Texte 5 : concours "Les petits papiers de Chloé" ; "Lâcheté(s)"
Bravade contraire
Mystères, secrets – surprises !
Lâchetés ?
Mensonges, trahisons
– découverts, explications, se justifier.
Lâcheté, lâcheté !
Les lâches tuent d’un trait, d’un regard, d’un faux parler
– d’une promesse niée, d’un serment brisé –
d’un cœur déchiré, d’un soupçon
– il suffit de soupçonner,
il suffit d’idées.
Lâcheté, lâcheté !
Les mots sont les pires
– trop vides, trop étriqués pour traduire la pensée.
Le mot lâcheté
Celui de vivre
Celui d’aimer
– jamais assez,
jamais vivre assez fort pour aimer.
Écrire, c’est plus vrai.
Pas pour dire.
On n’écrit pas pour dire.
On écrit pour se rapprocher, pour moins de lâcheté, moins de paroles
– pour calmer le vent,
et distraire la gravité du temps –
pour ne pas exténuer le sens des sentiments.
Pour le courage des émotions.
Écrire, ou créer – c’est toujours vrai.
C’est brandir
Brandir inlassablement
Contre les promeneurs, contre les mains dans les poches
Contre les imposteurs d’être
Brandir ce que créé
Ce que créé malgré.