sensations sont devenues plus réalistes. Peu à peu, étrangement, un décor reconnaissable s’est dessiné : celui d’un séjour que nous devions à tout prix placer en priorité : les forêts de cèdres du Luberon. Et le bel inconnu avait désormais un prénom : Giuseppe. Il était grand, ténébreux, une barbe de quelques jours, mais jamais son visage au complet ne m’apparaissait. Ses lèvres dans mon cou, oui, ses mains sur ma peau, la puissance de sa nuque… mais pas plus ! Et encore plus frustrant : la sonnerie de mon réveil retentissait systématiquement avant même que le corps de Giuseppe se dévoile !

           Et le pire restait à venir.

           Ils se sont arrêtés du jour au lendemain !

Quoi donc, me demandez-vous ? Mais enfin ! Mes rêves, voyons ! Priscillia continuait à rayonner de féminité, et moi, je souffrais d’un manque inconsolable, déversant sur mon mari l’aigreur d’avoir perdu mon amant. Un matin, même, je me souviens avoir envoyé le réveil se briser contre notre armoire, sous les yeux mi-endormis mi-effrayés de Bernard. Cela ne pouvait plus durer.

           Heureusement, j’eus une idée : aller sur les lieux de mes rêveries : les forêts de cèdres du Luberon. Mon mari, me sentant à la limite du burn-out, accepta, sans comprendre toutefois le choix de ma destination.

Dès le premier soir, après avoir attendu que Bernard et les filles s’endorment, j’ai filé m’asseoir sur la souche d’un arbre. J’ai souri aux passants, les ai déshabillés du regard.  Et figurez-vous que mon stratagème opéra ! Et ce, à merveille ! Giuseppe fit son grand retour ! Je ne l’avais donc pas définitivement perdu ! Désormais, je n’avais plus qu’une obsession : que jamais, il ne me quitte.

           Le séjour prit fin, et Giuseppe me fit le plus grand des plaisirs : m’accompagner. Il était avec moi. Toujours, tout le temps, la nuit et le jour. Tant et si bien, qu’un beau matin, il m’arriva la chose la plus extraordinaire de toute ma vie.

           J’étais seule à l’agence, un homme est entré et s’est assis en face de moi. Un grand brun ténébreux à la barbe de quelques jours souhaitant séjourner dans les forêts de cèdres du Luberon. Départ dans une semaine. Il se prénommait Giuseppe et attendait la confirmation de la femme sensée l’accompagner. Giuseppe ! Mon Giuseppe ! Mais bien sûr que j’accepte de t’accompagner !Tremblante, j’ai saisi toutes les informations de sa demande sans oser lui dire que pour moi, c’était oui, un grand OUI ! Quand il a franchi la porte, j’ai bondi de ma chaise, fermé l’agence à double tour, et l’ai suivi de loin jusqu’à son domicile. Je me suis faufilée dans l’immeuble, la lourde porte à digicode se refermant au ralenti, j’ai pris l’ascenseur pour l’étage resté sélectionné, et j’ai soupiré de bonheur à l’instant où la porte de son appartement s’est ouverte.

-       Je suis là !

           Feignant la surprise, il n’eut aucune réponse.

           -     Oui, je le veux ! Je viens avec toi, Giuseppe, dans les forêts de cèdres du Luberon!

           -   Mais, madame, il y a méprise… Voyons, je ne comprends pas...  Je ne m’appelle pas Giuseppe, vous le savez bien… 

          La théâtralisation lui allait si bien. Telle une panthère, je suis entrée. Il protesta. S’agita. Nous brûlions d’un même feu. De mes mains audacieuses, je lui arrachai sa chemise. Il me gifla. Je ne pouvais plus rien lui refuser. Je le giflai à mon tour.


           Je ne sais plus ce qui s’est passé ensuite.

           La seule chose que je peux vous dire, c’est que là, à l’instant où je vous parle, sur ce lit d’hôpital psychiatrique, j’en ai assez, mais vraiment plus qu’assez, d’être entourée d’infirmières, envieuses et incrédules, ne pouvant admettre qu’une femme prénommée Monique puisse vivre une telle idylle.

Publié dans concours

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B
le 2ème texte me plaît beaucoup: donc, je vote pour le 2.
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B
2° texte, même si je le trouve inquiétant… en revanche aucune idée de l'écrivaine, car il s'agit d'une femme forcément. Pas Edmée, ni Micheline,; ni Carine...
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C
Carine-Laure, je te reconnais bien là !<br /> Pour l'heure, c'est le second texte qui arrive en tête...
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P
Je vote pour le texte 2.
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C
Je vote pour le texte 1 car je n'ai pas compris grand chose à ce texte. Je le relis et je cherche encore. C'est vraiment passionnant.
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S
Je vote pour Monique, le texte 2
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C
Bonjour,<br /> Pour ma part, je préfère le texte 2 et je vote pour celui-ci. <br /> Amélie
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B
J'aime me laisser emporter par les rêves... Celui-ci m'a emportée ! :)
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J
Hiiiiiiiiiiiiiiiiiii : récit captivant, drôle (ou pas - pour Monique qui se trouve en psychiatrie), un fil rouge bien tenu et sensé, du fantasme joliment rendu et de toute gaité, le tout sous la plume douée de l'auteure inconnue (quoique , nous pouvons en avoir quelques idées) qui , de surcroît, nous offre une chute tellement bien imaginée en ce récit diablement bien ficelé : bravo ! Je vote donc sans hésiter pour ce texte n°2, sans bien entendu dévaloriser le texte premier, plus compliqué, moins "comique" certainement. .
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D
Ah, j'adore ! Tout le texte et la chute !
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V
Il me plaît ce texte. Entre un rêve et un phantasme. Une échappatoire à une vie banale. Je vote pour :)
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C
Moi aussi ! :)
M
Je vote pour ce deuxième texte.
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E
Ha ha... heureusement qu'elle a bien rêvé avant de se retrouver là... A moins qu'un bel infirmier prénommé Agostino se fasse son apparition....
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C
D'où le danger de trop fantasmer... :) Pas mal !
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C
Demain tu sauras tout...
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B
Ah ce texte là, je l'aime bien même s'il m'inquiète… rien que d'imaginer que ma femme pourrait avoir " son " Giuseppe ! D'autant qu 'en matière de beau grand ténébreux… c'est pas vraiment ça. Une barbe que quelques jours, oui à la limite… qui a écrit ce cauchemar ?
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C
!!!!! :D :D <br /> <br /> Qui a écrit, j'aurais bien une petite idée, mais... discrétion de mise !